MaPrimeRénov’ d’ampleur rouvre, mais l’accès se resserre : dossiers limités, plafonds d’aides abaissés, priorité aux ménages modestes et passoires E-F-G. Voici, en clair, ce qui change et comment estimer votre reste à charge dès 2025.
Ce qu’il faut savoir sur le retour de MaPrimeRénov’ d’ampleur
Un dispositif rouvert mais fortement encadré
Après plusieurs mois de suspension, le dispositif MaPrimeRénov’ d’ampleur est de nouveau accessible depuis le 30 septembre. Cette aide, pensée pour encourager les travaux de rénovation énergétique globale, fait peau neuve avec des règles bien plus strictes qu’auparavant.
Le gouvernement a choisi de limiter le nombre de dossiers afin de mieux contrôler les fraudes et de prioriser les rénovations les plus performantes. Seuls 13 000 projets pourront être financés d’ici la fin de l’année, contre plusieurs dizaines de milliers auparavant.
Ce recentrage vise à rendre le dispositif plus sélectif, tout en garantissant que les aides soient utilisées pour des rénovations réellement efficaces.
Budget limité et dossiers restreints jusqu’à fin 2025
Le budget global de 3,6 milliards d’euros reste inchangé pour 2025. Cela signifie qu’il n’y aura pas d’enveloppe supplémentaire, même si les demandes explosent. Les pouvoirs publics préfèrent financer moins de projets, mais mieux ciblés.
Les rénovations simples ou partielles ne sont plus éligibles à cette version « d’ampleur ». L’objectif est clair : privilégier les chantiers complets qui permettent de gagner au moins deux classes énergétiques au DPE.
En résumé, MaPrimeRénov’ revient, mais avec des conditions beaucoup plus sélectives. Si vous prévoyez de déposer un dossier, mieux vaut le faire rapidement avant saturation du guichet.
Des conditions d’accès plus strictes
Une aide désormais réservée aux ménages modestes
La nouvelle version de MaPrimeRénov’ d’ampleur cible désormais en priorité les foyers les plus modestes. Concrètement, le revenu fiscal de référence ne doit pas dépasser 17 173 € pour un célibataire en province, ou 23 768 € en Île-de-France.
Les ménages modestes seront ensuite éligibles dans un second temps, tandis que les ménages intermédiaires et aisés devront patienter jusqu’à la fin de l’année pour déposer un dossier. Une mesure qui vise à concentrer l’aide publique sur les foyers les plus vulnérables face à la précarité énergétique.
Ce recentrage s’inscrit dans la volonté du gouvernement d’encourager les rénovations profondes dans les logements les plus énergivores, souvent habités par des ménages aux ressources limitées.
Des plafonds d’aides revus à la baisse
Autre changement majeur : la réduction du plafond des travaux finançables. Celui-ci passe de 70 000 à 30 000 euros pour une amélioration de deux classes énergétiques, et à 40 000 euros pour un gain de trois classes. Un durcissement qui réduit mécaniquement le montant total des subventions possibles.
Ce nouveau barème incite les propriétaires à planifier des travaux plus ciblés, afin d’optimiser leur gain énergétique tout en maîtrisant leur budget. Le dispositif devient ainsi plus sélectif, mais aussi plus exigeant en matière de performance.
Avant de lancer vos travaux, il est donc essentiel d’évaluer précisément votre DPE actuel et les gains potentiels pour maximiser votre éligibilité à MaPrimeRénov’.
Focus sur les logements prioritaires et le reste à charge
Les passoires thermiques en ligne de mire
La nouvelle mouture de MaPrimeRénov’ d’ampleur concentre désormais ses aides sur les logements les plus énergivores. Les biens classés E, F et G au diagnostic de performance énergétique deviennent la priorité absolue du dispositif.
Les logements mieux notés, comme ceux en classe C ou D, sont désormais exclus. Cette orientation vise à accélérer la disparition des passoires thermiques, encore nombreuses sur le territoire, tout en réduisant les émissions de CO₂ liées au chauffage.
Pour les propriétaires concernés, cette recentration représente une véritable opportunité de valoriser leur bien et de réduire durablement leurs factures d’énergie.
Un reste à charge doublé pour les foyers modestes
La principale mauvaise surprise concerne le taux de prise en charge. Alors qu’il pouvait atteindre 90 % avec le bonus de sortie de passoire, il est désormais plafonné à 80 %. Autrement dit, le reste à charge des ménages les plus modestes double dans certains cas.
Par exemple, pour des travaux estimés à 25 000 €, la participation du ménage passe d’environ 2 500 € à 5 000 €. Une hausse significative, mais qui reste compensée par des économies d’énergie sur le long terme.
Avant de vous lancer, il est conseillé de simuler le coût réel de votre projet avec un accompagnateur France Rénov’, afin d’évaluer précisément votre reste à charge et vos gains futurs.