Immobilier : une politique en danger sous Macron

Par Nicolas Augé le 20 mars 2019 à 17:40
Mis à jour le 07 mai 2024 à 15:23

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Le magazine Capital se demande si le Président Macron n’aurait pas une dent contre l’immobilier. Manquerait-il d’empathie envers les propriétaires immobiliers ? Serait-il plus en phase avec les autres acteurs économiques ? De fait, depuis sa prise de fonctions, il n’a de cesse de juger l’immobilier comme dépensier, n’apportant aucune richesse en termes de PIB et dépendant grandement des politiques et deniers publics. A bien y regarder, sa déclaration de patrimoine, d’ailleurs, ne fait état d’aucune propriété immobilière directe ou indirecte (parts de SCI).

Des attaques et mensonges incessants contre la propriété immobilière

Les flèches empoisonnées n’en finissent pas de pleuvoir sur la propriété immobilière. Dernières propositions punitives en date :

  • l’augmentation des droits de succession sur les patrimoines les plus importants,
  • la suppression de la part réservataire,
  • l’augmentation de l’FSI (impôt sur la fortune immobilière).

La première proposition, issue d’un rapport du think tank Terra Nova qui tend à illustrer que la France est un pays d’héritiers, s’imposerait aux plus gros patrimoines, sans précision sur la définition de «  gros patrimoine ». Il faut toutefois noter que les 20 % de Français qui continuent de payer la taxe d’habitation ont un revenu mensuel inférieur à 2 500 euros (4 000 € pour les couples). Cela situe la » richesse » à un niveau relativement bas du point de vue gouvernemental. La seconde proposition supprimerait le lien entre l’héritage et la filiation, que la réserve héréditaire permettait de garantir a minima. Selon le Gouvernement, ce serait cette soi-disant rigidité du code civil français qui empêcherait les grandes fortunes de léguer leur patrimoine aux associations. Quant à la dernière idée, issue du Grand débat, elle pourrait bien avoir pour seul but de compenser la suppression de la taxe d’habitation, qui n’a pas bénéficié aux propriétaires immobiliers.

Une politique publique hostile à l’immobilier

Ajoutées aux coups portés depuis le début du mandat présidentiel, ces attaques tendent à démontrer, s’il en était besoin, un rejet massif de la propriété immobilière. Le président et, plus généralement, les élus de la majorité, s’attaquent au logement sans relâche. Dans une période où la construction neuve amorce une baisse tangible, ce mépris de la propriété immobilière pourrait s’avérer dangereux pour les emplois du bâtiment et, partant, pour le PIB. Plus largement, cet acharnement pourrait avoir un effet boomerang, si l’on se rappelle que 76 % des Français préfèrent acheter leur logement que le louer. Cette part de propriétaires dans l’âme n’est pas constituée uniquement de riches propriétaires. Elle inclut des ménages modestes (dont des « gilets jaunes », qui restent eux aussi et peut-être plus encore viscéralement attachés à l’idée d’acquérir un bien immobilier pour constituer un héritage pour leurs proches. La période serait plus propice à un apaisement des relations avec les propriétaires et futurs acquéreurs de biens immobiliers.