Rénovation énergétique : MaPrimeRénov’ privilégie les ménages modestes dès 2026

Par Cyril KUHM le 26 octobre 2025 à 11:45

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Rénovation énergétique : MaPrimeRénov’ privilégie les ménages modestes dès 2026

MaPrimeRénov’ change en 2026 : recentrée sur les logements prioritaires (classes E à G), l’aide favorise les rénovations globales et la décarbonation, avec des plafonds revus. Êtes-vous encore éligible et combien espérer ? Voici l’essentiel pour décider vite.

MaPrimeRénov’ 2026 : un recentrage sur les logements les plus énergivores

Pourquoi le dispositif a été suspendu en 2025

Après une vague de fraudes et de dérives budgétaires, MaPrimeRénov’ a connu une pause en septembre 2025. L’objectif : réviser les règles et éviter les effets d’aubaine. Le gouvernement souhaitait stopper les dossiers abusifs et mieux orienter les aides vers les rénovations réellement performantes.

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La suspension a permis de repenser le dispositif autour des travaux dits de « rénovation d’ampleur », c’est-à-dire combinant plusieurs actions pour améliorer le diagnostic énergétique d’un logement. Les anciennes primes par geste, jugées trop dispersées, avaient perdu en efficacité.

Qui sont les ménages désormais prioritaires

Le recentrage s’adresse désormais aux ménages modestes et très modestes vivant dans des habitations classées E, F ou G au DPE. Ces foyers, souvent exclus des rénovations lourdes, deviennent la cible principale de MaPrimeRénov’ 2026.

Concrètement, seuls les logements considérés comme « passoires thermiques » pourront bénéficier du guichet MaPrimeRénov’ rénové. Les ménages aisés ou les logements mieux notés (A à D) devront se tourner vers d’autres dispositifs, comme les certificats d’économie d’énergie (CEE) ou les aides locales.

Des aides « par geste » plus limitées en 2026

Les travaux désormais exclus du dispositif

En 2026, certains travaux ne seront plus éligibles à MaPrimeRénov’. Le gouvernement a décidé d’exclure l’isolation des murs et l’installation de chaudières biomasse (bois ou granulés) des aides individuelles. Ces opérations, jugées trop coûteuses ou mal ciblées, devront désormais être intégrées dans des rénovations globales.

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Cette évolution vise à concentrer les financements sur les projets qui transforment réellement la performance énergétique du logement, plutôt que sur des gestes isolés aux gains limités.

La place donnée à la décarbonation

Les futures aides « par geste » seront désormais orientées vers la décarbonation. Autrement dit, les ménages seront encouragés à abandonner les systèmes au fioul ou au gaz pour passer à des équipements plus verts, comme les pompes à chaleur ou les chauffe-eaux thermodynamiques.

Cette logique d’accompagnement s’inscrit dans la stratégie nationale bas-carbone. L’objectif affiché pour 2026 est clair : soutenir les foyers les plus fragiles tout en réduisant les émissions du parc résidentiel français.

Quels impacts pour les particuliers et le budget global ?

Des plafonds de travaux revus à la baisse

Le projet de loi de finances 2026 prévoit des plafonds de dépenses abaissés pour chaque dossier MaPrimeRénov’. L’objectif est de limiter le coût unitaire des aides et de financer davantage de rénovations sans augmenter le budget global. Cette baisse devrait toutefois réduire le montant moyen perçu par les ménages.

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Les montants exacts varieront selon la nature des travaux et le niveau de revenu, mais la tendance est claire : la priorité est donnée à la massification plutôt qu’à la générosité individuelle.

Qu’attendre du budget 2026 et des certificats d’économie d’énergie

Le texte du budget 2026 ne précise pas le financement exact de MaPrimeRénov’, mais les crédits alloués au programme « urbanisme, territoires et amélioration de l’habitat » chutent à 1,9 milliard d’euros, soit environ 750 millions de moins qu’en 2025.

Pour compenser, l’État prévoit une mobilisation renforcée des certificats d’économie d’énergie (CEE). Ce mécanisme privé, déjà en place, devrait permettre d’appuyer les projets de rénovation tout en allégeant la charge pour l’Agence nationale de l’habitat (Anah).

Résultat : une année 2026 marquée par une approche plus sélective mais aussi plus stratégique, centrée sur la rénovation durable des logements les plus énergivores.