Les banques refusent-elles vraiment les crédits immobiliers ?

Par Nicolas Augé le 20 septembre 2023 à 12:32
Mis à jour le 07 mai 2024 à 15:23

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François Villeroy de Galhau sur le plateau de BFMTV

François Villeroy de Galhau, le gouverneur de la Banque de France, a récemment dissipé les inquiétudes entourant les crédits immobiliers en France. Alors que les taux ont grimpé, il assure que les banques restent ouvertes aux prêts. Mais quelle est la vérité derrière cette situation ? Découvrez les détails et réactions dans cet article. Au sommaire :

Un crédit immobilier plus coûteux

Le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, s’est exprimé sur BFMTV-RMC pour éclaircir ses récentes déclarations concernant les taux de crédit immobilier en France. Il reconnaît que les taux ont grimpé, passant de 1% à 1,5% à près de 4 à 5%, mais il insiste sur le fait que cela ne signifie pas que les banques sont désormais réticentes à prêter. François Villeroy de Galhau déclare ceci :

Il n’y a pas de raison que les Français ne puissent pas avoir de crédit immobilier. Les banques continuent de faire crédit, et nous serons très attentifs avec Bruno Le Maire à ce que les banques continuent à faire crédit. Il faut que la production de crédits immobiliers se stabilise et reparte.

Les deux conditions pour un crédit immobilier accessible

Le gouverneur souligne qu’il existe deux conditions pour garantir l’accès aux crédits immobiliers. La première concerne la demande des Français. Certains attendent que les prix de l’immobilier se stabilisent ou baissent avant de réaliser leurs projets. Cependant, François Villeroy de Galhau est optimiste quant à cette évolution et ajoute ceci :

Il y a un petit malentendu. Il y a eu beaucoup de projets immobiliers réalisés il y a 2 ans avec ces taux très favorables. Aujourd’hui, il y a pas mal de Français qui attendent que les prix se stabilisent ou baissent, et ça devrait se passer.

La deuxième condition concerne les banques elles-mêmes. Elles doivent continuer à accorder des crédits, et François Villeroy de Galhau nous assure que c’est le cas en France.

Les banques prêtes à fournir des crédits immobiliers

François Villeroy de Galhau insiste sur le fait que les banques françaises sont prêtes à accorder des crédits immobiliers. Il admet qu’il y a un malentendu selon lequel les banques seraient devenues réticentes, mais il affirme que ce n’est pas le cas. François Villeroy de Galhau explique ceci :

Allez demander du crédit immobilier à vos banques, elles sont en position de le faire. Je crois qu’elles souhaitent le faire dans l’ensemble. Il n’y a pas de raison d’attendre à cause du crédit, il est disponible. Il est plus cher qu’avant mais il n’est pas plus rare.

L’évolution des taux de la BCE

Le gouverneur conclut en abordant la décision de la BCE d’augmenter les taux à 4%. Il explique que cela est lié à la nécessité d’être patient pour faire face à l’évolution économique. Il compare cette situation à un plateau et s’abstient de spéculer sur sa durée. François Villeroy de Galhau fait d’ailleurs un parallèle avec la santé en expliquant ceci :

On est sur la bonne dose mais il faut prendre le médicament suffisamment longtemps et nous allons voir comment cette décélération se produit. Nous regardons l’évolution de la maladie, c’est l’inflation, et il y a des premiers signes encourageants. Mais au fur et à mesure que la maladie va diminuer et un jour disparaitre, on reviendra alors vers 2%. On sortira donc du remède et à ce moment là, les taux baisseront de nouveau.

Que faut-il en conclure ?

Bref, la Banque de France rassure les Français en affirmant que les banques sont toujours disposées à accorder des crédits immobiliers malgré des taux plus élevés. Il est crucial que la demande continue de croître, et il est recommandé aux Français de se tourner vers leurs banques pour obtenir les prêts dont ils ont besoin. La situation des taux pourrait évoluer dans le futur, mais la Banque de France reste évasive quant à une projection dans le temps. Cela pose évidemment question car en l’état le message se termine par un «  ayez confiance » et un  » vous verrez demain tout ira mieux ». Enfin, je trouve personnellement que le fait de comparer la situation à un malade convalescent est une bonne idée en soit mais est à la limite de l’infantilisant, vous ne trouvez pas ?