Comprendre la baisse de l’immobilier neuf dans le Genevois

Par Micheal Moulis le 15 septembre 2024 à 10:00

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Comprendre la baisse de l'immobilier neuf dans le Genevois

Depuis quelques années, le marché immobilier neuf dans le Genevois français traverse une période de turbulence. Malgré des salaires élevés parmi les frontaliers travaillant en Suisse, ce secteur peine à se redresser. Analysons les principales raisons de cette situation ainsi que ses implications.

Baisse des réservations de logements neufs

En 2023, les réservations de logements neufs ont enregistré une baisse notable de 31 %, marquant le début d’une crise significative.

Cette tendance s’est encore aggravée au premier semestre de 2024 avec des chutes drastiques dans différentes régions : 41 % sur le Pays de Gex, 44 % sur le Chablais, 49 % sur le Sud Genevois et 60 % sur Annemasse Agglo.

Cette dégringolade peut être attribuée principalement à deux facteurs majeurs : le retrait des investisseurs privés et la hausse des taux d’intérêt.

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En effet, ces éléments combinés ont sérieusement affecté le pouvoir d’achat des particuliers.

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Retrait des investisseurs privés

Auparavant, les investisseurs privés représentaient entre 45 % et 50 % des réservations. Aujourd’hui, cette proportion est tombée à environ 25 %.

La peur face à l’incertitude économique et la rentabilité douteuse de tels investissements expliquent en partie ce phénomène.

Augmentation des taux d’intérêt

La brusque augmentation des taux d’intérêt a également réduit la capacité d’emprunt des acheteurs potentiels. Même les travailleurs frontaliers ne sont pas épargnés, soumis aux mêmes critères d’éligibilité.

Cela crée un cercle vicieux où moins de transactions signifient souvent des prix plus élevés pour compenser la diminution des volumes de vente.

Effets de la cherté du foncier et du coût des travaux

Le coût élevé du foncier et des travaux dans la région contribue aussi à maintenir des prix élevés pour les nouveaux logements.

Les promoteurs immobiliers doivent jongler avec des coûts croissants tout en essayant de respecter les obligations de créer davantage de logements abordables.

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Cela signifie qu’une part accrue du logement doit être vendue à des bailleurs sociaux à des prix plafonnés, réduisant ainsi le marché des ventes libres.

Pour équilibrer leurs budgets, les promoteurs n’ont d’autre choix que d’augmenter les prix des logements restants.

L’évolution des prix au mètre carré

Les conséquences de ces contraintes sont visibles dans l’évolution des prix au m².

Par exemple, dans le Pays de Gex, le prix moyen par m² est passé de 5 704 € à 5 990 € en une année, soit une augmentation de 5 % entre le premier semestre 2023 et 2024.

Difficultés rencontrées par les promoteurs

Les promoteurs signalent que les prix plafond inchangés des logements sociaux depuis plusieurs années compliquent la situation.

Ils doivent trouver un équilibre entre la réalisation de bénéfices nécessaires et le respect des quotas de logements abordables imposés par la réglementation.

Rôle des travailleurs frontaliers

Les travailleurs frontaliers, bien qu’apportant une contribution à l’économie locale, ne suffisent plus à stabiliser le marché immobilier du neuf.

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Leur impact est double : d’un côté ils créent une demande soutenue, de l’autre ils participent à la hausse des prix en raison de leur pouvoir d’achat supérieur.

Bénéfices apportés par les frontaliers

Malgré les critiques, les frontaliers jouent un rôle crucial dans le développement économique local.

Entre les dépenses effectuées sur le territoire français et la compensation financière genevoise reversée aux collectivités locales, leur impact est loin d’être négligeable.

Implication des entreprises

Pour Thomas Fischer, directeur du Groupement transfrontalier européen, toutes les parties prenantes, y compris les entreprises, doivent collaborer pour améliorer la situation.

Un développement harmonieux nécessite l’engagement de tous les acteurs locaux afin de favoriser un marché immobilier viable à long terme.

  • Intégration des nouvelles politiques pour encourager les investissements privés.
  • Adoption de mesures pour rendre le financement plus accessible malgré les taux d’intérêt élevés.
  • Collaboration étroite entre gouvernement, entreprises et promoteurs immobiliers.

Tout laisse à penser que seul un effort concerté pourra inverser la tendance actuelle et revitaliser le marché immobilier neuf dans le Genevois français, garantissant ainsi un avenir stable et prospère pour cette région transfrontalière unique.