La cession de 25 m² du passage Pont-Arnaud à Dijon crée un débat inattendu en plein centre-ville, entre préservation des espaces verts et décisions municipales qui interrogent.
Contexte de la cession du passage Pont-Arnaud à Dijon
Un passage historique au cœur du centre-ville
Le passage Pont-Arnaud fait partie des derniers « treiges » encore visibles dans Dijon. Ces passages reliaient autrefois discrètement plusieurs rues et participaient au tissu urbain ancien. Celui-ci relie les rues Monge et Condorcet et reste ouvert uniquement en journée.
Son charme végétalisé contribue à l’ambiance du quartier. Malgré les fermetures progressives d’autres passages similaires, celui-ci conserve une valeur patrimoniale forte. Beaucoup d’habitants y voient un espace discret mais essentiel.
Pourquoi la Ville vend 25 m² à une propriétaire
Lors du dernier conseil municipal, la Ville a décidé de céder une petite portion de 25 m² à une propriétaire du rez-de-chaussée. Ce terrain doit lui permettre de disposer d’un espace extérieur attenant à son logement.
La municipalité a imposé une contrainte restrictive : aucune construction ne pourra être édifiée pendant quarante ans. L’objectif affiché est d’encadrer strictement l’usage de cet espace tout en maintenant son caractère ouvert en journée.
Cette décision, appuyée par un prix fixé à 55 € le mètre carré, a toutefois suscité plusieurs réactions au sein des élus et du tissu associatif local.
Les critiques : espaces verts et climat au centre du débat
Les arguments des élus écologistes et de la droite
La décision de céder une portion végétalisée du passage a immédiatement suscité des critiques. Plusieurs élus écologistes ont rappelé le rôle des espaces verts en centre-ville, essentiels pour limiter la chaleur urbaine.
Selon eux, chaque surface naturelle compte face aux épisodes de chaleur plus longs. Réduire même un petit espace revient à affaiblir un outil local contre les îlots thermiques.
Le groupe d’opposition de droite a partagé cette position. Pour ces élus, conserver un maximum d’espaces verts publics reste une priorité afin de maintenir un cadre de vie agréable.
Le rôle de l’association Dijon Avenir et sa mobilisation
L’association Dijon Avenir a également réagi. Elle voit dans cette cession un risque d’enclavement progressif des rares passages encore accessibles au public.
Les membres de l’association ont installé un panneau baptisé « îlot de fraîcheur ». Leur objectif est d’alerter sur l’importance de préserver ce lieu.
Cette mobilisation cherche à sensibiliser les habitants et à rappeler l’enjeu climatique, même pour une surface de taille réduite.
Ce que prévoit réellement la délibération municipale
Le prix, les conditions et les limites d’usage du terrain
La cession porte uniquement sur 25 m², évalués à 55 € le mètre carré par le Domaine. Cette estimation a servi de base à la transaction validée par le conseil municipal.
La Ville a posé une limite ferme : aucune construction ne pourra être réalisée sur cette portion pendant quarante ans. L’usage reste donc strictement encadré.
Le passage continuera d’être ouvert au public en journée. La délibération ne remet pas en cause cette accessibilité, élément important pour les riverains.
Engagements de la maire et futurs classements du secteur
La maire a assuré que la zone ferait l’objet d’un classement en « espace boisé » lors de la prochaine révision du PSMV. Cet engagement vise à garantir la protection végétale du secteur.
Ce futur classement pourrait renforcer les contraintes d’aménagement et sécuriser la vocation naturelle du lieu. Il s’agit d’un compromis destiné à rassurer les élus opposés.
La décision laisse néanmoins un débat ouvert : comment concilier besoins individuels et préservation stricte des espaces verts au cœur des villes ?