L’aile François Ier du château de Chambord est aujourd’hui en grand danger. Fragilisée par le temps et les dérèglements climatiques, elle nécessite des travaux urgents pour éviter l’effondrement. Entre dons, mobilisation nationale et chantier colossal, le monument entre dans une phase décisive de son histoire.
Une aile historique du château de Chambord en danger
Un symbole architectural de la Renaissance française
Construite entre 1539 et 1545, l’aile François Ier occupe une place centrale dans l’histoire du château de Chambord. Elle abritait les appartements privés du roi ainsi que la salle du Conseil, cœur du pouvoir royal à la Renaissance.
Par son architecture, cette aile illustre l’ambition de François Ier de faire de Chambord un manifeste du savoir-faire français, mêlant innovations techniques, pierre de taille et structures en bois complexes.
Une fermeture totale depuis l’été 2025
Depuis l’été 2025, l’aile François Ier est totalement fermée au public en raison de risques structurels majeurs. Les diagnostics ont révélé des fissures profondes, des affaissements de planchers et une instabilité croissante des fondations.
Ces désordres menacent directement la sécurité des visiteurs et du personnel. Sans intervention rapide, certaines zones pourraient devenir irrémédiablement perdues pour le patrimoine national.
Chaque année, près d’un million de visiteurs découvrent le château de Chambord. La fermeture prolongée de cette aile emblématique constitue donc un enjeu culturel et touristique majeur.
Un chantier colossal pour éviter l’effondrement
37 millions d’euros de travaux estimés
La restauration de l’aile François Ier représente un chantier d’une ampleur exceptionnelle. Le coût total des travaux est estimé à 37 millions d’euros, dont 12 millions jugés indispensables en urgence pour stabiliser la structure.
Ces premières interventions visent à sécuriser les fondations, renforcer les planchers fragilisés et rééquilibrer les charges qui reposent aujourd’hui excessivement sur les murs porteurs.
Les priorités de sécurisation en urgence
Les ingénieurs ont identifié plusieurs causes majeures de fragilisation. Les sécheresses répétées entraînent des mouvements du sol, tandis que les épisodes d’inondation accélèrent la dégradation de la pierre et du bois.
Le bâtiment, construit sur un équilibre complexe entre maçonnerie et charpente, souffre de défauts structurels anciens. Le poids des étages repose désormais mal, provoquant des risques d’effondrement localisés.
L’objectif du chantier est clair : stabiliser durablement l’aile François Ier afin de permettre sa réouverture progressive au public à l’horizon 2032.
Un élan de solidarité pour sauver le patrimoine
Le soutien décisif de la Fondation du patrimoine
Face à l’urgence, la Fondation du patrimoine a annoncé un soutien financier de 1,38 million d’euros pour contribuer au sauvetage de l’aile François Ier. Cette aide s’inscrit dans sa mission de préservation des monuments emblématiques menacés.
Créée en 1996 et reconnue d’utilité publique, la fondation joue un rôle clé dans la sauvegarde du patrimoine français, notamment lorsque les financements publics ne suffisent pas à couvrir l’ampleur des travaux.
La mobilisation des donateurs et de l’État
Une campagne de dons ouverte au public, intitulée « Chambord a besoin de vous », rencontre un fort écho. En quelques semaines, plus de 300 000 euros ont déjà été collectés grâce à plusieurs milliers de donateurs.
L’État et le domaine national de Chambord participent également au financement du chantier. Toutefois, ces contributions restent insuffisantes pour garantir à elles seules le sauvetage complet de l’aile.
Cette mobilisation illustre un enjeu plus large : en France, des dizaines de milliers de monuments patrimoniaux sont aujourd’hui considérés comme étant dans un état critique.