Le baromètre de l’Observatoire Crédit Logement/CSA pour le mois de mars vient d’être publié. Les taux d’intérêt pratiqués par les banques en mars ont sensiblement diminué, à 1,39 %, contre 1,44 % lors de la publication de février. Les ménages modestes et les jeunes actifs ne devraient plus hésiter à se lancer dans leur projet immobilier.
Des taux d’intérêt historiquement bas
Depuis mars 2018, les taux d’intérêt ont encore baissé et sont désormais proches de leur niveau le plus bas connu au dernier trimestres 2016 (1,33 %). Au regard de l’inflation, les taux pratiqués peuvent être considérés comme négatifs. Cela n’était pas arrivé depuis les années 70. Des taux d’intérêt des crédits immobiliers aussi bas seraient la conséquence, selon l’observatoire, de deux faits simultanés :
- la concurrence accrue à laquelle se livrent les banques pour attirer les clients dans leur établissement avec l’appât du crédit à bas coût,
- la politique menée par la BCE (Banque centrale européenne) de maintien de taux bas et d’un report à 2020 d’une éventuelle augmentation des taux européens devant une conjoncture dégradée.
Des crédits aux durées de plus en plus longues et des apports personnels plus bas
L’observatoire considère que la baisse des taux associée à une durée des crédits immobiliers toujours plus longue est favorable aux foyers qui veulent acheter en dépit de la hausse des prix immobiliers. De fait, le nombre de prêts immobiliers a augmenté de 15,8 % en trimestre glissant et de 4,4 % en année glissante. Si en février, la durée moyenne constatée sur l’ensemble des prêts immobiliers s’élevait à 230 mois, soit plus de 19 ans et 2 mois, en mars 2019, elle s’établit presque au même niveau, à 228 mois. Plus de 7 prêts sur 10 accordés par les banques en mars avaient une durée de 20 ans et plus de 4 sur 10 une durée supérieure à 25 ans. La durée moyenne des crédits immobiliers a ainsi augmenté, depuis 5 ans, de 29 mois.
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Les banques sont aussi moins exigeantes en termes d’apport personnel. Ainsi, l’apport personnel moyen s’établit à 14,4 %, contre 24 % il y 5 ans. Ainsi, un ménage qui acquiert un bien à 100 000 euros pourra emprunter 10 000 euros de plus en moyenne.
Un marché mieux soutenu mais des ménages qui s’endettent plus
Les ménages modestes, touchant moins de 3 SMIC, et les jeunes de moins de 35 ans peuvent désormais plus facilement accéder au crédit. Cette situation contribue à soutenir le marché de l’immobilier, dans l’ancien comme dans le neuf. La contrepartie d’un apport personnel réduit se traduit par une augmentation des charges de remboursement. C’est d’autant plus vrai que le coût relatif moyen s’accroît fortement : + 3,8 % par rapport à 2015 en 2018 et + 5 % par rapport à 2018 ce trimestre. L’apport personnel réduit et les durées plus longues coûtent désormais 4,2 années de revenus aux ménages, le niveau le plus haut jamais atteint, du fait de revenus qui augmentent peu.