MaPrimeRénov’ 2026 se resserre : budget public en baisse, critères durcis, priorité aux logements mal classés au DPE et à la décarbonation. Voyons, en toute clarté, qui reste éligible, quels travaux sont privilégiés et comment optimiser votre dossier malgré ce tour de vis.
MaPrimeRénov’ 2026 un recentrage budgétaire sur les logements prioritaires
Un budget en recul de 500 millions d’euros
Le projet de loi de finances 2026 acte une réduction du budget alloué à MaPrimeRénov’. L’Anah disposera de 1,53 milliard d’euros contre plus de 2 milliards en 2025. Ce recul s’inscrit dans une logique de maîtrise des dépenses publiques, sans pour autant supprimer le dispositif.
Le gouvernement parle d’une « stabilisation » des moyens, mais dans les faits, une partie du financement est transférée hors du budget de l’État. L’objectif : maintenir le rythme des rénovations sans creuser davantage la dette publique.
Le rôle accru des Certificats d’Économies d’Énergie (CEE)
Pour compenser la baisse des crédits publics, l’exécutif compte sur les CEE, ces aides financées par les fournisseurs d’énergie. La sixième période, prévue de 2026 à 2030, doit augmenter de 35 % le volume d’obligations, soit 1 050 TWhc par an.
Cette montée en puissance des CEE devrait soutenir la rénovation énergétique des logements modestes et limiter l’impact de la baisse budgétaire de MaPrimeRénov’. Toutefois, elle implique un recours accru aux acteurs privés, avec un pilotage plus complexe pour les ménages.
Des rénovations d’ampleur désormais réservées aux foyers modestes
Des aides limitées aux passoires thermiques (DPE E, F ou G)
La version « Parcours accompagné » de MaPrimeRénov’ devient exclusive aux logements énergivores. Seuls les biens classés E, F ou G au DPE pourront bénéficier d’un accompagnement pour une rénovation d’ampleur. L’objectif : concentrer les aides sur les chantiers offrant un gain énergétique significatif.
En parallèle, le bonus de sortie de passoire thermique disparaît. Cette prime, qui majorait de 10 % les aides pour les rénovations les plus performantes, ne sera plus disponible à partir de 2026. Un signal fort envoyé aux ménages intermédiaires, désormais moins soutenus.
Des montants de prime plafonnés jusqu’à 32 000 €
Pour éviter tout effet d’aubaine, l’État maintient les plafonds introduits fin 2025 : jusqu’à 30 000 € de dépenses éligibles pour un saut de deux classes DPE et 40 000 € pour trois classes ou plus. Le taux maximal de prise en charge reste limité à 80 %, soit 32 000 €.
Ces plafonds visent à encourager des rénovations cohérentes, sans subventionner excessivement les projets les plus coûteux. Les ménages devront donc bien calibrer leurs travaux pour maximiser leur gain énergétique tout en respectant les nouveaux critères.
Les rénovations par geste dans le viseur de l’État
Moins de travaux éligibles dès janvier 2026
Le gouvernement restreint désormais la rénovation par geste, c’est-à-dire les travaux réalisés isolément. Dès 2026, plusieurs opérations sortiront du dispositif, notamment l’isolation des murs (intérieure ou extérieure) et l’installation de chaudières biomasse. Ces postes ne seront plus subventionnés que dans le cadre d’une rénovation d’ensemble.
Les propriétaires souhaitant encore déposer un dossier pour ces travaux doivent agir avant le 31 décembre 2025. Au-delà, ils devront s’orienter vers des projets globaux intégrant plusieurs gestes pour rester éligibles aux aides.
La priorité donnée à la décarbonation des logements
Cette évolution s’inscrit dans une stratégie claire : concentrer les fonds sur la décarbonation du parc immobilier. Les équipements à énergie renouvelable, comme la pompe à chaleur ou le chauffe-eau thermodynamique, seront davantage soutenus. L’objectif est de réduire durablement les émissions liées au chauffage résidentiel.
Les ménages conservent donc des leviers d’action efficaces : isolation des combles, changement de fenêtres, ou remplacement d’un ancien système de chauffage. Ces gestes restent financés, mais sous condition d’amélioration réelle de la performance énergétique du logement.