Performances énergétiques : ce que change la RE 2020 en construction

Par Jérémie Neubauer le 03 novembre 2024 à 10:00
Mis à jour le 11 avril 2025 à 15:43

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Performances énergétiques : ce que change la RE 2020 en construction

La réglementation environnementale 2020, plus connue sous l’acronyme RE 2020, marque une nouvelle étape dans l’histoire des normes de construction en France. Entrée en vigueur le 1er janvier 2022, elle remplace la précédente réglementation thermique RT 2012. Cette transition n’est pas seulement un changement de nom mais implique aussi plusieurs modifications significatives visant à renforcer les performances énergétiques des bâtiments. Tour d’horizon des principaux objectifs et ajustements apportés par la RE 2020.

Les trois grands objectifs de la RE 2020

Comme son prédécesseur, la RE 2020 repose sur trois piliers principaux :

Améliorer la performance énergétique des bâtiments

La RE 2020 poursuit l’objectif de maximiser l’efficacité énergétique des nouvelles constructions.

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Cela se traduit par l’introduction de seuils plus stricts pour la consommation énergétique globale, incluant désormais les appareils électroménagers.

En conséquence, les bâtiments doivent être encore mieux isolés et consommer moins d’énergie.

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Réduire l’empreinte carbone des bâtiments

Le deuxième objectif vise à réduire l’impact environnemental des constructions neuves tout au long de leur cycle de vie.

Pour ce faire, la RE 2020 prend en considération l’empreinte carbone des matériaux utilisés.

Il s’agit ainsi d’encourager l’utilisation de matériaux biosourcés ou recyclables, limitant les émissions de CO2 dès la conception du projet jusqu’à sa mise en œuvre.

Garantir le confort d’été

Enfin, la nouvelle réglementation accorde une attention particulière au confort estival. Les bâtiments doivent pouvoir assurer un bien-être maximal aux occupants pendant les périodes chaudes sans recours systématique à la climatisation. Cela passe par des choix architecturaux judicieux en matière de ventilation et d’isolation thermique.

Différences entre la RT 2012 et la RE 2020

Consommation énergétique et empreinte carbone

L’une des premières différences notables entre la RT 2012 et la RE 2020 réside dans l’intégration de la consommation énergétique des appareils électroménagers dans les calculs.

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La RE 2020 couvre donc une plus grande partie du bilan énergétique d’un bâtiment. De plus, un critère supplémentaire, l’empreinte carbone des matériaux, a été introduit pour favoriser les initiatives écoresponsables.

Bâtiments à énergie positive (BEPOS)

Sous la RE 2020, les nouveaux bâtiments doivent tendre vers le statut de BEPOS (bâtiment à énergie positive), c’est-à-dire produire plus d’énergie qu’ils n’en consomment tout au long de l’année.

Cette évolution remplace la précédente norme BBC (bâtiment basse consommation) qui était au cœur de la RT 2012.

Accroissement des exigences d’isolation

Pour atteindre les objectifs définis, la RE 2020 impose une augmentation considérable de l’épaisseur des matériaux isolants par rapport à la RT 2012.

Par exemple, une toiture nécessitera désormais une couche d’isolant beaucoup plus dense pour répondre aux nouvelles contraintes en matière de résistance thermique.

Épaisseurs et conductivité thermique des isolants

Choisir un bon isolant est crucial pour respecter les normes imposées par la RE 2020. Voici quelques exemples de matériaux avec leurs caractéristiques de conductivité thermique :

  • Laine de roche : 0,040 W/m.K
  • Polystyrène expansé : 0,030 à 0,038 W/m.K
  • Polystyrène extrudé : 0,029 à 0,037 W/m.K
  • Liège : 0,032 à 0,045 W/m.K
  • Fibre de bois : 0,037 à 0,049 W/m.K
  • Laine de coton : 0,037 à 0,042 W/m.K
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En général, les matériaux biosourcés sont fortement recommandés du fait de leur faible impact environnemental.

Ces matériaux incluent souvent une meilleure conductivité thermique comparée aux options traditionnelles, permettant d’atteindre les exigences élevées de la RE 2020.

Résistance thermique : une clé de la performance

La résistance thermique (notée R) représente l’aptitude d’un matériau à résister à la chaleur et à limiter les pertes thermiques. Plus cette valeur est élevée, meilleure est l’isolation.

Comment calculer la résistance thermique ?

Elle se calcule en divisant l’épaisseur du matériau par son coefficient lambda (λ)  : R = e/λ. Le résultat exprime en m².K/W (mètre carré-Kelvin par watt).

Par exemple, une laine de roche ayant une épaisseur de 100 mm et une conductivité thermique de 0,040 W/m.K aura une résistance thermique de 2,5 m².K/W.

Exigences spécifiques selon les zones géographiques

La RE 2020 définit différentes valeurs minimales de résistance thermique selon la zone géographique et la partie du logement à isoler.

Pour les combles aménageables, cela peut varier de 4 à 5,2 m².K/W suivant les zones climatiques. De même, pour les murs, cette exigence varie entre 2,2 et 3,2 m².K/W.

Prendre en compte ces exigences est essentiel pour garantir un logement performant, aussi bien en termes de confort que d’économies énergétiques.