La question de la gestion et de la protection des sols est devenue cruciale face aux défis environnementaux actuels. En France, un millier d’acteurs appellent à une politique nationale cohérente en la matière. Cet appel vise à lutter contre l’artificialisation rapide des sols qui menace non seulement la biodiversité mais également notre capacité de résilience face aux catastrophes naturelles.
Un constat alarmant sur l’artificialisation des sols
L’artificialisation des sols en France progresse à un rythme quatre fois supérieur à celui de la démographie. Ce phénomène fait de la France le pire élève de l’Union européenne en termes de gestion foncière. Alors que les sols mettent des milliers, voire des dizaines de milliers d’années à se former, ils sont exploités comme s’ils étaient une ressource infiniment renouvelable.
Cette course effrénée à la bétonisation a des conséquences dramatiques sur l’environnement : inondations dévastatrices, feux de grande ampleur, raréfaction de l’eau. La protection des sols devient dès lors une priorité pour protéger non seulement nos écosystèmes, mais aussi nos populations.
Un collectif de soutien pour une meilleure gestion des sols
Mercredi dernier, une alliance d’acteurs sous l’égide de plusieurs organisations a lancé un appel audacieux.
Parmi ces acteurs, on trouve la Région Bretagne, la Métropole de Lyon, le département de Loire-Atlantique, ainsi que des institutions comme l’Ordre des géomètres-experts et le Conseil national de l’Ordre des architectes. Ce collectif insiste sur l’urgence de revoir notre manière de gérer les sols.
Les propositions concrètes pour une gestion durable
Le collectif propose plusieurs mesures structurées autour de quatre axes principaux : approfondir la connaissance des sols, gouverner les sols avec une délégation interministérielle, financer la sobriété foncière et mieux accompagner les territoires.
Ces mesures visent à mettre en place des politiques publiques plus respectueuses de l’environnement et durables.
Approfondir la connaissance des sols : une nécessité impérieuse
Comprendre les sols et leurs fonctions est primordial. Les acteurs du collectif proposent ainsi de multiplier les études pour mieux connaître les sols français. Cela permettrait de disposer de données harmonisées à l’échelle de chaque parcelle. Un diagnostic de l’état des sols deviendrait notamment obligatoire lors des cessions immobilières et foncières.
Ce diagnostic serait un outil précieux pour les acheteurs et les collectivités locales, leur permettant de faire des choix informés et de planifier des projets respectueux de l’environnement.
Gouverner les sols : une nouvelle organisation
Pour une gestion efficace, le collectif suggère l’instauration d’une délégation interministérielle dédiée aux sols. Cette instance aurait pour mission de coordonner les actions des différents ministères concernés par les questions foncières. Une telle structure faciliterait la mise en œuvre des politiques de protection et d’utilisation durable des sols.
Cette approche intégrée pourrait aider à réduire les conflits entre différents usages du sol, en favorisant une gestion plus harmonieuse et efficace.
Soutenir financièrement les projets moins artificialisants
Financer la sobriété foncière est un autre axe clé. Le collectif avance l’idée de soutenir les projets les moins consommateurs de surfaces naturelles. Il s’agirait de privilégier les initiatives qui préservent la qualité des sols et réduisent l’artificialisation. Pour ce faire, un système de bonus-malus pourrait être introduit dans les modèles économiques de l’aménagement du territoire.
- Bonus attribué aux projets à faible impact écologique.
- Malus pour ceux qui contribuent à l’artificialisation excessive.
Accompagner les territoires localement
Enfin, un meilleur accompagnement des territoires est nécessaire. Chaque région possède ses particularités et nécessite des solutions adaptées. L’idée est d’offrir un soutien technique et financier ciblé, permettant ainsi aux collectivités locales de mettre en place des politiques foncières durables.
Ce soutien inclurait des formations pour les élus et les techniciens locaux, visant à les sensibiliser aux enjeux de la gestion des sols et à leur fournir des outils pratiques pour agir efficacement.
Des transformations profondes nécessaires
La transformation de notre rapport aux sols passe par des changements profonds. Ces propositions dévoilées par le collectif marquent une étape importante vers une gestion plus durable et respectueuse des sols.
Adopter ces mesures pourrait permettre de préserver notre patrimoine naturel tout en renforçant notre résilience face aux futurs défis climatiques.
Si nous voulons assurer un avenir viable pour les générations futures, il est indispensable de repenser notre manière de traiter les sols. Les mesures proposées offrent une feuille de route claire vers cet objectif crucial.