Résidences secondaires inoccupées : la solution maline qui reloge déjà des familles dans le Morbihan

Par Baptiste BIALEK le 14 décembre 2025 à 06:45

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Résidences secondaires inoccupées : la solution maline qui reloge déjà des familles dans le Morbihan

Dans le Morbihan, une idée simple change la vie de nombreux actifs : occuper des résidences secondaires laissées vides dix mois par an. Une solution qui redonne aussi de la vie à des communes désertées hors saison.

Le problème des résidences secondaires désertées dans le Morbihan

Un territoire où 75 % des logements restent vides hors saison

Dans plusieurs communes du golfe du Morbihan, la majorité des habitations sont des résidences secondaires fermées une grande partie de l’année. Cette vacance rend l’accès au logement très difficile pour les actifs.

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La situation se voit particulièrement à Carnac ou à la Trinité-sur-Mer, où les loyers dépassent largement les capacités des ménages locaux. Les maisons restent fermées, mais continuent d’entretenir une pression sur le marché.

Les habitants concernés expliquent qu’ils doivent souvent s’installer loin de leur lieu de travail, faute d’offres disponibles à l’année. Les déplacements quotidiens allongés deviennent alors un frein.

Les effets concrets : désertification, services réduits, loyers inaccessibles

La fermeture prolongée des résidences entraîne une baisse de fréquentation des commerces. Les services municipaux peinent à se maintenir durant l’hiver.

Certaines écoles risquent des fermetures de classes, car les familles ne parviennent plus à se loger à proximité. Le tissu social se fragilise dans les villages concernés.

Pour les élus locaux, la situation devient critique : les besoins augmentent, mais les logements disponibles restent rares. L’accessibilité au marché locatif s’effondre, poussant les actifs à quitter le secteur.

Comment l’association Les Volets Ouverts redonne vie aux communes

Le principe occuper les logements 10 mois par an

L’association propose aux propriétaires de résidences secondaires de prêter ou louer leur bien en basse saison. Les occupants quittent ensuite le logement l’été pour laisser place aux vacances des propriétaires.

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Cette formule permet d’offrir un toit à des actifs qui ne trouvent aucune location annuelle dans la région. Les propriétaires y trouvent aussi un intérêt en voyant leur logement entretenu.

Depuis sa création, l’association affirme avoir logé une cinquantaine de familles. Ce système apporte une réponse concrète à un marché trop tendu.

Une sélection humaine basée sur la confiance et l’engagement mutuel

Les bénévoles rencontrent propriétaires et candidats afin d’évaluer les attentes et la fiabilité de chacun. Aucun document fiscal n’est exigé, seule la relation de confiance prime.

Une charte fixe les règles : période estivale de départ, gestion des affaires personnelles, entretien courant. Les deux parties s’engagent à respecter cet accord simple.

Cette approche évite les impayés et garantit une occupation sereine. La confiance reste le pilier du modèle et rassure les propriétaires.

Un modèle social qui pourrait s’étendre ailleurs

Qui sont les bénéficiaires aujourd’hui

Les profils accueillis sont variés : familles en attente de construction, couples dans une procédure de logement social, actifs en transition professionnelle. Tous cherchent une solution temporaire mais stable.

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Certains bénéficiaires vivent une période fragile : séparation, perte d’emploi, ressources insuffisantes pour supporter des loyers touristiques. Le dispositif leur offre une alternative sécurisante.

Un fonds de soutien peut intervenir en cas de difficultés ponctuelles. L’accompagnement rassure les personnes logées et limite les situations d’urgence.

Pourquoi d’autres territoires veulent copier ce système

Plusieurs communes observent cette initiative et sollicitent l’association pour l’adapter à leur région. Le modèle répond à un problème répandu dans les zones touristiques.

Les propriétaires y trouvent un intérêt : leurs biens servent et sont entretenus. Les maires apprécient une solution simple à mettre en œuvre.

L’association se dit prête à fédérer ces initiatives, à condition de préserver sa philosophie non marchande. Ce modèle solidaire pourrait ainsi aider d’autres territoires en tension.