750 000 transactions en 2024 : les raisons cachées derrière la crise historique du marché immobilier

Par Micheal Moulis le 02 janvier 2025 à 08:00
Mis à jour le 24 avril 2025 à 12:19

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750 000 transactions en 2024 : les raisons cachées derrière la crise historique du marché immobilier

L’année 2024 a été marquée par une chute spectaculaire du nombre de transactions immobilières ainsi qu’une diminution des prix. Plusieurs facteurs, tant économiques que politiques, ont contribué à cette crise historique. Cet article explore les raisons derrière ce ralentissement et propose une analyse des tendances récentes.

Les ventes plongent : analyse des chiffres

Selon les données récentes des Notaires de France, les transactions immobilières sont passées de 1,2 million en 2021 à seulement 750 000 pour l’année 2024.

Cela représente une diminution de 17 % par rapport à l’année précédente. Un tel effondrement n’avait pas été observé depuis plusieurs décennies.

À la fin septembre 2024, environ 780 000 transactions avaient été réalisées sur les douze derniers mois. Cette tendance baissière s’est intensifiée au fil de l’année, atteignant son point culminant en décembre.

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Les notaires prévoient que le marché pourrait légèrement se stabiliser à partir de 2025 si certaines conditions économiques s’améliorent.

Facteurs économiques et politiques

La politique monétaire stricte appliquée ces dernières années a eu un impact significatif sur le crédit immobilier. Bien que des signes d’assouplissement aient été perçus, l’incertitude politique créée par la dissolution de l’Assemblée nationale a exacerbé les craintes et réduit la confiance des acheteurs potentiels.

Le pouvoir d’achat des ménages a également été fortement affecté. Depuis 2021, on observe une réduction constante de la capacité d’achat immobilier en raison de la hausse des taux d’intérêt et de l’inflation galopante. Malgré les tentatives de relance, ces éléments ont enraciné un sentiment de prudence parmi les consommateurs.

Évolution des prix : un retour vers la stabilité ?

Entre septembre 2023 et septembre 2024, les prix des logements anciens en France métropolitaine ont chuté de 3,9 %. Ce phénomène touche aussi bien les appartements que les maisons anciennes. Toutefois, des signes de stabilisation commencent à émerger :

  • En province, les prix semblent se stabiliser après plusieurs mois de baisse continue.
  • En Île-de-France, la baisse annuelle devrait se limiter à environ 3% selon les projections pour le quatrième trimestre 2024.
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Cette accalmie pourrait indiquer que le marché s’est stabilisé, bien que les perspectives demeurent incertaines.

Impact de la valeur verte et DPE

Les critères énergétiques des logements jouent un rôle croissant dans les décisions d’achat.

En 2023, la proportion de ventes de logements anciens très énergivores représentait encore 17 % des transactions totales.

L’entrée en vigueur de nouvelles normes concernant le Diagnostic de Performance Énergétique (DPE) a probablement modifié cette dynamique.

En conséquence, la part des logements peu énergivores a augmenté pour atteindre 8% au troisième trimestre 2024, un chiffre comparable à celui observé en 2021.

La prise de conscience environnementale et les réglementations strictes poussent les vendeurs à investir dans des améliorations énergétiques pour attirer les acheteurs et maintenir les valeurs de leurs biens.

Marché des terrains à bâtir : un segment également touché

Les terrains à bâtir ne sont pas épargnés par cette tendance générale. Le nombre de transactions pour cette catégorie est passé de 75 000 au deuxième trimestre 2023 à seulement 43 000 au troisième trimestre 2024.

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Cela représente une baisse de près de 50 % en un peu plus d’un an.

Les incertitudes économiques, couplées aux coûts croissants de la construction et des matériaux, ont découragé de nombreux investisseurs et promoteurs.

Cette situation pourrait perdurer tant que les conditions économiques ne s’amélioreront pas substantiellement.

Pistes de redressement pour 2025

Pour espérer une reprise en 2025, plusieurs leviers peuvent être actionnés :

  • Un nouvel assouplissement de la politique monétaire pourrait rendre l’accès au crédit plus facile pour les particuliers.
  • Des initiatives gouvernementales visant à stimuler l’investissement immobilier pourraient encourager les achats.
  • Améliorer l’efficacité énergétique des logements permettrait de répondre à une demande croissante de durabilité.

Toutefois, la prudence reste de mise. Les acheteurs potentiels attendront peut-être de voir des signes clairs de stabilité avant de se lancer de nouveau sur le marché.