Entre crise immobilière et bouleversements climatiques, le marché de l’immobilier en montagne dévoile une surprenante résilience. Alors que le reste de la France subit une baisse, les stations de ski affichent une hausse spectaculaire des prix. Découvrez les influences naturelles et économiques qui sculptent les prix et impactent les propriétaires, posant des questions cruciales pour l’avenir. Au sommaire :
La hausse des prix dans les stations de montagne françaises
C’est un étrange paradoxe compte tenu de la situation au niveau nationale mais force est de constater que le marché immobilier en montagne surprend avec une hausse de 4% en moyenne en 2023. Mais à bien y regarder, cette dynamique cache une hétérogénéité, boostée par le luxe en haute montagne, tandis que d’autres stations enregistrent des corrections à la baisse. Les Alpes du Nord conservent leur statut de massif le plus cher, avec une croissance de 20% sur 3 ans et une moyenne oscillant entre 6 600 euros et 7 000 euros par mètre carré [source : lesechos.fr]. Des stations d’altitude prisées, offrant des logements luxueux, continuent d’attirer une clientèle internationale, restant compétitives par rapport à la Suisse et à la station de Saint-Moritz où le mètre carré est plutôt autour des 100 000 euros !Voici d’ailleurs le podium des stations les plus chères dans les Alpes du Nord :
Megève, quand à elle, est en 4ème position avec un prix au mètre carré estimé à 11 670 euros. Les Alpes du Sud ne sont pas en reste avec une augmentation annuelle de 6%, négociant le mètre carré entre 3 500 euros et 4 000 euros, notamment pour les chalets. Des prix plus accessibles liés à une renommée de ses stations en deçà de celles des Alpes du Nord. Citons Auron comme station la plus chère à 5 372 euros par mètre carré. Alexandra Verlhiac, économiste chez Meilleurs Agents, déclare ainsi :
Cette hausse n’est pas anodine dans le contexte de marché que nous connaissons, même si elle tend à ralentir
Parmi les massifs les plus abordables, on peut citer les Pyrénées avec un prix moyen de 2 669 euros par mètre carré, le Massif central avec un prix moyen de 2 442 euros par mètre carré et les Vosges qui enregistrent une baisse de 2,8%, la station du Lac Blanc étant la moins chère de France à 1 350 euros par mètre carré. Il y a certes l’impact du luxe dans cette augmentation des prix mais allons plus loin dans l’analyse en s’intéressant à l’environnement.
Les facteurs liés à l’environnement
La pérennité des investissements immobiliers en montagne est totalement dépendante de facteurs environnementaux. En prenant l’exemple d’une célèbre station pyrénéenne, Cauterets se distingue avec son enneigement généreux et des prix immobiliers abordables. La ville offre un mètre carré à 3 475 euros, soit deux fois moins cher que Tignes et quatre fois moins que Val-d’Isère [source : pap.fr]. Mais, le réchauffement climatique contraint les stations de moyenne altitude à, soit produire de la neige artificielle avec un coût de plus en plus élevé et un réel impact écologique, soit effectuer une mutation vers des activités estivales. Ainsi, cette transition entraîne potentiellement une baisse des prix car :
Cela impacte donc la capacité à rénover le parc immobilier à moyen terme. Si on ajoute la contrainte liée aux passoires énergétiques qui envahissent le marché immobilier, cela risque de faire de la « casse » en station, comme c’est déjà le cas pour Céüze ou la Sambuy ! En effet, les stations de ski ne sont pas épargnées par cette problématique, bien au contraire, car cela représente un tiers du parc. Pour rappel : les logements G doivent être rénovés en 2025, suivis des F en 2028 et des E en 2034.
Propriétaires, touristes et survie du marché immobilier
Malgré cette tendance à la hausse des prix, l’immobilier en montagne dépeint une réalité contrastée. Des sommets prestigieux des Alpes du Nord aux massifs moins prisés, chaque station crée son propre chapitre dans l’histoire fluctuante du marché. Les stations de ski contraintes d’investir face à la problématique des passoires énergétiques et du réchauffement climatique seront-elles en capacité de se réinventer et surtout à quel coût ? L’avenir nous le dira mais il n’est pas exclu que nous devions changer nos habitudes face aux bouleversements climatiques !
La vidéo sur ce sujet
Je vous invite à regarder cette vidéo :