À Chambéry, l’ancienne friche industrielle Rubanox s’apprête à changer de visage. Porté par la collectivité et des acteurs publics majeurs, un projet à 30 millions d’euros vise à transformer ce site emblématique en tiers lieu dédié aux transitions économiques, sociales et environnementales.
Une friche industrielle stratégique au cœur de Chambéry
Le site Rubanox, héritage industriel de France Aluminium
Le site Rubanox fait partie des friches industrielles emblématiques de Chambéry. Exploité pendant plusieurs décennies par France Aluminium puis Rubanox, il s’inscrit dans l’histoire industrielle de la ville, au sein d’un ancien quartier d’usines aujourd’hui en mutation.
Racheté en 2009 par le bailleur social savoyard Cristal Habitat, propriétaire du foncier, ce site de près de 4 hectares regroupe quatre grandes halles industrielles restées longtemps inoccupées. Leur gabarit exceptionnel et leur structure métallique offrent un potentiel rare pour des projets de reconversion d’envergure.
Avant toute projection, une phase de curage, de désamiantage et de dépollution a été menée, financée notamment par 2,5 millions d’euros de fonds FEDER. Cette étape a permis de sécuriser le site et de poser les bases d’une requalification ambitieuse.
Un emplacement clé à 15 minutes de la gare
Située à une quinzaine de minutes à pied de la gare de Chambéry, la friche Rubanox bénéficie d’un emplacement stratégique, à la jonction entre centre-ville, quartiers résidentiels et axes de mobilité.
Cette proximité avec les transports et les équipements urbains renforce l’intérêt du site pour un projet ouvert au public. Une occupation transitoire a d’ailleurs déjà permis de recréer du lien, avec l’accueil régulier d’événements culturels et de salons, amorçant la réappropriation du lieu par les habitants.
Un projet de requalification à 30 millions d’euros
Les acteurs publics et financiers mobilisés
La transformation de la friche Rubanox repose sur une mobilisation conjointe de la ville de Chambéry, de la métropole et de Cristal Habitat, propriétaire du site. Le projet est également soutenu par la Banque des Territoires, principal actionnaire du bailleur social, qui s’est dite prête à intervenir comme investisseur selon le montage retenu.
Cette gouvernance à plusieurs niveaux vise à garantir un équilibre entre intérêt public, maîtrise foncière et viabilité économique. L’objectif affiché est de conserver un contrôle public à long terme tout en s’appuyant sur des opérateurs capables de porter l’exploitation du futur tiers lieu.
Les grandes étapes du calendrier opérationnel
Après une phase d’études et de diagnostics menée sur environ 18 mois, les partenaires ont lancé un appel à manifestation d’intérêt afin d’identifier des porteurs de projet capables de réhabiliter et d’animer le site.
Les candidats disposent jusqu’à la fin du mois de février pour déposer leur dossier. Un dialogue sera ensuite engagé avec les acteurs institutionnels et la nouvelle majorité municipale, en vue de retenir l’offre la plus adaptée d’ici l’été 2026. La réalisation du projet se fera dans le cadre d’un bail emphytéotique, l’investisseur n’étant pas propriétaire du foncier.
Un tiers lieu XXL dédié aux transitions
Des équipements publics et un pôle d’économie circulaire
Le projet prévoit une programmation différenciée selon les halles du site. L’une d’elles sera consacrée à une vocation principalement publique, avec l’intégration d’un gymnase et d’un pôle dédié à l’économie circulaire.
Ce pôle doit permettre d’accueillir des initiatives locales liées au réemploi, à la réparation et aux nouvelles formes de production durable. L’enjeu est de faire de ce lieu un espace démonstrateur des transitions écologiques, accessible aussi bien aux acteurs économiques qu’au grand public.
Activités privées, culturelles et sportives dans un lieu hybride
La halle Sud accueillera un programme plus hybride mêlant activités privées et ouvertes au public. Sont envisagés des espaces de coworking, de restauration, des équipements sportifs et des propositions culturelles, afin de créer un site vivant tout au long de la journée.
L’objectif est d’assurer un modèle économique pérenne tout en garantissant une animation continue du site. La collectivité entend ainsi conserver la maîtrise de son foncier, tout en s’appuyant sur un opérateur capable d’orchestrer l’ensemble des usages dans un cadre cohérent et attractif.
