Entre la « petite Venise » de Colmar et le centre-ville de Mulhouse, les écarts de prix sont astronomiques. Un bien à Colmar vaut quatre fois plus qu’un bien à Mulhouse. Même à Mulhouse, les prix immobiliers connaissent des écarts importants.
Colmar et Mulhouse, des prix immobiliers très éloignés dans les centres-villes
Depuis la diffusion, mi-2018, de l’émission chinoise « Chinese restaurant » tournée dans le Bistrot des Lavandières, dans le centre-ville de Colmar, les Chinois sont de plus en plus nombreux à visiter la » Petite-Venise ». Les bâtisses à colombages campées sur les rives des canaux attirent les touristes en nombre. Colmar, qui recevait déjà annuellement plus de quatre millions de touristes, peine à les héberger. Il n’est plus possible, désormais, d’acheter un logement dans l’hypercentre. Les biens de moins de 30 mètres carrés ont été pris d’assaut pour être louées aux touristes via AirBnB. Ainsi, un bien de 27 mètres carrés avec ascenseur a-t-il été cédé pour 80 mille euros, soit un prix au mètre carré de 3 000 euros.
Les prix immobiliers les plus bas de France sont à Mulhouse
Les acquéreurs de Mulhouse fuient le centre-ville, qui s’appauvrit d’année en année, en dépit des efforts d’aménagement faits par la municipalité. Ainsi, un logement de 92 mètres carrés s’est-il vendu, avec garage, au tout petit prix de 65 000 euros dans la résidence Pierrefontaine. Mais les mulhousiens privilégient la location, notamment les plus modestes, et les investisseurs immobiliers ont encore de beaux jours devant eux. Acquérir un appartement neuf proche de Mulhouse peut s’avérer un investissement avantageux. Même chose pour les biens anciens plus éloignés du centre-ville, acquis à des prix plutôt bas :
- 450 000 euros pour une maison des années 50 à Rebberg (190 mètres carrés),
- 110 000 euros pour un logement de 85 mètres carrés à Brunstatt,
- 260 000 euros pour un appartement de 100 mètres carrés en attique à Riedisheim.
Les quartiers excentrés préférés par les résidents Colmariens
Pour des raisons différentes, les résidents de Colmar préfèrent aussi acheter à l’écart des centres-villes. A Colmar, ce sont les prix trop élevés qui éloignent les acheteurs. Ceux-ci préfèrent le boulevard Saint-Pierre, où un logement de maître ancien, avec ses hauts plafonds et ses boiseries, peut être acquis à 320 000 euros pour une surface de 130 mètres carrés. Les plus riches préfèrent les superbes maisons du quartier sur, dont le prix avoisine le million d’euros. Les prix très élevés du secteur des Maraîchers et la sortie du dispositif Pinel ne rebutent pas non plus les acquéreurs, puisqu’une construction neuve peut y être acquise pour 3 000 à 4 500 le mètre carré. Quant aux jeunes ménages, ils trouvent leur bonheur immobilier dans le quartier du Ladhof, à des prix inférieurs à 2 000 euros. Les coeurs de ville de Colmar et Mulhouse connaissent une déprise constante. C’est sans doute ce qui a justifié leur inscription dans la liste des villes éligibles au dispositif Denormandie.