Après des années de prospérité, les notaires sont aujourd’hui confrontés à une crise immobilière majeure. La hausse des taux d’intérêt et la chute des transactions ont frappé durement cette profession, entraînant une baisse significative des revenus et des bénéfices. L’activité immobilière est au point mort, obligeant certains notaires à envisager des mesures drastiques pour survivre. Mais, est-ce que les notaires sont les seuls à être touchés ? Et quelle est la politique actuellement menée concernant le logement ? Mes éléments de réponse ci-dessous. Au sommaire :
Les « belles » années post-Covid. . .
Après la période difficile due à la pandémie de Covid-19, le marché immobilier a connu un boom, alimenté par les opportunités immobilières « bon marché » et le désir de changement de nombreux Français [source : lefigaro.fr]. C’est ainsi que beaucoup d’acheteurs ont » découvert » les prix très abordables des biens immobiliers hors métropoles et donc se sont rués sur ce type de bien. Les notaires ont donc connu une charge de travail exceptionnelle, recrutant massivement pour faire face à la demande croissante. Mais cette « euphorie » a été de courte durée.
. . . puis la crise immobilière actuelle
Et là, c’est le drame. La crise freine les ardeurs des notaires. Vous connaissez déjà la chanson : le marché du neuf est en berne, l’ancien connaît des difficultés, les taux d’intérêt en hausse ont conduit les banques à restreindre les prêts, et l’inflation a rendu les acheteurs prudents. Les vendeurs sont contraints de baisser leurs prix, ce qui a un impact direct sur les revenus des notaires. Les ventes ont chuté de manière significative, en particulier pour les primo-accédants.
Quels sont les effets sur la profession ?
Depuis janvier 2023, les transactions immobilières ont considérablement diminué, affectant les résultats des notaires [source immomatin.com]. Le constat actuel est clair : la crise immobilière a des répercussions sur l’ensemble de la profession notariale. Même les domaines du droit de la famille connaissent des ralentissements, avec des successions plus longues à régler. Cette partie de l’activité ne peut compenser la perte due aux transactions immobilières. Bref, la situation devient difficile, même dans les zones rurales, et les notaires s’inquiètent de l’avenir.
Comment les notaires font face à la crise ?
Comme dans n’importe quelle entreprise, pour faire face à cette crise, les structures notariales réduisent leurs coûts. Les départs volontaires ne sont pas remplacés, les augmentations sont refusées, les avantages financiers sont supprimés, et les associés renoncent à une partie de leur rémunération. Les notaires cherchent à transférer certaines équipes du droit immobilier au droit de la famille, mais cela ne compense pas toujours les pertes. Les notaires demeurent prudents quant aux prévisions à long terme. Les taux d’intérêt en hausse et la lutte contre l’inflation entravent toute reprise rapide de l’activité. Bien que la crise puisse perdurer pendant quelques mois, les grands acteurs du secteur s’efforcent de s’ajuster pour minimiser les dommages.
Quid de la politique du logement ?
La politique du logement est essentielle pour surmonter cette crise. Il est impératif de prendre en compte l’importance du logement pour l’avenir, tant sur le plan environnemental que pour le bien-être des citoyens. L’habitat joue un rôle central dans de nombreux aspects de la vie quotidienne, de la consommation d’énergie aux déplacements, en passant par la santé. En outre, le constat est limpide : c’était déjà le cas en mai 2023 avec la lettre ouverte des professionnels de l’immobilier, tous les acteurs dans l’immobilier sont touchés. De plus, cette crise est beaucoup plus profonde et va au-delà du domaine de l’immobilier, certains parlent même de « bombe sociale ». Alors, quelle est la réponse du gouvernement ? Car il faut une vraie politique du logement pour sortir de cette fameuse crise. Ma lecture, c’est qu’avec les récentes déclarations (confère la déclaration de la Ministre de la Transition énergétique sur les passoires thermiques ou la déclaration du Ministre de l’Économie, des Finances sur le prêt à taux zéro), il me semble que des décisions plus fortes sont attendues. Prenons l’exemple des passoires énergétiques, je l’ai déjà dit dans cet article sur la situation dans l’ancien mais il me semble important de sortir du logiciel politique actuel. Pourquoi ne pas rétropédaler sur la mesure d’interdiction de vendre ou louer des logements qui sont classés F ou G+, au moins à court terme ? Oui, je sais bien que le gouvernement s’est engagé sur la question du développement durable mais à un moment donné, il faut savoir être pragmatique, non ?
L’inquiétude pour les professionnels de l’immobilier
Les notaires français traversent une période difficile, mais ils sont soutenus par leurs réserves constituées au fil des années. Néanmoins, la durée de la crise reste incertaine, et les jeunes notaires sont les premières victimes de cette austérité. Malgré les efforts pour résister, des licenciements et des ruptures conventionnelles se font déjà sentir. Les notaires appellent le gouvernement à prendre des mesures pour relancer le marché immobilier, car leur avenir dépend en grande partie de sa reprise. Pour rappel, la rémunération des notaires est réglementée par l’État, ce qui limite leur capacité à ajuster leurs honoraires en réponse à la crise. Une fois qu’on a fait ce constat côté notaire, il est important de noter que cela touche tous les professionnels de l’immobilier (de l’architecte à l’agence immobilière en passant par le secteur de la construction et donc des promoteurs). Alors que fait le gouvernement depuis la fameuse lettre ouverte de mai 2023 ? Bonne question !