400 000 passoires thermiques en moins en 2025 : une amélioration en trompe-l’œil ?

Par Cyril KUHM le 24 novembre 2025 à 11:45

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400 000 passoires thermiques en moins en 2025 : une amélioration en trompe-l’œil ?

En 2025, la France enregistre 400 000 passoires thermiques de moins. Mais derrière cette baisse encourageante, une partie du recul provient surtout d’un changement du calcul du DPE plutôt que d’améliorations réelles.

Baisse des passoires thermiques en 2025 réel progrès ou effet statistique

Les chiffres clés communiqués en 2025

Au début de l’année, les données officielles annoncent une diminution visible des logements classés F ou G. Cette évolution concerne environ 400 000 biens sortis des catégories les plus énergivores.

Selon les statistiques publiques, près de 5,4 millions de logements restent classés en bas de l’échelle énergétique. Ce volume important rappelle l’ampleur des enjeux liés à la rénovation du parc.

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Une part notable de cette baisse découle de la mise à jour méthodologique du DPE. Les petits logements voient notamment leur consommation recalculée plus finement.

Le phénomène touche surtout les surfaces inférieures à 40 m². Les estimations énergétiques jugées trop sévères ont été corrigées, entraînant des reclassements sans travaux.

Ces ajustements améliorent la cohérence du DPE, mais créent aussi un décalage entre performance réelle et performance affichée. Les usages et les systèmes de chauffage restent inchangés.

La question centrale demeure l’impact sur la consommation réelle. Les reclassifications ne garantissent pas de baisse d’énergie et interrogent le suivi des objectifs nationaux.

La réforme du DPE ce qui change vraiment pour les logements

Le recalcul des petites surfaces et ses impacts

La réforme corrige les écarts constatés sur les surfaces modestes. Ces biens étaient souvent pénalisés par une estimation de consommation disproportionnée.

Le nouvel outil prend mieux en compte les besoins réels. Il réduit les écarts entre les logements similaires et limite les erreurs d’évaluation.

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Ce changement a provoqué le reclassement de milliers de logements. Leur notation énergétique s’améliore sans qu’aucune intervention technique n’ait été menée.

Pour les propriétaires, ce gain peut sembler positif. Toutefois, la consommation de chauffage ou la qualité d’isolation ne progresse pas en pratique.

L’actualisation permet d’obtenir une vision plus juste du parc. Elle ne doit cependant pas faire oublier les obligations futures de rénovation.

Les acteurs du secteur rappellent l’importance d’une lecture prudente du nouveau DPE. Une meilleure note ne traduit pas nécessairement un véritable progrès énergétique.

Rénovation énergétique où en est réellement la France

Les limites des reclassifications sans travaux

Les reclassements améliorent les statistiques mais pas les logements. L’absence d’isolation renforcée ou de chauffage performant limite tout gain réel.

Les occupants ne constatent souvent aucun changement. Les factures de chauffage continuent d’évoluer selon l’usage et l’état du bâti.

Cette dynamique peut donner une perception excessive des progrès. Les indicateurs restent dépendants de la méthode utilisée pour les calculs.

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Les rénovations indispensables et les obstacles persistants

Pour réduire durablement les consommations, des travaux lourds demeurent nécessaires. Isolation extérieure, ventilation adaptée et équipements modernes s’imposent.

Les coûts importants freinent une grande partie des ménages. Les aides disponibles n’effacent pas toujours la charge financière finale.

Le secteur manque encore de professionnels qualifiés. Cette tension ralentit l’avancement du parc et complique les projets de rénovation ambitieux.