DPE 2026 : des centaines de milliers de logements chauffés à l’électricité vont sortir du statut de passoires thermiques. Mais ce reclassement suffira-t-il vraiment à réduire vos factures ?
Ce qui change dans le calcul du DPE en 2026
Un nouveau coefficient pour l’électricité
À partir du 1er janvier 2026, le calcul du diagnostic de performance énergétique évolue. Le coefficient appliqué à l’électricité passe de 2,3 à 1,9, une révision qui reflète mieux la place croissante du nucléaire et des énergies renouvelables dans le mix français.
Jusqu’ici, ce coefficient élevé pénalisait fortement les logements chauffés à l’électricité, surtout les petites surfaces urbaines. Résultat : des milliers de biens étaient classés F ou G uniquement en raison de leur mode de chauffage, malgré des émissions de CO₂ limitées.
Avec ce nouvel abaissement, le gouvernement veut corriger ce qu’il considère comme une injustice énergétique. L’électricité, peu carbonée, ne pouvait plus être traitée sur le même pied que le gaz ou le fioul, beaucoup plus émetteurs de CO₂.
Concrètement, ce changement va permettre à de nombreux propriétaires de voir la note énergétique de leur bien s’améliorer sans avoir réalisé de travaux. Un impact immédiat sur la classification.
Quels logements sont concernés
Cette réforme vise en priorité les logements chauffés uniquement à l’électricité : studios, petites surfaces en ville, ou maisons équipées de radiateurs électriques classiques. Environ 850 000 logements devraient ainsi quitter la catégorie des passoires thermiques.
Mais attention : un meilleur classement ne signifie pas forcément un logement plus confortable ou moins cher à chauffer. Les occupants continueront parfois à faire face à des factures élevées, surtout en cas de mauvaise isolation.
Les impacts pour les propriétaires et locataires
Un reclassement de 850 000 logements
Avec la réforme, près de 850 000 logements vont passer d’une étiquette F ou G à une note plus favorable. Pour les propriétaires, cela signifie la fin du risque d’interdiction progressive de mise en location prévu par la loi Climat.
Ce reclassement a aussi des conséquences financières. Un logement mieux classé peut se vendre plus facilement et à un prix supérieur, puisqu’il échappe à l’étiquette de passoire thermique, très dissuasive pour les acheteurs.
Côté locataires, cette évolution ouvre la possibilité d’accéder à davantage de biens sur le marché, notamment dans les zones tendues. Les logements qui auraient dû être retirés de la location resteront disponibles.
Le risque de frein à la rénovation
Si la réforme est positive pour beaucoup, certains experts craignent un effet pervers. Un propriétaire qui voit son logement mieux noté pourrait renoncer à investir dans une isolation performante ou dans le remplacement de radiateurs anciens.
Le danger est clair : un logement mieux classé sur le papier ne garantit pas une baisse réelle de consommation. Les occupants pourraient continuer à subir des dépenses énergétiques élevées malgré une étiquette améliorée.
Cette situation interroge sur l’équilibre entre justice énergétique et incitation à la rénovation, un enjeu majeur pour atteindre les objectifs climatiques fixés par la France.
Conséquences sur les aides et le marché immobilier
Un recentrage sur les énergies fossiles
En parallèle de la réforme, l’État prévoit de réorienter ses aides. Les financements publics seront désormais concentrés sur les logements chauffés au gaz ou au fioul, jugés plus polluants. Objectif : maximiser l’impact carbone des rénovations.
Ce recentrage devrait alléger la pression sur certains propriétaires modestes chauffés à l’électricité, qui n’auront plus besoin de rénover dans l’urgence. Mais il réduit aussi l’accès aux aides pour ceux qui souhaiteraient tout de même améliorer leur confort thermique.
Cette réorganisation s’inscrit dans une stratégie plus large de transition énergétique, où l’électricité est mise en avant comme énergie d’avenir, à condition que la production reste décarbonée.
Effets possibles sur le marché locatif
Le reclassement de centaines de milliers de logements pourrait transformer le marché locatif, surtout dans les grandes agglomérations. Des biens promis à l’interdiction de location resteront exploitables, augmentant l’offre disponible.
Pour les investisseurs, cette évolution change la donne : un studio chauffé à l’électricité reclassé peut devenir plus attractif, évitant les contraintes liées aux passoires thermiques.
Reste à savoir si cette réforme encouragera réellement des économies d’énergie ou si elle créera un sentiment de relâchement face à l’urgence climatique, en décalage avec les ambitions de neutralité carbone.