Quelles sont les mesures pour aider les porteurs de handicaps face au Covid-19 ?

Par Nicolas Augé le 24 avril 2020 à 10:50
Mis à jour le 07 mai 2024 à 15:23

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Le gouvernement a mis en place tout un panel de mesures depuis la loi d’urgence sanitaire. Toutes les situations semblent avoir été prises en compte. Il reste cependant une catégorie de personnes pour lesquels on peut mieux faire : les personnes en situation de handicap.

Des mesures tous azimuts

Premières concernées, les entreprises ont bénéficié d’un large champ de mesures pour tenter d’enrayer la récession qui ne manquera pas de succéder à l’état d’urgence sanitaire. De la suspension des impôts et cotisations aux prêts garantis par l’État en passant par le fonds de solidarité, tout est fait pour que les entreprises se relèvent de cette crise sans précédent. Il ne faut pas oublier la possibilité de demander des suspensions de factures de téléphone, eau, électricité et même de loyers. Ces dernières pourraient d’ailleurs avoir un impact sur les revenus des SCPI.

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Du côté des soignants, le paquet est mis pour les aider à surmonter l’afflux massif de patients hospitalisés et en réanimation et tenir ainsi sur la longueur. Citons pour preuve la mise à disposition gratuite de logements grâce au partenariat par le ministre du Logement, Julien Denormandie, avec la plateforme AirBnB.

Et en faveur des handicapés ?

Si les personnes en situation de handicap ne sont pas oubliées, les mesures mises en place peuvent paraître insuffisantes.

Des mesures mises en place pour les handicapés

Parmi les mesures mises en place en faveur des handicapés, on citera la prorogation, pour une durée de 6 mois, des droits sociaux dont l’échéance est arrivée pendant la période d’état d’urgence sanitaire (AAH, AAEH, PCH, aides au logement, etc. ). Par ailleurs, les règles de sortie ont été assouplies pour aider les personnes en situation de handicap dont le confinement contribue à altérer la santé mentale ou augmenter les troubles du comportement. Ainsi, autistes, déficients intellectuels, personnes souffrant d’hyperactivité ou de déficit de l’attention peuvent sortir plus d’une heure et au-delà d’un kilomètre, y compris en voiture, et plusieurs fois par jour.

Mais des mesures insuffisantes

La prise en charge du handicap en période d’état d’urgence sanitaire va au-delà de l’aménagement des règles de confinement. Il faut des moyens humains et financiers pour s’occuper des millions de Français en situation de handicap, dont plus de 400 000 élèves. Les foyers de handicapés se sont sentis abandonnés dès le début de la crise sanitaire. Dans ces structures, les personnes fragilisées par leur handicap ne sont pas, pour la plupart, en mesure de respecter les gestes barrières et la distanciation. Un accompagnement de proximité leur est essentiel, justifiant que les personnels des établissements disposent, au même titre que les soignants des hôpitaux, des matériels de protection nécessaires.

Des associations en soutien des personnes handicapées

Heureusement, les parents, les villes et les associations se démènent pour leur fournir masques, blouses, lunettes, etc. Face à l’urgence, les associations jouent d’ailleurs un rôle primordial, notamment dans la solidarité de proximité, l’aide alimentaire pour les personnes à domicile, ou encore dans le maintien du lien social. Mais des associations comme l’AFM-Téléthon, si elles jouent un rôle essentiel, ne peuvent pas être les seules à agir en cette période de crise. C’est pour cette raison que des événements comme le Téléthon se déroulent chaque année. Ce dernier permet de récolter des dons qui permettent, outre l’effort de recherche, de venir en soutien aux malades. L’association peut ainsi venir en aide plus facilement aux malades neuromusculaires, dont les besoins sont encore plus prégnants depuis la survenue du COVID-19. Elle a notamment édité des recommandations spécifiques à leur intention, ainsi que des fiches pratiques, par exemple pour la kinésithérapie à domicile ou le respect des gestes barrières. Elle œuvre également pour que les centres médico-sociaux soient réapprovisionnés en masques et autres types de protection.