Après une descente vertigineuse entre 2019 et 2022, les taux d’intérêt immobilier ont grimpé jusqu’à plus de 4%, pour amorcer une descente en ce début d’année 2024. Une situation qui pèse sur la capacité d’emprunt des ménages. Mais quand est-il vraiment opportun de souscrire un prêt immobilier ?Au sommaire :
Une capacité d’endettement qui s’étiole
Après une période de taux très bas entre septembre 2019 et février 2022 à environ 1%, les prêts immobiliers ont vu leurs taux d’intérêt grimper jusqu’à 4,12% en octobre 2023 pour finalement commencer à redescendre progressivement depuis le début de l’année 2024 à 4,05% en février 2024 [Source : données communiquées par l’Observatoire Crédit Logement / CSA]. Résultat : une capacité d’endettement en chute libre. Et pour le moment, les prix de l’immobilier sont loin d’observer une tendance à la baisse qui pourrait être suffisante pour combler cette problématique. D’ailleurs, pour éviter le surendettement, le Haut Conseil de Stabilité Financière (HCSF) impose des normes strictes aux banques. Les mensualités des crédits ne doivent pas dépasser 35 % des revenus d’un foyer, même s’il y a eu dernièrement une exception à 64%. Ainsi, un célibataire touchant 2 000 euros ne devrait pas rembourser plus de 700 euros par mois.
Est-ce que ça vaut le coup de s’endetter ?
Les emprunteurs voient leur capacité d’emprunt diminuer. Avec 4 500 euros de revenus, un couple a perdu près de 20 000 euros de capacité d’emprunt entre juin 2023 et février 2024 [source : ouest-france.fr]. Néanmoins, faut-il reporter son projet d’achat ? Dans l’immobilier, nous avons pour habitude d’entendre l’adage suivant : « il n’y a pas de bon moment ou de bons mois pour acheter ». Il est vrai qu’emprunter devient plus difficile et coûteux qu’il y a quelques mois. Et les ménages sont tentés d’attendre avant de se lancer dans un projet immobilier. Mais, les opportunités existent avec le retour des banques sur le marché comme le suggère Maël Bernier, Directrice de la communication et porte-parole chez Meilleurtaux :
Les banques sont toutes revenues sur le marché, c’est donc le bon moment pour se positionner, d’autant plus que certains vendeurs sont pressés, il y a donc forcément des opportunités à saisir.
Thomas Lefebvre, directeur scientifique chez Meilleurs Agents, abonde dans ce sens en parlant des opportunités du marché :
Les candidats à l’accession se raréfient, il y a donc un nombre de biens disponibles très important sur le marché et peu de concurrence. Les prix restent élevés mais les acheteurs sont en position de force pour négocier et faire baisser les tarifs.
Les professionnels parlent d’ailleurs de marges de négociation de l’ordre de -6%, ce qui réprésente une baisse de 12 000 euros pour un bien à un prix de 200 000 euros, et même de l’ordre de -15% si on parle d’une passoire thermique.
Quel est le moment idéal pour souscrire un crédit immobilier ?
Vous l’aurez compris, dans l’immobilier le moment parfait pour s’endetter pour l’achat d’un bien immobilier n’existe pas. Quoi qu’il arrive les conditions ne seront jamais réunies pour qu’il n’y ait aucune prise de risque, d’ailleurs lorsqu’on demande aux investisseurs de plusieurs biens ce qu’ils pensent du prêt immobilier, ils répondent généralement que c’est quand ils n’en ont plus, qu’il y a un problème. L’important, à mon sens et tant pis si j’enfonce des portes ouvertes, c’est de suivre un certain nombre de points avant de se lancer (prendre le temps de se constituer un dossier pertinent, négocier le taux d’intérêt, mettre en concurrence les banques ou passer par un courtier immobilier par exemple) ou alors d’avoir une personne de confiance qui vous aide dans vos démarches.