Toulouse : la chute des ventes de logements neufs inquiète

Par Micheal Moulis le 15 septembre 2024 à 08:00

... lectures - Temps de lecture : 3 min

Toulouse : la chute des ventes de logements neufs inquiète

Le marché de l’immobilier neuf à Toulouse traverse actuellement une période particulièrement difficile. Entre la chute des mises en vente et l’augmentation des taux de désistement, le secteur est plongé dans une crise sans précédent. Cet article explore les principales causes de cette situation préoccupante et les conséquences potentielles pour les habitants de la Ville Rose.

Les chiffres alarmants du premier semestre 2024

Diminution drastique des mises en vente

Lors de ce premier semestre 2024, nous avons assisté à une chute vertigineuse des mises en vente de logements neufs.

Avec seulement 1 460 unités mises sur le marché, c’est une baisse de 35 % par rapport à la même période en 2023.

Voir aussi  Quel avenir pour le secteur du bâtiment touché de plein fouet par la crise ?

Ce phénomène est encore plus marquant si l’on compare avec 2022, où la diminution atteint 55 %.

Cette tendance s’explique par plusieurs facteurs convergents. D’une part, il y a eu moins de permis de construire délivrés non seulement à Toulouse mais également dans ses communes environnantes.

D’autre part, l’inflation galopante couplée à la hausse des taux d’intérêt des prêts bancaires rend l’achat immobilier plus coûteux et moins accessible.

https://twitter.com/le_Parisien/status/1833065571136516492

Augmentation des taux de désistement

Parallèlement, on observe un fort taux de désistement qui frôle maintenant les 30 %, contre seulement 15 % l’année précédente.

Cela signifie que de nombreux acheteurs potentiels renoncent à leur projet en cours de route, souvent en raison de difficultés financières accrues.

Cette combinaison de facteurs contribue à maintenir le marché dans une spirale descendante, ce qui rend la reprise encore plus complexe.

Impact sur l’offre commerciale et les ventes

Réduction de l’offre disponible

La conséquence directe de cette faible mise en marché est une offre commerciale réduite de manière significative.

L’organisme ObserveR rapporte une diminution de 32 % des logements disponibles par rapport à 2023, avec seulement 3 300 unités en stock au premier semestre 2024.

Voir aussi  Le grand débat : Paris ou Lyon, qui accueille le mieux les touristes ?

Cette situation pourrait aggraver les tensions sur les prix immobiliers à moyen terme.

Baisse des ventes

En termes de ventes, la tendance reste négative bien qu’elle soit moins prononcée que celle des mises en vente.

Le premier semestre 2024 a enregistré 1 175 transactions, soit une baisse de 14 % par rapport à la même période de l’année précédente.

Ce recul, bien que modéré, témoigne de la difficulté croissante pour les promoteurs à écouler leur stock.

Situation contrastée selon les régions

Sicoval et sa débâcle

La communauté d’agglomération du Sicoval, au sud-est de Toulouse, est particulièrement touchée.

Les mises en vente y ont chuté de 91 % en un an, passant de 270 logements à seulement 25. Et malgré cette réduction dramatique, seules 80 unités ont trouvé preneur durant ce semestre.

Ce contraste brutal met en évidence les disparités régionales et suggère que certaines zones sont plus résistantes que d’autres face à la crise actuelle.

Comparaison avec Montpellier et Bordeaux

Si Toulouse subit une forte baisse des mises en vente (-35 %), la situation est encore pire à Montpellier où la chute atteint 60 %.

Voir aussi  Droits de mutation : la réforme qui alourdit la facture des propriétaires et freine les acheteurs

À Bordeaux, en revanche, une légère reprise est observée avec une augmentation de 4 % des ventes.

Ces disparités montrent que la crise n’affecte pas toutes les régions de la même façon, offrant ainsi quelques espoirs de stabilisation localisée.

  • Aire urbaine de Toulouse : -35 % de mises en vente
  • Montpellier : -60 % de mises en vente
  • Bordeaux : +4 % de ventes

Tensions futures et perspectives

Perspective d’une tension accrue sur les prix

Avec une baisse continue des nouvelles mises en vente et un stock disponible en forte diminution, les experts anticipent une tension accrue sur les prix de l’immobilier neuf.

Les promoteurs pourraient se voir contraints de réduire les marges pour attirer les acheteurs, ou à l’inverse, profiter de la rareté pour augmenter les prix.

Effet à long terme sur la construction

Enfin, cette situation laisse présager des impacts durables sur le secteur de la construction.

Une faible alimentation du marché entraîne non seulement un déficit d’offre future mais aussi une possible crise de confiance chez les investisseurs et les acquéreurs potentiels.

Il est crucial pour les acteurs de l’immobilier et les autorités locales de travailler ensemble afin de trouver des solutions adaptées pour relancer le secteur.

L’issue de cette crise dépendra largement des mesures prises pour inverser ces tendances négatives et redonner un nouveau souffle au marché immobilier toulousain.