À l’aube des élections législatives du 30 juin et du 7 juillet, une nouvelle configuration gouvernementale va voir le jour avec le soutien d’une majorité parlementaire. Trois grands blocs se disputent les suffrages : la majorité présidentielle sous la bannière de « Ensemble pour la République », l’extrême droite autour du Rassemblement National (RN) et les formations de gauche et d’extrême gauche regroupées au sein du Front Populaire Nouveau (NFP). Cet article analyse les conséquences potentielles de leurs projets sur l’économie française, en particulier sur les marchés boursiers, la fiscalité, le système de retraite et l’immobilier.
Bourses et obligations d’État : un climat d’incertitude
La réaction des marchés boursiers
Les projets économiques des trois blocs principaux présentent des divergences significatives qui pourraient influencer les marchés financiers.
Le RN propose des mesures fiscales coûteuses assorties d’une baisse massive de la TVA, tandis que le NFP envisage de revenir sur plusieurs réformes de la présidence Macron.
Ces incertitudes sont susceptibles de perturber les marchés boursiers à court terme.
Obligations et dette publique
Le rendement des obligations d’État françaises à dix ans a récemment grimpé à environ 3,2 %. L’écart avec les Bunds allemands équivalents s’est creusé à 0,8 point.
Cette situation reflète une inquiétude croissante quant à la solvabilité de la France, surtout si les programmes coûteux du RN ou du NFP devaient être mis en œuvre, compromettant encore davantage les finances publiques du pays.
Fiscalité : impacts prévus sur les revenus publics
Les propositions du Rassemblement National
Le RN souhaite réduire les recettes de la TVA de 24 milliards d’euros, abolir plusieurs taxes existantes et revoir nombre de régulations actuelles, le tout pour une valeur approximative de 100 milliards d’euros.
Ces politiques pourraient aggraver le déficit budgétaire déjà préoccupant, suscitant des interrogations sur leur faisabilité.
Les plans du Front Populaire Nouveau
Le NFP, de son côté, prévoit d’abandonner certaines réformes emblématiques de la présidence Macron pour un coût estimé à 100 milliards d’euros, en plus d’une augmentation de la taxation de 80 milliards d’euros. Les secteurs visés incluent :
- Réduction de l’âge de départ à la retraite à 60 ans : 50 milliards d’euros
- Augmentation de l’indice des fonctionnaires et du salaire minimum : 20 milliards d’euros
- Exemption complète des frais scolaires et réduction de la taille des classes : 7 milliards d’euros
- Baisse des taxes énergétiques : 6 milliards d’euros
Système de retraite : réformes en perspective
Le sujet des retraites revient au centre des débats électoraux, moins d’un an après la délicate adoption d’une réforme controversée.
Les propositions varient largement entre une réduction de l’âge de départ à la retraite par le NFP et le maintien de l’actuel régime par les autres partis.
Une chose est sûre : le dossier des retraites reste l’un des enjeux majeurs de l’élection.
Conséquences pour les retraités
Le retour à un âge de départ à la retraite de 60 ans promis par le NFP impose une pression financière considérable.
Dans ce nouveau contexte, les retraités doivent s’attendre à des ajustements potentiels dans leurs droits futurs, selon le bloc politique victorieux.
Marché immobilier : vers une nouvelle crise ?
Situation actuelle du marché
Le marché immobilier français commence à montrer des signes de stabilisation après une période de déclin causée par des taux d’intérêt élevés.
Cependant, les perspectives économiques incertaines engendrées par ces élections pourraient raviver les tensions.
Impact des différents programmes
L’instabilité économique anticipée pourrait toucher particulièrement le secteur immobilier.
Avec une possible hausse des prix due aux conditions macroéconomiques instables et à des politiques fiscales changeantes, le marché pourrait faire face à une nouvelle crise.
Une attention particulière devra être portée aux futures décisions gouvernementales impactant le pouvoir d’achat des acquéreurs et investisseurs immobiliers.
Alors que les Français se préparent à voter lors des élections législatives, les choix politiques en jeu auront des implications majeures pour l’avenir financier du pays.
Les marchés boursiers et obligataires restent sensibles aux annonces politiques, tandis que la fiscalité, les retraites et le marché immobilier pourraient tous subir des transformations radicales suivant les résultats du scrutin.
La prudence s’impose donc dans l’attente du second tour le 7 juillet.