Coup dur annoncé pour les étudiants : les APL bientôt réservées à certains profils

Par Baptiste BIALEK le 03 octobre 2025 à 19:45

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Coup dur annoncé pour les étudiants : les APL bientôt réservées à certains profils

2026 pourrait rebattre les cartes des APL : recentrage sur les 20 % de foyers les plus aisés, étudiants étrangers potentiellement exclus, et possible gel annuel. Êtes-vous concerné ? Voici l’essentiel pour anticiper votre budget logement.

Les nouvelles conditions d’accès aux APL en 2026

Les étudiants issus de foyers aisés concernés

Jusqu’à présent, seuls les étudiants rattachés à un foyer soumis à l’impôt sur la fortune immobilière étaient exclus des APL. En 2026, la réforme envisagée élargirait cette règle. Les étudiants dépendant des 20 % de foyers fiscaux les plus aisés pourraient perdre cet avantage.

Concrètement, si vos parents disposent de revenus élevés sans pour autant être assujettis à l’IFI, votre droit aux APL pourrait disparaître. Cette mesure élargirait considérablement le nombre d’étudiants concernés par rapport au système actuel.

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L’objectif annoncé de cette réforme est budgétaire. L’État vise des économies substantielles en recentrant les aides sur les étudiants issus de foyers modestes ou intermédiaires, considérés comme prioritaires.

Les étudiants étrangers également ciblés

Autre changement important : les étudiants étrangers pourraient aussi être exclus du dispositif. Aujourd’hui, ils représentent plusieurs centaines de milliers d’inscrits dans l’enseignement supérieur français.

Si la mesure était confirmée, ces étudiants devraient assumer la totalité de leurs loyers sans aide publique. Cette décision, si elle est retenue, aurait un impact direct sur leur capacité à étudier en France.

Les associations étudiantes et certains acteurs de l’enseignement supérieur redoutent déjà une baisse de l’attractivité du pays pour les étudiants internationaux.

Les conséquences pour les étudiants

Impact sur le budget logement

Pour de nombreux étudiants, les APL représentent un soutien indispensable. Leur suppression pourrait entraîner une hausse nette des charges mensuelles, estimée entre 100 et 200 euros selon les villes. Cette dépense supplémentaire pèserait fortement sur les foyers concernés.

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Les étudiants dépendant de leurs parents verraient leurs dépenses augmenter, réduisant leurs marges pour d’autres besoins essentiels. Pour certains, cela pourrait compliquer la poursuite d’études loin du domicile familial.

Les associations soulignent que cette perte risque d’accentuer les inégalités entre étudiants issus de milieux modestes et ceux provenant de familles plus aisées.

Quelles alternatives pour compenser la perte ?

Sans APL, les étudiants pourraient être amenés à chercher d’autres solutions de financement. Parmi elles figurent les bourses sur critères sociaux, les jobs étudiants ou encore le soutien familial direct.

Certains pourraient se tourner vers la colocation ou les résidences étudiantes à loyers réduits. D’autres envisageraient de limiter leurs déplacements en optant pour des logements plus éloignés mais moins coûteux.

Des initiatives locales, comme les aides municipales au logement ou les partenariats avec des CROUS, pourraient également être sollicitées pour limiter l’impact de cette réforme.

Vers une année blanche pour les APL ?

Le principe du gel des prestations sociales

Au-delà des exclusions prévues, un autre projet inquiète : l’instauration d’une année blanche. Concrètement, toutes les prestations sociales, y compris les APL, ne seraient pas revalorisées en 2026. Or, chaque année, elles suivent normalement le rythme de l’inflation.

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Un tel gel représenterait une perte de pouvoir d’achat pour des millions de bénéficiaires. En pratique, cela équivaudrait à une diminution indirecte du montant réel des aides, puisque les loyers, eux, continueraient d’augmenter.

Pour les étudiants déjà fragilisés par la suppression annoncée des APL pour certains, ce gel viendrait aggraver la situation.

Combien d’économies espérées par l’État ?

Selon les estimations, l’exclusion des étudiants aisés et étrangers permettrait d’économiser environ 300 millions d’euros par an. Mais le gel général des prestations sociales irait beaucoup plus loin.

La commission des Finances du Sénat évoque entre 5 et 15 milliards d’euros d’économies pour l’État en 2026. Ces chiffres illustrent l’ampleur du dispositif envisagé, mais aussi son impact potentiel sur les ménages concernés.

Reste à savoir si le gouvernement confirmera cette orientation dans son projet définitif de loi de finances.