Prix de l’immobilier : l’épidémie de COVID-19 les fera-t-elle baisser ?

Par Nicolas Augé le 26 mars 2020 à 12:29
Mis à jour le 07 mai 2024 à 15:23

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Les conséquences de la crise sanitaire actuelle paraissent imprévisibles. La chute de la bourse pourrait faire espérer la même tendance sur les prix de l’immobilier. En réalité, il faudra regarder quels impacts aura eu le coronavirus sur l’ensemble de l’économie : une récession durable entraînera ipso facto une baisse des prix, à travers la baisse des ressources des ménages. Cependant, difficile de dire dans quelles proportions.

Comparaison avec la crise de 2008 : moins de 10 % de baisse

Lors de la crise financière de 2008, les prix de l’immobilier avaient chuté rapidement (-9,4 % en moins d’un an) mais de façon très temporaire. Le marché de l’immobilier était reparti à la hausse rapidement et avait retrouvé ses niveaux pré-crise dès 2011. Certes, il avait connu une nouvelle baisse avec la crise de la dette financière dans la zone euro, toutefois plus limitée (-7,1 %) et sur 4 ans. Comparer avec la crise du marché immobilier des années 90 ne paraît pas approprié. À l’époque, le krach immobilier était dû à l’éclatement de la bulle immobilière, par ailleurs très localisée (Paris et région parisienne). En effet, entre 1985 et 1989, les prix avaient connu une hausse nettement plus conséquente (+ 85 %) que celle des cinq années passées (+ 11 % entre 2015 et 2019). Ces comparaisons permettent d’estimer à moins de 10 % la baisse des prix de l’immobilier à la suite de la crise sanitaire actuelle, avec un impact sans doute plus fort dans les régions qu’à Paris.

Le marché de l’immobilier sera-t-il soutenu par les taux de crédit ?

Il n’est pas exclu que la dépréciation de l’immobilier soit freinée par plusieurs facteurs, notamment le soutien du crédit. La BCE a pris des mesures exceptionnelles pour maintenir les taux bas et assurer la liquidité. Aussi étonnant que cela paraisse, les conditions de crédit pourraient même s’avérer encore meilleures après l’épidémie de coronavirus.

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Après cette crise sanitaire inédite, entraînant plusieurs semaines de confinement, les banques pourraient bien s’atteler à accorder les crédits immobiliers qui n’ont pu l’être du fait de la crise et ainsi, en accordant des conditions plus qu’avantageuses, rattraper leur retard en volume de crédit. Dès lors, il faut s’attendre à ce que le marché reparte à la hausse de plus belle. Après le krach de la bourse, les Français reviendront sans tarder vers la valeur sûre : la pierre. Il est donc recommandé de relancer son projet d’acquisition dès que la crise sanitaire sera terminée. Et si vous possédez des parts de SCPI, ne les vendez surtout pas. La perte de rendement attendue ne dépasserait pas un demi-point seulement.