Est-ce le bon moment pour vendre son logement ?

Par Nicolas Augé le 27 janvier 2024 à 19:07
Mis à jour le 13 mai 2024 à 10:54

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Photo d'un homme indécis portant son ordinateur portable

Pour les propriétaires, vendre son logement en 2024 peut sembler un jeu d’équilibre délicat entre anticiper les baisses de prix et saisir les opportunités de marché. Les experts se prononcent sur les meilleures stratégies à adopter pour maximiser les chances de transaction, malgré un contexte économique incertain. Décryptage. Au sommaire :

Les bonnes affaires liées au marché et à la situation

Il est intéressant de comprendre quels sont les réflexes, les postures, la logique côté acheteur pour prendre conscience de la situation en tant que vendeur. Ainsi, si on se met dans la peau d’un acheteur ou d’un investisseur, il faut analyser les informations en notre possession pour prendre la meilleure décision. L’information principale du moment, vous la connaissez sûrement déjà, c’est celle de la baisse des prix qui devraient se prolonger sur toute l’année 2024. Si on couple cette caractéristique du marché actuelle avec la baisse des taux de crédit, cela sent le doux parfum des bonnes affaires. Il faut également savoir que les opportunités sont également disponibles en fonction de la situation du propriétaire. En effet, la question de l’attente se pose pour ceux qui ont le luxe de pouvoir le faire. Propriétaires de résidences secondaires, investisseurs en fin de bail sans locataire, ou ceux cherchant à maximiser une plus-value à la revente, sont face à un dilemme. Mais, parmi les autres opportunités connues par les professionnels de l’immobilier, il y a celle de vendre rapidement pour des raisons telles que divorce, décès, ou mutation professionnelle, l’attente n’étant pas une option pour ces propriétaires. Les experts soulignent d’ailleurs que 80% des ventes «  pressées » sont liées à des circonstances contraignantes, nécessitant un accès rapide à des liquidités [source : capital.fr]. La négociation se reposant sur un rapport de force, pas besoin d’avoir fait de grandes études pour comprendre que les propriétaires ne sont clairement plus en position de force, notamment à cause de la conjoncture du marché pendant toute l’année dernière où la perte de pouvoir d’achat a diminué drastiquement le nombre de transactions, provoquant un cycle où les prix vont inéluctablement être sur une tendance baissière. Ainsi, dans un marché instable, vendre dès que l’offre semble acceptable peut être une stratégie gagnante. Le risque de perdre une opportunité d’achat concurrentielle dépasse souvent les bénéfices hypothétiques d’une attente prolongée. De plus, un propriétaire peut vouloir utiliser l’argent de la vente pour faire un investissement et s’il est trop » gourmand » et que les négociations prennent trop de temps, il peut tout simplement passer à côté de son futur logement de rêve. « Certes, il est peu agréable de vendre en-dessous des attentes, mais le marché évolue », souligne Olivier Bugette, PDG de La Boîte Immo. Les références de prix passées ne sont plus fiables dans un marché fluctuant. Pour Yann Jéhanno, PDG de Laforêt, la patience des vendeurs doit être confrontée à la réalité du marché actuel qui n’est plus en leur faveur.

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Focus sur une anomalie du marché de l’immobilier : les prix à la montagne

En 2023, les prix de l’immobilier en montagne ont augmenté de +4 %, selon la Fédération nationale des promoteurs immobiliers (FNAIM) [source : leparisien.fr]. Alors que sur l’ensemble du territoire, ils ont connu une baisse de -0,7 %. Cette tendance soulève des questions sur les motivations des acheteurs face aux contraintes croissantes telles que le réchauffement climatique et les travaux nécessaires. Contrairement à ce qu’on pourrait penser, ce n’est pas uniquement l’enneigement qui attire les acheteurs. Dans des stations comme Piau-Engaly et Formiguères dans les Pyrénées, les prix restent raisonnables. Roman Rainfray qui a réalisé une étude pour PAP revient d’ailleurs sur ce point :

Les Pyrénées attirent surtout une clientèle locale, moins fortunée que ceux qui investissent dans les Alpes. Ceci s’explique sans doute par un domaine skiable moins important et des stations moins sophistiquées où le ski n’est pas forcément l’activité principale.

L’explosion de la demande après la pandémie de Covid-19 a entraîné une augmentation spectaculaire des prix (+30% entre 2020 et 2023), avec les citadins cherchant à s’éloigner des grandes villes. Le déni du réchauffement climatique est également cité comme un facteur, avec de nombreux acheteurs pensant qu’ils auront le temps avant de voir la neige disparaître.

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Vendre ou attendre : le conseil des experts

En 2024, le marché immobilier pose un défi aux vendeurs : saisir les opportunités tout en naviguant dans les eaux troubles des prévisions de prix en baisse. Ainsi, dans un marché en évolution, les propriétaires doivent peser attentivement le pour et le contre entre l’attente et l’action. Les experts évoquent qu’agir rapidement peut être une stratégie plus judicieuse, même si cela signifie revoir ses attentes de prix à la baisse. Ce conseil est d’ailleurs valable sur l’ensemble du territoire, à l’exception des biens situés à la montagne ou en bord de mer qui semblent déconnectés de la réalité du moment. Mais l’histoire nous a appris par le passé que beaucoup de propriétaires s’en sont mordus les doigts d’avoir attendu l’offre « parfaite », qui n’est jamais venue, pour finalement vendre nettement moins cher que certaines offres reçues quelques mois auparavant.

La vidéo sur ce sujet

Je vous invite à regarder cette vidéo :

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