Nouveau calcul du DPE au 1er janvier 2026 : 850 000 logements reclassés

Par Cyril KUHM le 16 décembre 2025 à 11:45

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Nouveau calcul du DPE au 1er janvier 2026 : 850 000 logements reclassés

À partir du 1er janvier 2026, le calcul du DPE évolue avec une réforme très attendue. En modifiant le coefficient appliqué à l’électricité, des centaines de milliers de logements vont voir leur classement énergétique s’améliorer, parfois sans aucun travaux. Voici ce que cela change concrètement.

À quoi sert le DPE et comment est-il calculé aujourd’hui

Le rôle du DPE dans la vente et la location

Le diagnostic de performance énergétique est devenu un outil central du marché immobilier. Il est obligatoire lors de la mise en vente ou en location d’un logement et conditionne de plus en plus les décisions des acheteurs et des locataires.

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Sa note, comprise entre A et G, influence directement la valeur d’un bien, sa facilité à se louer et, pour les logements les plus énergivores, le droit même de mise en location. Un DPE classé F ou G expose désormais le propriétaire à des restrictions progressives.

Énergie primaire et énergie finale

Contrairement à une idée répandue, le DPE ne mesure pas la facture réelle du logement. Il repose sur la consommation d’énergie primaire, c’est-à-dire l’énergie nécessaire pour produire, transformer et acheminer l’énergie utilisée dans le logement.

Pour les énergies fossiles comme le gaz ou le fioul, l’énergie finale et primaire sont proches. En revanche, pour l’électricité, un coefficient de conversion est appliqué afin d’intégrer les pertes liées à la production et au transport.

Jusqu’à présent, ce coefficient était fixé à 2,3. Concrètement, un logement consommant 100 kWh/m² d’électricité affichait 230 kWh/m² en énergie primaire, ce qui dégradait fortement son classement.

Ce mécanisme expliquait pourquoi de nombreux logements tout électriques, pourtant peu émetteurs de carbone, se retrouvaient classés parmi les passoires énergétiques.

Ce qui change dans le calcul du DPE à partir du 1er janvier 2026

La baisse du coefficient de conversion de l’électricité

La réforme annoncée modifie un paramètre clé du calcul du DPE : le coefficient de conversion de l’électricité. À compter du 1er janvier 2026, celui-ci passera de 2,3 à 1,9.

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Ce nouvel ajustement réduit mécaniquement la consommation d’énergie primaire affichée pour les logements chauffés à l’électricité. À consommation réelle identique, leur classement énergétique sera donc amélioré, parfois d’une lettre entière.

Tous les DPE édités à partir de cette date intégreront automatiquement ce nouveau coefficient. Pour les diagnostics réalisés avant 2026, une mise à jour sera possible sans repasser par un diagnostiqueur.

Pourquoi les logements électriques étaient pénalisés

La méthode actuelle reposait sur une vision historique du mix énergétique, moins favorable à l’électricité. Or, en France, cette énergie est aujourd’hui majoritairement produite à partir de sources faiblement carbonées, notamment le nucléaire et l’hydraulique.

Le coefficient élevé appliqué jusqu’ici entraînait un décalage entre la performance réelle du logement et sa note officielle. Des biens récents, bien isolés, pouvaient ainsi se retrouver classés F ou G uniquement à cause de leur mode de chauffage.

La réforme vise à corriger cette distorsion, sans remettre en cause l’objectif central du DPE : orienter les rénovations vers les logements réellement énergivores.

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Quels logements vont bénéficier du nouveau DPE

Sortie du statut de passoire énergétique

La baisse du coefficient de conversion de l’électricité va avoir un effet immédiat sur le classement de nombreux logements. Selon les estimations officielles, près de 850 000 logements devraient sortir du statut de passoire énergétique dès l’entrée en vigueur de la réforme.

Il s’agit principalement d’appartements et de maisons chauffés exclusivement à l’électricité, souvent situés dans le parc ancien, mais disposant déjà d’une isolation correcte.

Ces logements pourraient passer d’un DPE F ou G à une classe E, voire D, sans travaux supplémentaires, ce qui change profondément leur situation réglementaire.

Impact sur la valeur et la mise en location

Un meilleur classement énergétique renforce immédiatement l’attractivité d’un bien. Il facilite la mise en location, sécurise les projets de vente et améliore la perception globale du logement auprès des acheteurs.

Pour les propriétaires bailleurs, cette évolution peut éviter des travaux coûteux initialement envisagés uniquement pour répondre aux contraintes réglementaires.

Les DPE réalisés avant 2026 pourront être mis à jour gratuitement via la plateforme de l’Ademe, à partir du numéro de diagnostic existant, afin d’obtenir une attestation officielle avec la nouvelle note.