Les notaires du Grand Paris sonnent l’alarme avec une chute dramatique des transactions immobilières en Île-de-France. Une baisse de 32% pour les appartements et 37% pour les maisons au troisième trimestre 2023 signale des difficultés croissantes pour les emprunteurs face à des taux en hausse et des prix inabordables. Le marché subit un choc sévère, marquant une activité inférieure d’un quart par rapport à la dernière décennie. Au sommaire :
L’autorégulation des prix de l’ancien
Les prix de l’immobilier ancien connaissent une chute de 1,8% au troisième trimestre 2023, marquant la première baisse qu’enregistre ce marché depuis 2015 [source : latribune.fr]. L’analyse détaillée des données révèle que la crise du crédit est le principal moteur de cette chute. La décision de la Banque centrale européenne d’augmenter les taux directeurs a déclenché une réaction en chaîne, affectant non seulement les prix, mais aussi le nombre de transactions. La baisse significative des prix en Île-de-France et en province souligne cette autorégulation du marché de l’ancien qui est bien plus complexe qu’une simple chute des prix.
Les difficultés du marché francilien
La fin de l’euphorie post COVID couplée aux événements mondiaux que nous connaissons ont enrayé la machine immobilière d’une manière très brutale. A l’époque, les départements les plus touchés étaient en dehors de l’Île-de-France, voir notre article à ce sujet. Néanmoins, la situation a bien changée et la région francilienne prend également de plein fouet cette crise. Les notaires d’Île-de-France témoignent d’une chute inquiétante des transactions immobilières, avec une baisse marquée de 32% pour les appartements et 37% pour les maisons au troisième trimestre 2023 [source : capital.fr]. La montée rapide des taux et des prix exorbitants sont identifiés comme les principaux coupables, laissant le marché immobilier dans un état critique. Face à la crise, les vendeurs ont été contraints d’ajuster les prix de vente. Les notaires du Grand Paris révèlent une baisse moyenne de 5,3% pour les appartements et 5,4% pour les maisons en un an. Certains départements, comme le Val-de-Marne, les Hauts-de-Seine et la Seine-Saint-Denis, connaissent des déclins encore plus prononcés. Les taux d’emprunt en hausse rapide ont rendu difficile l’obtention de crédits, exacerbant la crise. Les notaires décrivent la situation comme un choc sévère pour le marché. La cartographie des prix par mètre carré met en lumière les départements les plus touchés par la crise. Certains, comme le Val-de-Marne, enregistrent une baisse de 6% sur un an, illustrant la gravité de la situation. Les tendances régionales révèlent une chute généralisée des prix, d’ailleurs n’hésitez pas à effectuer une évaluation immobilière de votre bien pour vous rendre compte de l’impact de cette baisse sur votre patrimoine.
Qu’en pensent les acteurs du marché ?
Les professionnels de l’immobilier réagissent face à cette crise. La présidente de la commission statistiques des Notaires du Grand Paris, Elodie Frémont, souligne la première baisse du prix au mètre carré à Paris depuis 2019. Les courtiers, quant à eux, mettent en lumière le rôle du taux d’endettement maximal dans le refus de nombreux dossiers de crédit. Malgré la crise, des lueurs d’espoir émergent avec le maintien des taux à 4% et 4,75%. Les professionnels espèrent une stabilisation progressive des taux de crédit en 2024. La récente augmentation du taux d’usure offre également des perspectives d’assouplissement des règles d’octroi de crédit, redonnant espoir aux acteurs du marché immobilier. D’ailleurs, le gouverneur de la Banque de France se veut très optimiste par rapport à la situation, je cite :
Nous sommes en train de gagner la bataille contre l’inflation et sauf surprise, sauf choc, la hausse de nos taux directeurs, c’est fini !
Enfin, Cécile Roquelaure, directrice des études chez le courtier Empruntis, interrogée par La Tribune début novembre, a déclaré que l’arrêt de la hausse des taux directeurs devrait mécaniquement permettre aux taux des crédits de se stabiliser progressivement pour redevenir fixes en 2024, peut-être dès janvier.
Quel avenir pour les marchés immobiliers ?
L’heure est-il à l’optimisme ? Cela dépend où on regarde car il ne faut pas oublier que l’immobilier c’est deux points de vue : l’ancien et le neuf. Concernant la crise immobilière dans l’ancien où on observe une première baisse des prix de l’immobilier ancien en France depuis 2015, la situation actuelle laisse à penser qu’il y a une autorégulation du marché. Il n’y a donc pas nécessairement besoin d’une aide pour que ce marché revienne à une certaine « normalité ». Concernant la crise immobilière dans le neuf, notamment en Île-de-France, la situation a été alimentée pendant plus d’un an par des taux d’emprunt en hausse et des prix inabordables. Les propriétaires, contraints d’ajuster les prix de vente, subissent indirectement une baisse spectaculaire des transactions. Une fois qu’on a dit cela pour le neuf, il m’apparait légitime d’aller plus loin dans la réfléxion et de penser qu’il ne faut pas laisser toute une filière exploser (baisse des ventes chez les promoteurs, perte d’emploi dans le BTP, perte de chiffre d’affaire pour les notaires, etc. ), sans oublier le fait qu’on a toujours besoin de construire en France !Ainsi, le gouvernement est attendu au tournant par les professionnels et j’estime qu’il y a urgence à ce qu’il joue son rôle pour relancer l’immobilier neuf.