Les prix de l’immobilier en Bretagne vont-ils vraiment s’effondrer ?

Par Nicolas Augé le 28 mars 2024 à 16:31
Mis à jour le 03 septembre 2024 à 08:47

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Port de Saint-Goustan de la ville d'Auray dans le Morbihan

Dans le marché immobilier breton, la tendance à la baisse des prix se confirme, affectant principalement Rennes, Brest et Nantes. Malgré des chiffres encore relativement stables, les prévisions laissent entrevoir une accentuation de ce fléchissement, posant la question cruciale : jusqu’où les prix vont-ils chuter ?

Le ralentissement du marché immobilier breton

En 2023, le marché immobilier en Bretagne historique a connu un ralentissement, marqué par une diminution du volume de ventes, notamment pour les appartements anciens (-20%) et neufs (-40%) dans les cinq départements « historiques » de la région, bien que la Loire-Atlantique ne fasse pas partie de la Bretagne d’un point de vue administratif. En effet, les compromis et promesses de vente indiquent des baisses allant jusqu’à 9% en Loire-Atlantique sur un an, tandis que les départements bretons affichent des chiffres variant entre -4% et -7%.

Malgré cette tendance, certains notaires restent optimistes quant à la stabilisation du marché, soulignant l’attrait continu de la région et la pénurie de logements qui maintient les prix à un niveau élevé. De plus, depuis plusieurs mois, le marché immobilier breton, à l’instar du reste du pays, connaît une baisse significative des prix. Principalement observée dans les villes de Rennes, Brest et Nantes, cette tendance découle d’une diminution drastique du nombre de transactions, accompagnée de difficultés d’obtention de prêts bancaires. Les vendeurs commencent à s’adapter à cette réalité, conscients que pour redynamiser le marché, une réduction des prix est nécessaire.

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Les métropoles bretonnes, telles que Rennes et Brest, sont les premières touchées par cette baisse des prix. Les appartements anciens affichent une baisse de prix d’environ 2% à Rennes (le prix moyen pour un appartement était à 4 022 euros par mètre carré en octobre alors qu’il est actuellement estimé à 3 925 euros par mètre carré) et de 3% à Brest (la baisse pour un appartement était de 1,1% en octobre), tandis que les maisons anciennes enregistrent des baisses plus marquées, atteignant jusqu’à 4%. Côté département, les prix immobiliers montrent une tendance à la stagnation voire à la baisse, en particulier en Loire-Atlantique et en Ille-et-Vilaine. Le prix moyen du mètre carré pour un appartement ancien en Loire-Atlantique a enregistré une perte de 4 points par rapport à l’année précédente, atteignant 3 600 euros le mètre carré. Cette tendance pourrait se propager dans le reste de la région, à l’exception notable du Morbihan, grâce à son attrait pour les populations aisées et retraitées.

Le cas particulier des villes du littoral

Les villes côtières continuent d’attirer l’intérêt des acheteurs, avec des prix médians élevés, ce qui était déjà le cas lorsqu’Actual Immo avait fait le point sur les départements les plus touchés par la baisse des prix en juin 2023. Dans l’ancien, Carnac et Saint-Briac-sur-Mer se distinguent comme les villes où les maisons anciennes se sont vendues le plus cher en 2023, avec un prix médian de 707 500 euros. La Baule-Escoublac domine le marché des appartements anciens, avec un prix au mètre carré de 6 640 euros, tandis que Le Pouliguen enregistre une augmentation de 8,2% sur un an.

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Et dans le neuf, c’est la Loire-Atlantique qui s’en sort le mieux avec la ville de Pornichet qui se distingue pour les appartements neufs avec un prix médian de 6 370 euros le mètre carré et avec Saint-Nazaire qui enregistre une hausse des prix de près de 14% sur l’année passée.

Extensions de maison : une alternative pour valoriser votre bien

Dans un contexte de baisse des prix immobiliers en Bretagne, l’extension de maison se présente comme une solution intéressante pour les propriétaires souhaitant augmenter la valeur de leur bien sans avoir à déménager. Que ce soit pour ajouter une pièce supplémentaire, agrandir un salon, ou créer un espace de travail, les extensions permettent d’adapter son logement aux besoins actuels tout en valorisant son patrimoine immobilier.

De plus, les extensions de maison en Bretagne peuvent être un excellent investissement à long terme. Elles répondent non seulement aux besoins croissants d’espace des familles, mais permettent aussi de profiter de la forte demande en logements bien situés, notamment dans les zones côtières. En optant par exemple pour une extension maison Finistère, les propriétaires peuvent ainsi améliorer la fonctionnalité de leur maison tout en maximisant son potentiel sur un marché en pleine mutation.

Quel est le point de vue des acteurs locaux ?

Pour Anne Fercoq-Le Guen, présidente de la chambre interdépartementale des notaires la Cour d’Appel de Rennes et notaire à Plouaret, ce recul des prix est nécessaire pour relancer le marché local :

Pour relancer le marché, il faut que les prix reculent. Les vendeurs commencent à l’intégrer.

Nicolas Bosquet, délégué à la communication au conseil régional des notaires de la cour d’appel de Rennes, quant à lui, pense que cette baisse de prix devrait toucher à plus ou moins court terme toute la Bretagne :

Le reflux amorcé dans les métropoles devrait essaimer petit à petit. Il n’y a cependant pas d’effondrement.

C’est le constat que partage Mathilde Tersiguel, notaire indépendant depuis 2003 en Bretagne, dans le secteur du Nord Finistère, qui évoque l’importance de regarder le comportement de deux départements :

La Loire-Atlantique et l’Ille-et-Vilaine sont toujours en avance sur le reste de la région. Il va y avoir un effet de ruissellement.

Enfin, Cyril Blanchard, notaire dans le Finistère, souligne la résilience des prix en Bretagne dû à la pénurie de logements couplée à une forte demande :

On ne reviendra de toute façon pas aux prix d’avant-Covid, il y a un vrai engouement pour notre région et pas suffisamment de logements, ce qui concourt au maintien de prix élevés. C’est un marché qui résiste bien, avec même des progressions en termes de prix.

En résumé, cette tendance, bien que modérée, pourrait se poursuivre dans les mois à venir, selon les notaires. Toutefois dans certaines communes, l’engouement pour la région et le manque de logements pourraient maintenir les prix à des niveaux relativement élevés.

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Pas d’effondrement des prix en Bretagne

Bref, la baisse des prix de l’immobilier en Bretagne, amorcée depuis l’été 2023, reflète un marché en mutation, avec des répercussions importantes sur les métropoles telles que Rennes et Brest. Mais les villes côtières continuent de résister à l’instar de Carnac dans l’ancien et de Pornichet dans le neuf. Malgré des prévisions baissières pour les mois à venir, les notaires appellent à la prudence, soulignant la résilience du marché face à ces fluctuations et le maintien d’un fort intérêt pour la région.