Votre promoteur en faillite ? Les 5 démarches indispensables pour sauver votre investissement immobilier

Par Micheal Moulis le 30 décembre 2024 à 06:00
Mis à jour le 24 avril 2025 à 12:20

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Votre promoteur en faillite ? Les 5 démarches indispensables pour sauver votre investissement immobilier

Le marché immobilier peut être imprévisible. Lorsque l’on achète un logement neuf, une des craintes majeures est la situation financière du promoteur. En cas de faillite ou de redressement judiciaire de ce dernier, les démarches pour protéger son investissement peuvent vite devenir stressantes. Cet article vous guidera sur les étapes à suivre si vous vous trouvez dans cette délicate situation.

Comprendre le processus de faillite d’un promoteur

Premièrement, il est essentiel de comprendre ce que signifie la faillite ou le redressement judiciaire d’un promoteur immobilier.

Lorsqu’un promoteur se trouve en difficulté financière importante, il peut être placé sous administration judiciaire par un tribunal de commerce.

Dans ce cas, sa capacité à continuer ses activités habituelles est suspendue et la tâche de gérer l’entreprise revient alors à un administrateur désigné.

Si cette période de redressement ne suffit pas pour stabiliser les finances de l’entreprise, celle-ci peut alors être mise en liquidation judiciaire.

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Par conséquent, tous les actifs de la société sont vendus pour rembourser les créanciers. Pour un acheteur de bien immobilier en cours de construction, cela peut signifier de sérieux retards et difficultés supplémentaires.

Pourquoi les promoteurs font-ils faillite ?

Plusieurs facteurs peuvent pousser un promoteur immobilier à la faillite : mauvaise gestion financière, essor de coûts imprévus, ralentissement du marché, ou encore soucis bureaucratiques liés aux permis et régulations locales.

La récente crise immobilière a également accru ces risques, entraînant une augmentation significative de redressements judiciaires dans ce secteur.

Les garanties mises en place pour protéger l’acheteur

Heureusement, il existe des mécanismes conçus pour assurer la sécurité des acquéreurs dans ce type de situation. L’un d’eux est la Garantie Financière d’Achèvement (GFA), obligatoire pour toute vente en l’état futur d’achèvement (VEFA).

Qu’est-ce que la garantie financière d’achèvement ?

Cette garantie, souscrite par le promoteur auprès d’une compagnie d’assurance ou d’une banque, assure que les fonds nécessaires à l’achèvement du bien immobilier sont disponibles même en cas de défaillance financière de l’entreprise responsable de la construction. Ainsi, un autre constructeur peut être mandaté pour reprendre et terminer le chantier selon les termes prévus initialement dans votre contrat.

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Toutefois, mobiliser un nouveau constructeur n’est pas toujours immédiat ni simple. Ce processus peut entraîner des retards importants, parfois jusqu’à un an ou plus. Il est donc crucial pour les acheteurs d’être forts vigilants quant à ce type de complications.

Les démarches à suivre en cas de faillite

Si votre promoteur fait faillite, suivez ces étapes pour minimiser vos pertes et garantir la continuité de votre projet immobilier :

  1. Alerter immédiatement votre assureur : Contactez sans délai l’assureur ayant émis la Garantie Financière d’Achèvement pour déclarer le sinistre.
  2. Déclarer votre créance : Informez le liquidateur judiciaire du montant déjà versé au promoteur pour enregistrer votre créance. Par exemple, si vous avez versé 90 000 euros avant la déclaration de cessation de paiements, cette somme doit être officiellement notifiée.
  3. Suivre attentivement les instructions de l’administrateur ou du liquidateur : Assurez-vous de conserver toutes les communications écrites afin de documenter clairement vos actions et demandes.
  4. Consulter un avocat spécialisé : Un conseil juridique peut offrir une assistance précieuse pour naviguer les complexités légales associées aux procédures de redressement et liquidation judiciaires.
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L’importance de notifier la banque

N’oubliez pas d’informer également votre banque prêteuse de l’évolution de la situation. Cette dernière pourra ajuster le calendrier de libération des fonds restants en fonction des nouveaux délais prévus pour la fin des travaux.

Précautions à prendre lors de l’achat d’un bien immobilier neuf

Même avec les meilleures protections juridiques, certaines mesures préventives peuvent réduire significativement les risques impliqués lorsqu’on s’engage à acheter sur plan.

Vérifications préalables

Avant d’investir dans un bien immobilier en VEFA, prenez le temps d’évaluer soigneusement la réputation et la solidité financière du promoteur.

Consultez les précédents projets réalisés par ce dernier, recherchez des avis d’autres clients, et vérifiez les mentions légales associées à son activité.

Statut et historique financier du promoteur

N’hésitez pas à demander des informations détaillées sur l’historique des performances financières du promoteur. Des bilans financiers solides et une transparence accrue pourront vous rassurer quant à leur capacité à mener le projet à bon terme.

La faillite d’un promoteur immobilier est loin d’être une fatalité pour les acheteurs de logements neufs grâce aux protections légales comme la Garantie Financière d’Achèvement. Cependant, rester vigilant, bien informé et consciencieux dans ses démarches permettra de naviguer au mieux cette épreuve potentiellement éprouvante.

En adoptant les bonnes pratiques et en prenant les mesures nécessaires tout au long du processus d’achat, on peut ainsi, même dans les périodes les plus turbulentes, veiller à la sécurisation de son investissement immobilier.

Sources