Le DPE collectif, une chance pour valoriser votre bien dès 2025

Par Baptiste BIALEK le 11 mai 2025 à 17:00

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Le DPE collectif, une chance pour valoriser votre bien dès 2025

L’immobilier traverse une époque de transformation avec l’essor des préoccupations environnementales et énergétiques. Un outil essentiel émerge au cœur de ces évolutions : le diagnostic de performance énergétique (DPE) collectif. Ce procédé devient incontournable pour toutes les copropriétés, renforçant la gestion énergétique d’un bâtiment complet plutôt que celle de logements pris individuellement. Pourquoi le DPE collectif devient-il indispensable et quelles sont ses implications ? Explorons ensemble ce sujet essentiel.

Qu’est-ce que le DPE collectif ?

Le DPE collectif se distingue du DPE standard par sa portée étendue. Il s’agit d’une évaluation énergétique globale qui couvre l’intégralité d’un bâtiment en copropriété.

Contrairement à son homologue individuel qui ne concerne qu’un seul logement, ce diagnostic offre une vue d’ensemble sur la consommation d’énergie et les émissions de gaz à effet de serre pour l’ensemble de l’immeuble.

Pour réaliser ce diagnostic, un expert certifié examine non seulement les appartements individuels, mais également toutes les parties communes du bâtiment.

Cela comprend une inspection approfondie de l’isolation, des systèmes de chauffage et de refroidissement, ainsi que de l’efficacité énergétique globale du bâtiment.

Origine et évolution de la législation du DPE collectif

Instauré dès 2010 par la loi Grenelle 2, le concept de DPE collectif n’est pas récent. Initialement appliqué aux copropriétés de moins de 50 lots équipés de systèmes collectifs, il a connu depuis lors une extension significative.

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Ces mesures reflètent en partie une prise de conscience accrue des enjeux écologiques liés à l’immobilier.

Depuis janvier 2024, les règles se sont encore durcies : les bâtiments de plus de 200 lots doivent effectuer un DPE collectif. À partir de janvier 2025, ce seront les copropriétés entre 50 et 200 lots qui seront concernées.

Finalement, l’objectif est de faire de cette démarche un passage obligé pour tous les bâtiments dont le permis de construire précède le 1er janvier 2013.

Les défis spécifiques du diagnostic collectif

Si le concept reste le même que pour le DPE classique, le contexte collectif du bâtiment pose des contraintes particulières.

L’un des principaux défis réside dans la collecte des informations concernant les installations communes comme le chauffage central ou la ventilation. En absence de données précises, le rapport final pourrait s’en retrouver biaisé.

C’est ici que le rôle du syndic de copropriété devient critique. En effet, le syndic doit non seulement engager un diagnostiqueur compétent et agréé, mais aussi lui fournir toutes les informations nécessaires pour garantir la fiabilité du diagnostic.

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Sans cela, le processus repose sur des estimations par défaut, ce qui risque d’affecter négativement la note énergétique obtenue.

Rôle du diagnostiqueur et attentes envers les copropriétaires

Les copropriétaires doivent s’apprêter à couvrir le coût du DPE collectif, qui peut largement fluctuer selon divers facteurs tels que le nombre de lots et la complexité des infrastructures présentes.

Selon divers organismes spécialisés, le prix varie généralement entre 1 000 et 4 000 euros.

En outre, le diagnostiqueur immobilier est tenu de réaliser une analyse approfondie qui va bien au-delà des simples évaluations habituelles : il doit être en mesure de détecter la présence potentielle de substances dangereuses telles que l’amiante ou le plomb, redoublant de vigilance face aux performances énergétiques affichées.

Contexte réglementaire et anticipations futures

Avec la hausse continue des coûts énergétiques, le DPE collectif s’inscrit dans une stratégie plus large visant à favoriser les économies d’énergie tout en poussant vers une réhabilitation durable des structures existantes.

Le besoin de tels diagnostics ne cesse de croître alors que la transition verte devient une priorité nationale.

Les obligations réglementaires régissant le DPE collectif s’accompagnent aussi d’exigences complémentaires.

Par exemple, depuis début 2023, les plans pluriannuels de travaux sont requis pour les grandes copropriétés afin de s’assurer que chaque aspect de l’efficience énergétique soit constamment supervisé et amélioré.

Planification intelligente des rénovations énergétiques

Cette approche planifiée ouvre de nouvelles perspectives pour optimiser les investissements dans les travaux de rénovation. En ciblant précisément les faiblesses identifiées par le diagnostic, les copropriétés peuvent progressivement améliorer leur niveau global d’efficacité énergétique.

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Des aides gouvernementales peuvent également être mobilisées pour alléger le fardeau financier de ces projets ambitieux, soulignant encore une fois l’intérêt public d’encourager ces transitions vers des consommations plus sobres et respectueuses de l’environnement.

Impact potentiel sur le marché immobilier

Outre ses avantages évidents en matière de performance énergétique, le DPE collectif pourrait avoir un impact significatif sur la dynamique du marché immobilier.

En rendant ces informations largement disponibles et transparentes, il devient possible pour les acheteurs potentiels de prendre des décisions plus informées et réfléchies.

Un bon classement énergétique devient alors un argument de vente fort, tandis qu’une mauvaise performance peut entraîner une dépréciation relative du bien.

Cette dualité pourrait inciter certains propriétaires à mener les rénovations nécessaires pour augmenter la valeur marchande de leur bien tout en contribuant positivement à l’essor de l’immobilier écologique.

Vers une valorisation accrue des biens efficaces

Intégré dans le paysage économique, le DPE collectif pourrait devenir un facteur clé pour déterminer la valeur d’un bien immobilier.

En fin de compte, la généralisation de ce type de diagnostic pourrait profiter autant aux propriétaires soucieux de valoriser efficacement leurs biens qu’aux futurs acquéreurs avertis qui veulent minimiser leur empreinte carbone personnelle.

Avec la généralisation des pratiques écoresponsables, il semble inévitable que toute circonstance liée à l’habitat doive tôt ou tard s’ajuster aux standards élevés reliés à la performance énergétique.

Les comportements des consommateurs immobiliers continueront probablement à évoluer dans cette direction, redessinant les contours même du secteur de l’habitation.

Sources