CFE, taxe d’habitation : les 3 erreurs qui ruinent la rentabilité locative

Par Cyril KUHM le 24 juin 2025 à 18:00

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CFE, taxe d’habitation : les 3 erreurs qui ruinent la rentabilité locative

Louer un logement meublé attire autant les particuliers souhaitant générer des revenus complémentaires que les investisseurs en quête de rentabilité locative. Pourtant, cette activité implique une fiscalité plus complexe qu’il n’y paraît. La question de la cotisation foncière des entreprises (CFE) et de la taxe d’habitation reste souvent nébuleuse pour de nombreux propriétaires, surtout en cas de location saisonnière ou ponctuelle. À qui incombent ces taxes ? Quelles sont les règles actuelles et les exonérations possibles ? Voici un tour d’horizon complet pour mieux comprendre.

Location meublée : quels impôts locaux s’appliquent désormais ?

Les locations meublées de courte durée soulèvent régulièrement des questions fiscales, car elles se situent à la frontière entre usage privé et activité commerciale.

Deux impositions principales préoccupent les bailleurs : la CFE, due par toute activité considérée comme professionnelle, et la taxe d’habitation sur les résidences secondaires, dont l’application dépend de l’usage du bien et de sa localisation.

La CFE concerne généralement toutes les personnes et entreprises tirant des revenus d’une activité indépendante.

Quant à la taxe d’habitation, elle vise les biens immobiliers non occupés à titre principal, notamment les résidences secondaires.

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Lorsque ces deux prélèvements se cumulent, la charge fiscale peut rapidement affecter la rentabilité d’un investissement en location meublée.

Comprendre la cotisation foncière des entreprises (CFE)

Le calcul de la CFE dépend directement du chiffre d’affaires annuel et de la localisation du bien.

Ce montant varie selon les communes, chacune disposant d’une certaine liberté pour fixer ses barèmes.

Les propriétaires exerçant une activité de location meublée professionnelle ou semi-professionnelle dépassant 5 000 euros de chiffre d’affaires sont soumis à cette taxe locale.

En dessous de ce seuil, ceux percevant moins de 5 000 euros par an (lors de l’année N-1 ou N-2) bénéficient d’une exonération automatique de CFE.

Cette mesure constitue un avantage non négligeable pour les petits bailleurs, notamment dans le cadre de locations ponctuelles ou touristiques générant peu de chiffre d’affaires.

Par ailleurs, si la location est réalisée dans des pièces intégrées à l’habitation principale ou secondaire du loueur, la loi prévoit déjà une exemption de CFE.

  • Chiffre d’affaires inférieur à 5 000 euros : exonération totale de CFE
  • Location de parties du domicile personnel (résidence principale ou secondaire) : exonération de CFE
  • Location meublée dans un local dédié : assujettissement standard à la CFE

Taxe d’habitation sur les résidences secondaires : à qui incombe-t-elle ?

Depuis la suppression progressive de la taxe d’habitation sur les résidences principales, seules les résidences secondaires restent concernées par cet impôt.

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Louer un logement meublé de manière occasionnelle ou touristique n’exonère pas systématiquement de cette taxe.

Toutefois, certaines exceptions existent en fonction de la nature du bien et de la politique locale.

De nombreuses communes, notamment celles situées en zone dite France ruralités revitalisation (FRR), peuvent désormais accorder des exonérations de taxe d’habitation pour certains logements utilisés en location meublée touristique.

L’exonération concerne uniquement les surfaces affectées au classement “meublé de tourisme” ou aux chambres d’hôtes.

Différences selon la nature des pièces louées

Une subtilité importante subsiste : seule la partie réellement dédiée à l’accueil touristique peut bénéficier d’une exonération.

Si le bien comprend des espaces partagés avec le propriétaire (comme les parties communes ou les accès), ces zones restent soumises à la taxation classique.

Aucun avantage fiscal n’est accordé à l’ensemble de la propriété lorsque seules certaines pièces sont louées en saisonnier.

Il est donc essentiel de bien différencier la surface destinée à la clientèle touristique de celle utilisée à titre personnel.

Une déclaration précise auprès de l’administration permet généralement d’obtenir un traitement fiscal adapté selon les cas.

Le rôle des collectivités locales dans les exonérations

Les mairies et intercommunalités disposent d’une marge de manœuvre croissante pour soutenir ou réguler le marché de la location touristique.

En zone FRR, l’octroi d’une exonération dépend souvent de la volonté locale de dynamiser l’économie ou de limiter la pression sur l’habitat permanent.

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On constate ainsi une véritable diversité de politiques communales : une commune peut choisir d’accorder un avantage fiscal alors qu’une autre maintiendra la taxation intégrale.

Il devient donc indispensable de se renseigner systématiquement sur les décisions locales applicables au bien concerné.

Éclairages pratiques et points à surveiller pour les propriétaires

La fiscalité des locations meublées évolue régulièrement suite aux réformes fiscales récentes. Pour rester à jour et optimiser sa stratégie locative, certains réflexes sont précieux.

Il convient d’abord de vérifier chaque année le seuil de chiffre d’affaires afin de déterminer si la CFE s’applique.

Ensuite, il faut bien distinguer la part de l’habitation dédiée à l’activité touristique.

Enfin, il est crucial de suivre attentivement les décisions de la commune ou du département concernant les exonérations possibles pour la taxe d’habitation ou la CFE sur les meublés classés.

  • Déclarer précisément la surface réservée à la location meublée lors de toute demande d’exonération
  • Surveiller les dates de publication des nouvelles délibérations municipales
  • Anticiper l’impact de chaque changement fiscal sur la rentabilité de votre bien

Comparaison avec d’autres types de locations immobilières

Comparée à la location nue traditionnelle, la gestion comptable et fiscale de la location meublée (saisonnière ou longue durée) s’avère légèrement plus lourde.

Le régime réel impose parfois plusieurs déclarations annuelles et un suivi rigoureux des textes récents. Mais il offre aussi des opportunités pour optimiser l’imposition.

Certains avantages fiscaux (amortissements, abattements…) peuvent compenser le coût de taxes supplémentaires pour les propriétaires organisés.

Cet article illustre à quel point une connaissance précise des règles fiscales est essentielle pour profiter pleinement de la location meublée, tout en évitant les mauvaises surprises liées aux impôts locaux.

Sources