Le projet de loi de finances 2026 inquiète la jeunesse. Entre APL gelées, suppression d’aides et baisse de revenus pour les apprentis, les étudiants redoutent une nouvelle vague de précarité. Alors que le gouvernement promet une gestion “responsable”, les associations alertent sur un quotidien de plus en plus difficile pour les jeunes.
Aides au logement : le gel des APL fragilise les jeunes locataires
Une mesure d’économie budgétaire à 108 millions d’euros
Le gouvernement a confirmé le gel des APL en 2026, une mesure présentée comme nécessaire pour réduire la dépense publique. Selon le projet de loi de finances, cette décision permettrait à l’État d’économiser environ 108 millions d’euros. Mais pour les étudiants, cette économie se traduira par une perte réelle de pouvoir d’achat.
« Les loyers augmentent chaque année, et sans revalorisation des APL, les jeunes devront assumer seuls cette hausse », déplore une responsable de l’Union étudiante. Les associations estiment qu’un tiers des étudiants dépend directement de cette aide pour se loger.
Des loyers toujours en hausse malgré l’absence de revalorisation
Dans les grandes villes, les loyers progressent de 2 à 4 % par an. Ce décalage entre revenus et coût du logement accentue la pression financière sur les étudiants. Certains envisagent déjà de quitter leur logement pour des colocations ou de retourner vivre chez leurs parents.
Cette situation pourrait aussi peser sur les marchés locatifs étudiants, déjà tendus à la rentrée 2025. De nombreux acteurs du secteur réclament une aide ciblée pour les jeunes ménages locataires, particulièrement touchés par la crise du logement.
Étudiants étrangers et apprentis : des aides dans le viseur
Suppression partielle des APL pour les étudiants extracommunautaires
Le budget 2026 prévoit que les étudiants étrangers hors Union européenne, non boursiers, ne pourront plus bénéficier des APL. Une décision jugée injuste par les associations étudiantes, qui rappellent que ces jeunes représentent une part importante des bénéficiaires des épiceries solidaires.
Cette mesure concerne plusieurs milliers d’étudiants souvent installés loin de leur famille et déjà confrontés à des frais d’inscription plus élevés. Pour eux, la perte de l’aide au logement pourrait remettre en cause la poursuite de leurs études en France.
Fin des exonérations et baisse du salaire net pour les apprentis
Autre annonce controversée : la fin des exonérations de cotisations sociales pour les apprentis à partir de janvier 2026. Cela entraînera une baisse estimée entre 100 et 180 euros nets par mois, selon l’Association nationale des apprentis de France.
Le gouvernement justifie ce choix par un souci “d’équité” avec les autres salariés, mais cette décision pourrait décourager une partie des jeunes d’entrer en apprentissage. Pour beaucoup, c’est une remise en cause du modèle d’insertion professionnelle qui faisait ses preuves depuis plusieurs années.
Un signal inquiétant pour la jeunesse et les familles
Disparition de la réduction d’impôt pour frais de scolarité
Le projet de loi de finances 2026 prévoit aussi la suppression de la réduction d’impôt accordée pour les frais de scolarité des enfants. Cet avantage fiscal représentait jusqu’à 183 euros par étudiant. Pour les familles modestes, cette aide contribuait à alléger les coûts liés aux études supérieures.
Les associations familiales dénoncent une mesure “injuste et contre-productive”. Elles estiment que l’État envoie un mauvais signal à ceux qui soutiennent financièrement leurs enfants étudiants, sans réelle alternative en parallèle.
Associations et syndicats dénoncent une précarité étudiante croissante
Les syndicats étudiants et les associations de jeunesse tirent la sonnette d’alarme. Ils évoquent une accumulation de décisions qui risquent d’aggraver la précarité : APL gelées, aides supprimées, revenus amputés. Autant de coups portés à un équilibre déjà fragile.
“Ce budget semble considérer les jeunes comme une variable d’ajustement”, déplore une représentante de la Fage. Plusieurs collectifs appellent à la mobilisation, réclamant un plan d’urgence pour le logement et le pouvoir d’achat des étudiants.