La filière des accompagnateurs Rénov’ traverse un fort ralentissement : malgré la réouverture de MaPrimeRénov’, les dossiers déposés chutent et les professionnels alertent sur un risque majeur pour l’emploi dès 2026.
Pourquoi l’activité des accompagnateurs Rénov’ s’effondre depuis 2025
La fermeture du guichet MaPrimeRénov’ a cassé la dynamique
Après trois mois d’arrêt, la réouverture du dispositif n’a pas relancé le flux. Les ménages ont reporté leurs projets, créant un vide que les accompagnateurs n’ont pas réussi à combler.
Avant mai 2025, l’Anah enregistrait environ 10 000 demandes mensuelles. Depuis septembre, moins de 7 000 dossiers sont revenus, révélant une dynamique durablement altérée.
Pour beaucoup de professionnels, cette chute a provoqué une baisse immédiate de leur pipeline commercial. Certains ont perdu jusqu’à 90 % de prospects.
L’impact direct sur les dossiers déposés et les prospects
Les projets en attente pendant l’été ont rallongé les délais, et les ménages hésitent désormais à se lancer. Les entreprises observent une diminution marquée des audits et des études préalables.
Les architectes et auditeurs énergétiques, très dépendants du volume MaPrimeRénov’, voient leur carnet de commandes se vider rapidement.
Cette contraction s’ajoute à un climat d’incertitude où les règles évoluent régulièrement, limitant la visibilité indispensable à l’activité.
Un secteur fragilisé et des emplois menacés
Des recrutements et investissements remis en cause
Depuis 2024, de nombreux professionnels avaient misé sur le statut d’accompagnateur Rénov’. Ils avaient recruté, formé et structuré leur activité autour de la rénovation énergétique.
Avec la chute du nombre de projets, ces investissements deviennent difficiles à absorber. Plusieurs structures basculent en perte d’exploitation.
Selon les fédérations, près d’un emploi sur deux serait aujourd’hui fragilisé dans la filière.
Licenciements, suspensions d’activité et risques financiers
La moitié des accompagnateurs interrogés a déjà procédé à des licenciements. D’autres préfèrent suspendre certaines missions pour limiter les coûts.
Les structures récentes, créées en 2025, sont particulièrement touchées. Elles doivent assumer des charges fixes alors que les revenus s’effondrent.
Plusieurs réseaux estiment que 1 500 emplois pourraient être menacés si la tendance se poursuit jusqu’en 2026.
Délais, fraudes et perspectives incertaines
Les retards de l’Anah et les contrôles anti-fraude
Les accompagnateurs évoquent des délais de versement trop longs qui compliquent le suivi des chantiers. Les ménages attendent parfois plusieurs mois avant validation.
Ces lenteurs s’accentuent avec le renforcement des contrôles liés aux fraudes. L’Anah a détecté des milliers de dossiers irréguliers ces dernières années.
Les MAR subissent ce contexte : retards administratifs, incertitude, méfiance des ménages.
Les perspectives 2026 encore floues pour la filière
Les professionnels espèrent un signal fort de l’État pour relancer la demande. Sans clarification, la reprise restera limitée.
Les aides futures pourraient se concentrer sur les foyers modestes, réduisant encore la base des projets éligibles.
Les réseaux alertent sur un risque de contraction durable si aucune mesure n’est annoncée rapidement.