À partir du 1er janvier 2026, tous les immeubles en copropriété devront réaliser un DPE collectif. Cette nouvelle obligation, issue de la loi Climat et Résilience, pourrait coûter entre 1 000 et 5 000 euros selon la taille de l’immeuble. Voici ce que chaque propriétaire doit savoir pour s’y préparer.
Pourquoi le DPE collectif devient obligatoire dès 2026
Une mesure issue de la loi Climat et Résilience
Le DPE collectif découle directement de la loi Climat et Résilience adoptée en 2021. Il s’inscrit dans la stratégie nationale visant à réduire la consommation énergétique des bâtiments. Jusqu’à présent, seul un diagnostic individuel était exigé pour chaque logement lors d’une vente ou d’une location.
Cette nouvelle version élargit l’obligation à l’ensemble des copropriétés. Chaque immeuble devra désormais disposer d’un diagnostic global afin d’évaluer sa performance énergétique et son impact carbone. Ce changement de méthode marque un tournant pour les propriétaires d’appartements.
Objectif : améliorer la performance énergétique du parc immobilier
L’État souhaite mutualiser les efforts et éviter les rénovations partielles inefficaces. En regroupant les diagnostics et les travaux à l’échelle de la copropriété, les économies d’énergie peuvent être significativement renforcées. Cela facilite aussi la planification de projets collectifs comme l’isolation ou le remplacement des chaudières.
Les immeubles les plus anciens, souvent classés F ou G, sont les plus concernés. Le DPE collectif servira de base pour programmer des rénovations globales et atteindre, à terme, une meilleure classe énergétique pour l’ensemble du parc immobilier français.
Qui devra payer et combien cela coûtera
Copropriétés concernées et critères d’application
Environ 11 millions de logements sont concernés par cette nouvelle obligation. Qu’il s’agisse d’un petit immeuble de 10 lots ou d’une grande résidence de plusieurs dizaines d’appartements, toutes les copropriétés devront réaliser un DPE collectif. Le syndic aura la responsabilité d’inscrire cette dépense à l’ordre du jour de l’assemblée générale et de choisir un professionnel agréé.
Les copropriétés récentes ne sont pas exemptées : même un immeuble construit après 2013 devra effectuer le diagnostic avant la date limite. L’absence de DPE collectif pourra bloquer certaines démarches administratives, comme la vente d’un logement.
Une facture entre 1 000 et 5 000 euros selon la taille du bâtiment
Le coût dépendra principalement du nombre de logements et de la complexité du bâtiment. En moyenne, les petites résidences paieront entre 1 000 et 2 000 euros, tandis que les grandes copropriétés dépasseront souvent 5 000 euros. Le montant sera ensuite réparti entre les copropriétaires selon leurs tantièmes.
Cette dépense s’ajoute aux charges déjà alourdies par l’inflation. Toutefois, elle représente un investissement nécessaire pour anticiper les futures obligations de rénovation et maintenir la valeur du patrimoine immobilier.
Comment se déroule le diagnostic et quels travaux prévoir
Le rôle du syndic et du vote en assemblée générale
Le syndic joue un rôle central dans la mise en œuvre du DPE collectif. Il doit présenter la proposition lors de l’assemblée générale, obtenir l’accord des copropriétaires et sélectionner un diagnostiqueur certifié. Le coût du diagnostic est ensuite intégré dans les charges communes, réparties selon la quote-part de chacun.
Une fois le prestataire choisi, celui-ci procède à une inspection complète des parties communes : toiture, murs extérieurs, fenêtres, installations de chauffage et ventilation. Le rapport final attribue une note énergétique globale, de A à G, et liste les recommandations prioritaires.
Travaux recommandés pour améliorer la note énergétique
Les actions préconisées concernent souvent l’isolation, la modernisation des systèmes de chauffage ou la pose d’équipements plus performants. L’objectif est d’obtenir une baisse mesurable de la consommation et des émissions de carbone. Ces travaux, bien que coûteux, permettent de réduire durablement les charges collectives.
Chaque copropriété reste libre de décider de la suite à donner, mais un bon DPE collectif peut ouvrir droit à des aides financières ou à des subventions locales. À terme, cette réforme incite les copropriétés à s’engager vers une rénovation globale et durable du parc immobilier français.