Flambée ou stabilisation ? Ce que révèle la reprise du marché immobilier en 2025

Par Baptiste BIALEK le 27 juin 2025 à 17:00

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Flambée ou stabilisation ? Ce que révèle la reprise du marché immobilier en 2025

Le marché immobilier français vient de franchir un véritable tournant après une période prolongée d’ajustement. Depuis le début de l’année 2025, les prix repartent timidement à la hausse sur l’ensemble du territoire, mettant fin à une séquence marquée par plus d’un an et demi de repli. Cette embellie observable dans différentes régions suscite questions et analyses : faut-il s’attendre à une nouvelle flambée ou le rebond restera-t-il modéré ?

La reprise constatée en chiffres

Depuis janvier 2025, plusieurs indicateurs confirment un changement de cap pour les prix de l’immobilier.

Après six trimestres consécutifs de baisse, la majorité des acteurs relève désormais une croissance globale d’environ 0,3 % sur le trimestre, avec des pointes qui varient selon les régions et la nature des biens.

Les notaires établissent même un léger renforcement jusqu’à 0,5 %, signe que cette inflexion n’est ni anecdotique ni superficielle.

Du côté des appartements, la dynamique semble encore plus vigoureuse, notamment en province où les hausses composent une mosaïque contrastée.

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Certaines métropoles comme Clermont-Ferrand affichent déjà des augmentations dépassant 1 % depuis le début de l’année, tandis que d’autres, telles que Bourges, voient leurs prix stabiliser ou continuer une légère décrue.

À Paris, la timide remontée se confirme autour de 0,7 %.

Quels facteurs expliquent ce retournement ?

Plusieurs éléments contribuent à expliquer cette inversion de tendance, chaque moteur jouant un rôle clé. Le premier facteur majeur reste la détente amorcée sur les taux d’emprunt immobilier.

Au fil des mois, ceux-ci sont passés d’une moyenne supérieure à 4,2 % à un peu plus de 3 %, entraînant un regain sensible de confiance parmi les acheteurs potentiels.

En parallèle, le volume des transactions marque une nette accélération depuis mi-2024 : avec plus de 850 000 ventes enregistrées sur douze mois glissants, la demande retrouve de la vigueur, créant un contexte favorable à ces ajustements de prix – sans engendrer un emballement général pour autant.

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Comparaison historique : une reprise différente ?

La situation actuelle ne ressemble pas aux précédentes phases d’euphorie immobilière.

Même si la Banque centrale européenne a récemment baissé le niveau de ses taux directeurs, elle maintient les taux bien au-dessus des niveaux historiquement bas qui avaient alimenté les épisodes de flambée antérieurs.

Ce contexte incite à la prudence et contribue à limiter les excès.

De plus, les tensions économiques globales ou régionales freinent toute envolée irréfléchie.

L’incertitude mondiale, couplée aux nouvelles attentes des ménages (habitat, environnement, qualité de vie), modèle un marché moins spéculatif qu’auparavant, mais potentiellement plus stable à moyen terme.

Variabilité entre villes et territoires

L’évolution des prix n’est jamais homogène : à chaque ville, son histoire récente.

Alors que certaines métropoles régionales confirment leur attractivité avec des hausses prononcées, d’autres observent des rebonds plus discrets.

En province, la progression moyenne atteint jusqu’à 0,7 %, encouragée par la vitalité des appartements dont la valorisation s’élève parfois à 1,1 % en trois mois.

À Paris et dans quelques grandes agglomérations, une reprise légère ne masque pas pour autant les disparités intra-urbaines et sectorielles.

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Dans certains quartiers prisés, la hausse reste tangible, mais d’autres secteurs demeurent stables ou connaissent une correction.

Que surveiller pour comprendre la suite ?

Si la relance des prix est aujourd’hui manifeste, rien ne garantit forcément un nouveau cycle d’envolée incontrôlée.

Plusieurs signaux devront être scrutés au cours des prochains mois pour mieux appréhender la tendance : évolution future du coût du crédit, rythme réel des transactions, inflexions politiques ou fiscales et climat mondial.

  • L’évolution des taux d’intérêt : une remontée brutale pourrait de nouveau brider l’accès à la propriété.
  • L’état de la conjoncture économique nationale et internationale : chômage, inflation, stabilité géopolitique influent souvent directement sur la confiance des ménages.
  • Les ajustements réglementaires : toute modification sur les dispositifs fiscaux (PTZ, logements locatifs…) peut modifier rapidement la donne.

Sans nouvel emballement exagéré des prix, l’année 2025 inaugure malgré tout une période d’adaptation où propriétaires, acquéreurs et investisseurs devront composer avec un paysage mouvant, fait d’incertitudes mais aussi d’opportunités inédites.

Font-ils alors face à une simple pause dans la correction ou au début d’une nouvelle normalité ? L’analyse fine des données locales et nationales offrira probablement la réponse.