Alors que les taux de crédit immobilier connaissent une hausse, de nombreux propriétaires se demandent s’il est possible de préserver le taux avantageux de leur ancien prêt lorsqu’ils achètent une nouvelle propriété. Décryptons cette épineuse question du marché immobilier. Au sommaire :
Les défis des taux d’intérêt en hausse
Au cours des dernières années, les emprunteurs ont profité de taux d’intérêt historiquement bas, parfois même inférieurs à 1 %. Néanmoins, cette époque est désormais révolue, avec l’augmentation des taux directeurs de la Banque centrale européenne (BCE). Les banques ont suivi cette tendance à la hausse, et en août 2023, le taux moyen d’un crédit immobilier avoisine les 3,32 %. Une hausse considérable par rapport aux 1,12 % enregistrés deux ans plus tôt. Les nouveaux crédits immobiliers sur 20 ans dépassent même les 4 %, ce qui pèse lourdement sur le budget des aspirants propriétaires.
Le dilemme des propriétaires
Face à cette montée des taux d’intérêt, les propriétaires qui n’ont pas encore remboursé leur prêt immobilier se posent une question cruciale : peuvent-ils conserver leur taux d’intérêt initial lors de l’achat d’un nouveau bien ? Malheureusement, dans la grande majorité des cas, la réponse est négative. Le transfert d’un ancien crédit immobilier à un taux avantageux vers un nouveau projet immobilier est quasiment impossible, comme le confirment des experts du secteur. Les clauses de transférabilité sont devenues obsolètes, en particulier depuis l’ère des taux à 1 %. Trouver un crédit transférable relève aujourd’hui du défi, et cela remonte à une époque antérieure à 2016.
L’explication derrière l’absence de transfert
Les raisons pour lesquelles les banques n’offrent plus la possibilité de transférer un crédit immobilier résident principalement dans les taux exceptionnellement bas pratiqués ces dernières années. Prêter de l’argent à des taux d’intérêt plus élevés est devenu la norme, et continuer à appliquer d’anciens taux d’intérêt serait préjudiciable pour les institutions financières.
Solutions alternatives
Bien que le transfert de crédit immobilier soit pratiquement exclu, il existe d’autres solutions pour les propriétaires qui souhaitent acheter un nouveau logement sans subir les taux actuels :
- Ils peuvent choisir de supporter des mensualités plus élevées, à condition que leurs revenus et leur taux d’endettement le permettent.
- Une autre option consiste à rechercher un logement moins cher ou à prolonger la durée de leur prêt, jusqu’à 25 ans dans la plupart des cas.
Quelle est la situation alors ?
La perspective de conserver son taux de crédit immobilier initial lors de l’achat d’une nouvelle propriété s’avère être une illusion pour la plupart des propriétaires. Avec la montée des taux d’intérêt, les alternatives deviennent essentielles pour naviguer dans le marché immobilier actuel, que ce soit en acceptant des mensualités plus élevées ou en explorant d’autres options d’achat. Bref, les banques sont dans la capacité d’accorder des crédits immobiliers mais uniquement à des taux plus élevés. En dézoomant un peu, rappelons-nous qu’en raison de la hausse des coûts de construction attribuée aux répercussions de la guerre en Ukraine, les promoteurs optent pour la patience, d’autant plus que la demande pour les logements est faible. Cette situation entraîne une réduction de leurs ventes, de leurs bénéfices, et par conséquent, de leurs capacités à investir dans de nouveaux projets. En outre, afin de regagner une certaine rentabilité, de nombreux propriétaires ayant la possibilité ont opté pour les locations saisonnières, les locations à court terme, telles qu’Airbnb et autres plateformes similaires. Cette décision a suscité des protestations parmi les résidents permanents qui rencontrent des problèmes pour se loger, incitant ainsi les autorités municipales à mettre en place des mesures contraignantes qui risquent d’aggraver davantage la crise immobilière. Cela entraine donc beaucoup de demandes pour peu d’offre, ce qui fait augmenter les prix à l’achat dans toutes les villes. En parallèle, les taux de crédit immobilier ont augmenté car les défauts de paiement, à cause de l’inflation, ont fait craindre le pire pour les banques. Ce qui a provoqué la remontée des taux directeurs de la BCE et la situation actuelle. Un beau cerle vicieux, non ?