Cela fait maintenant plusieurs semaines que le marché français de l’immobilier est gelé, en raison du confinement. Le recul temporaire des vendeurs provisoires et la forte de baisse de fréquentation des sites d’annonces immobilières, de l’ordre de 50-70 %, n’y sont pas étrangers. Visites de biens suspendues, agences immobilières fermées, banques aux abonnés absents, seuls les courtiers continuent à traiter des dossiers à distance, et quelques notaires ont mis en place la signature numérique. Pourtant la demande ne fléchit pas, et de nombreuses opérations sont dans les starting-blocks, qu’il s’agisse de chantiers déjà lancés, de nécessités de déménagement pour agrandir la famille ou encore d’achats en VEFA. Le président de MeilleursTaux.com estime à 40 % la demande actuelle, par rapport à l’avant-confinement. Le plus dur reste de pouvoir conclure les transactions. Se pose aussi la question du devenir des taux d’intérêt et de l’évolution des prix au moment du déconfinement.
Des taux à la hausse ou des prix qui augmentent
Nos voisins allemands ne connaissent pas le gel du marché tel qu’il s’est installé en France :
- annonces publiées,
- agents et banques au travail,
- transactions finalisées chez les notaires,
- maintien des prix.
Dans ce contexte, les clients allemands se dépêchent de réaliser leur opération. En effet, outre-Rhin, on craint par-dessus tout une hausse des taux d’intérêt. Comme le souligne Hervé Hatt, président de MeilleursTaux.com, le marché français de l’immobilier, après la crise sanitaire, va être principalement soumis aux aléas de la reprise économique, elle-même fortement liée au déconfinement. En 2020, nous serons bien loin du million de transactions de l’année 2019. Si la reprise est rapide, les prix devraient rester stables, mais le volume moins important malgré tout, d’autant que le marché immobilier est tendu dans de nombreuses villes. Si, à l’inverse, la reprise est lente jusqu’à l’année prochaine, la baisse de revenus des acquéreurs potentiels pourrait se répercuter sur les prix qui pourraient connaître une diminution. Les acheteurs potentiels pourraient, devant l’incertitude économique, privilégier la pierre ou, à l’inverse, décider de reporter leurs projets. Difficile à ce stade de prévoir l’évolution du marché.
Des taux pour l’instant très bas
En ce qui concerne les taux, une tendance plus nette se dégage. Avant le confinement, ils atteignaient leur niveau le plus bas : sur 20 ans, entre 0,8 et 1,3 % selon les profils. Deux mois après, les taux sont légèrement à la hausse entre +0,10 et +0,50 %. Les banques ont trouvé à se refinancer facilement sur les marchés financiers avec des différentiels très peu augmentés. Au pire des cas, les taux retrouveraient leur niveau très compétitif de 2017. Pour un prêt immobilier sur 20 ans de 200 000 €, le passage d’un taux de 1,35 % à un taux de 1,85 % représenterait une augmentation des mensualités acceptable, de l’ordre de 46 euros, à 997 euros. Le point d’interrogation réside dans la vitesse de l’évolution des taux après le confinement, dans un contexte tendu où les banques doivent rétablir leurs marges. Il n’est pas dit que les emprunteurs auront la capacité d’absorber des augmentations plus importantes sur les 12 mois à venir.