Canada : Prolongation de l’interdiction d’achat pour les étrangers

Par Micheal Moulis le 07 juin 2024 à 08:00

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Canada : Prolongation de l'interdiction d'achat pour les étrangers

Le gouvernement canadien, sous la direction de la ministre des Finances Chrystia Freeland, a décidé de prolonger jusqu’en 2027 l’interdiction pour les entreprises étrangères et les non-résidents permanents d’acquérir des propriétés résidentielles au Canada. Cette mesure vise à rendre le logement plus abordable pour les familles canadiennes. Toutefois, des voix s’élèvent pour critiquer cette initiative, soulignant son inefficacité sur l’offre réelle de logements.

Contexte et objectifs : un accès au logement pour les Canadiens

Chrystia Freeland a insisté sur le fait que cette interdiction est destinée à garantir que les maisons servent de résidences aux familles canadiennes plutôt que de devenir des actifs financiers spéculatifs.

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Cette action s’inscrit dans une série de mesures récentes visant à réduire la demande de logements canadiens provenant de l’étranger.

Plafonnement des étudiants internationaux

Il y a deux semaines, Ottawa a annoncé un plafonnement du nombre d’étudiants internationaux autorisés à entrer au Canada.

Cette mesure vise également à atténuer la crise du logement en limitant la demande.

Les critiques : une solution politique facile mais imparfaite

Un problème de l’offre plutôt que de la demande

Ray Sullivan, directeur de l’Association canadienne du logement et du renouvellement urbain, critique la décision, affirmant qu’elle ne résout pas le véritable problème de l’offre qui fait grimper les prix.

Pour lui, il s’agit d’une solution politique commode qui inscrit le blâme sur des personnes extérieures au pays.

L’impact limité des acheteurs étrangers

Selon Christopher Alexander, président de RE/MAX Canada, les acheteurs étrangers représentent seulement 4 % de toutes les transactions immobilières dans le pays. Il estime donc que leur impact sur l’abordabilité du logement est insignifiant.

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Conséquences non intentionnelles : pression accrue sur le marché locatif

Benoit Ste-Marie, ancien PDG de la Corporation des propriétaires immobiliers du Québec, souligne que l’interdiction initialement visait les investisseurs chinois aux approches spéculatives, mais a fini par affecter divers profils d’immigrants cherchant un logement. À ses yeux, bloquer les achats augmente la pression sur le marché locatif déjà tendu.

Modifications et exceptions de l’interdiction

Amendements pour préserver la construction de nouvelles maisons

Pour éviter d’affecter la construction de nouvelles maisons, l’interdiction a été amendée en mars 2023. La restriction d’achat est ainsi limitée à certaines zones géographiques spécifiques.

Exceptions prévues

Il existe plusieurs exceptions quant à ceux qui sont autorisés à acheter une propriété malgré l’interdiction.

Ces exceptions visent à équilibrer la nécessité de contrôler l’accès au marché immobilier tout en encourageant la construction et d’autres investissements nécessaires.

Entre bonnes intentions et réalités complexes

Si l’intention derrière l’extension de l’interdiction d’achat de propriétés par des étrangers est louable, son efficacité reste contestée. L’approche se heurte aux réalités complexes du marché immobilier canadien, où la question fondamentale reste celle de l’offre insuffisante de logements.

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Les actions politiques devront probablement évoluer pour répondre de manière plus holistique à cette crise persistante et multifacette.

  • La prolongation de l’interdiction concerne les entreprises étrangères et les non-citoyens canadiens.
  • Ottawa a également mis en place un plafonnement des étudiants internationaux.
  • Les critiques s’accordent sur le fait que l’offre de logements doit être augmentée.
  • Des exceptions existent pour encourager la construction de nouvelles habitations.

En somme, bien que le gouvernement essaie de prendre des mesures proactives pour aborder la crise du logement, la complexité de la situation nécessite une approche plus nuancée et globale pour réellement répondre aux besoins des Canadiens.

Sources