À partir du 1er janvier 2026, la note énergétique de nombreux logements français va s’améliorer automatiquement, grâce à une réforme discrète mais majeure du Diagnostic de Performance Énergétique (DPE).
Une modification du mode de calcul, centrée sur le coefficient de conversion de l’électricité, devrait faire grimper d’une classe énergétique près d’un logement principal sur quatre, selon les estimations.
Un nouveau coefficient pour l’électricité
Le 15 juillet 2025, le gouvernement a ouvert une consultation publique pour acter un changement technique : le coefficient d’énergie primaire de l’électricité va passer de 2,3 à 1,9. Ce facteur est essentiel dans le calcul du DPE, car il traduit la quantité d’énergie « réelle » nécessaire pour produire 1 kWh d’électricité consommée.
En clair : à consommation identique, un logement chauffé à l’électricité sera jugé plus économe qu’auparavant.
Ce changement entrera en vigueur le 1er janvier 2026. À cette date, les propriétaires pourront télécharger automatiquement leur nouveau DPE ou une attestation de mise à jour via le site de l’Observatoire DPE-Audit énergétique de l’ADEME. Cette attestation sera utilisable pour vendre ou louer un bien.
Qui sont les grands gagnants de la réforme ?
Selon une étude menée par le bureau d’études Casam sur plus de 9000 diagnostics représentatifs, 7 millions de logements principaux verront leur DPE s’améliorer, sans qu’aucun travaux ne soit nécessaire. La quasi-totalité de ces logements sont chauffés à l’électricité, aujourd’hui présents dans plus d’un tiers du parc immobilier.
Trois profils de logements sont particulièrement concernés :
1. Les très petites surfaces (studios < 15 m²)
Ces biens, souvent situés en ville et loués à des étudiants, ont déjà bénéficié d’une réforme spécifique en 2024, avec une échelle DPE adaptée. Résultat : certains passent de G à E sans travaux, grâce à l’effet combiné des deux mesures. C’est le cas d’un studio parisien de 15 m² consommant 490 kWh/m²/an, qui sera désormais évalué à 406 kWh/m²/an – suffisant pour atteindre la classe E.
2. Les maisons anciennes avec poêle à bois
De nombreuses maisons construites avant 1975 ont été rénovées et sont chauffées avec un mix électricité + bois (poêle à granulés ou bûches). Le DPE les considère souvent comme « principalement électriques », ce qui les pénalise. Environ 34 % de ces logements devraient passer d’une classe E à D ou mieux, ce qui allège potentiellement l’obligation d’audit énergétique en cas de vente.
3. Les logements récents chauffés à la pompe à chaleur
Déjà classés B pour la plupart, ces biens bien isolés devraient bénéficier d’un effet de levier : 12 % pourraient atteindre la classe A. Une aubaine pour les vendeurs, car ces logements sont très recherchés et bénéficient d’une « prime verte » sur le marché.
Un simulateur public… et des outils alternatifs
Pour aider les particuliers à anticiper leur nouvelle étiquette énergétique, une calculette Excel est disponible dans le cadre de la consultation publique. Elle permet, à partir des anciennes données DPE (surface, consommation, altitude…), de simuler la future classe.
Pour simplifier l’usage, plusieurs outils en ligne proposent une simulation instantanée via l’adresse du logement. C’est le cas de l’outil développé par Casam, destiné à la fois aux particuliers et aux professionnels de l’immobilier, pour les aider à conseiller leurs clients de manière fiable.
Un effet massif sur le marché immobilier
Les effets de cette réforme vont être sensibles sur le terrain dès 2026. En pratique, les logements chauffés à l’électricité seront revalorisés, souvent sortis du statut de passoire thermique, ce qui ouvre de nouvelles perspectives en termes de mise en location ou de vente sans contrainte.
Pour les professionnels, cette évolution signifie aussi moins d’audits obligatoires, moins de négociation sur le DPE, et un regain d’attractivité pour certains biens jusqu’ici dévalorisés.
Les futurs acheteurs, eux, devront être attentifs : une bonne note DPE en 2026 ne signifiera pas forcément qu’un logement est mieux isolé, mais plutôt que le mode de calcul a changé.
Source : Simulateur Casam