Quel est l’impact du Coronavirus sur les taux d’intérêt des crédits immobiliers ?

Par Nicolas Augé le 22 mars 2020 à 11:37
Mis à jour le 07 mai 2024 à 15:23

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Le crédit immobilier subit la crise liée à l’épidémie de coronavirus, comme la plupart des secteurs économiques. Le maintien des taux bas par la banque centrale européenne, s’il facilite l’accès au crédit immobilier, reste la grande question. La BCE y a répondu la semaine passée en annonçant qu’elle débloquait 750 milliards d’euros pour racheter la dette des États et calmer ainsi l’inquiétude des marchés financiers. L’impact de cette annonce n’a pas tardé, faisant remonter rapidement le rendement des obligations assimilables du Trésor français (OAT) à 10 ans. De son côté, la France a profité de la détente des taux qui a suivi l’annonce de la BCE pour lever 7,44 milliards d’euros de dette à moyen terme. Les spéculations des marchés financiers sur une éventuelle diminution de liquidité se sont apaisées et les taux de crédit immobilier devraient retrouver leur niveau proche de zéro, selon le président de l’APIC (assoc. Prof. des intermédiaires du crédit), Bruno Rouleau.

Faut-il s’attendre à une hausse des taux du crédit immobilier

Malheureusement, les taux du crédit immobilier sont contraints par le rendement des OAT 10, relativement instable ces derniers temps. Combinée aux mesures de confinement, la hausse de 60 points de base entre les 12 et 17 mars porte à s’inquiéter d’une possible remontée. VousFinancer explique la volatilité des OAT10 par l’angoisse de voir le déficit public se creuser et le pays tomber dans une récession post-coronavirus.

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Pour l’instant, l’activité du crédit immobilier est à l’arrêt et quasiment aucun nouvel emprunt n’est signé. Difficile, dans ces conditions, de constater l’impact de l’annonce de la BCE sur l’évolution des taux de crédit immobilier. Il va de soi que si le confinement devait se poursuivre plusieurs semaines, les banques n’auraient d’autre choix que de maintenir des taux d’intérêt très bas pour rattraper la baisse d’activité, même si cela entame largement leurs marges. Leur stratégie commerciale aura forcément un impact sur le niveau des taux du crédit immobilier.

Une limite à la hausse des taux, les taux d’usure définis par la Banque de France

Dans le cas où les taux se mettraient à augmenter, cette hausse serait contrainte par les taux d’usure, ce dispositif mis en place par la Banque de France pour protéger les consommateurs. Les banques n’ont pas le droit de pratiquer des taux d’intérêt supérieurs à ces taux d’usure. Lorsque les taux d’intérêt du crédit immobilier sont à la hausse, les taux d’usure font fonction d’amortisseurs. Il faudra donc surveiller la publication prochaine des taux d’usure du trimestre (les taux sont publiés par la Banque de France chaque trimestre). Les établissements bancaires comme les courtiers ont conscience que le sujet n’est pas, pour les clients, la bataille des taux mais plutôt l’obtention d’un crédit. En effet, la plupart des banques n’ont pas encore pris le pli du traitement dématérialisé des dossiers.