En Suisse, les baby-boomers refusent de quitter leurs maisons, malgré les attentes d’un marché plus fluide. Résultat : les jeunes générations voient leurs espoirs de devenir propriétaires repoussés.
Les baby-boomers et la propriété immobilière en Suisse
Pourquoi ils gardent leurs maisons
Contrairement aux prévisions, les baby-boomers propriétaires ne quittent presque jamais leur logement. Seuls 1,5 % d’entre eux déménagent chaque année, un taux particulièrement bas.
Cette faible mobilité s’explique par plusieurs raisons pratiques. D’une part, les alternatives sur le marché sont rares et souvent coûteuses. D’autre part, les logements plus petits ne sont pas nécessairement plus avantageux financièrement.
Un attachement émotionnel et financier
Les seniors suisses restent profondément attachés à leur maison, considérée comme un espace de vie et un symbole de stabilité. Beaucoup préfèrent conserver ce cadre familier jusqu’à un âge avancé.
Au-delà de l’émotion, l’aspect financier joue aussi un rôle. Avec la hausse des loyers et le coût de la vie, garder sa propriété apparaît comme une décision pragmatique. Cet attachement freine la mise en circulation de biens attendus par les jeunes acheteurs.
Les conséquences pour les jeunes générations
Un marché bloqué et des prix élevés
Le maintien des boomers dans leurs maisons limite l’offre disponible. Cette rareté contribue à maintenir des prix immobiliers élevés, malgré les attentes d’une baisse liée à l’âge des propriétaires.
Pour les jeunes ménages, acquérir un logement reste un défi. Même avec un financement solide, la compétition est rude face à une demande largement supérieure à l’offre.
Un espoir de libération différé
Beaucoup espéraient que la génération baby-boom libérerait le marché immobilier. Or, les études montrent que ce mouvement sera bien plus lent qu’annoncé.
Les jeunes devront patienter, car seuls des événements comme le décès ou l’entrée en EMS poussent réellement les boomers à vendre. L’attente risque donc de durer, renforçant la frustration des futurs acheteurs.
La réalité derrière les statistiques
Le mythe des déménagements massifs
Les projections annonçant un grand nombre de ventes liées à l’âge se révèlent fausses. Les données confirment que très peu de propriétaires âgés quittent leur logement, même après 70 ans.
Cette persistance brouille la lecture des chiffres : la baisse du taux de propriétaires chez les plus de 80 ans s’explique surtout par une génération qui n’a jamais eu accès à la propriété.
Seules la mort ou l’entrée en EMS libèrent des biens
L’étude Raiffeisen va plus loin : la majorité des biens détenus par les boomers ne seront mis en vente qu’en cas de décès ou d’entrée en établissement médicalisé.
Autrement dit, la promesse d’un vaste renouvellement de l’offre reste illusoire. Le marché immobilier suisse continuera à être marqué par une offre limitée et une demande soutenue.