Bien que les experts s’entendent pour dire que le marché immobilier pourrait ralentir prochainement, tous les indicateurs restent au vert et le volume de ventes continue d’augmenter. Pourtant, selon un économiste du Centre d’études prospectives et d’informations internationales, le CEPII, les indices d’un retournement du marché ne cessent de s’accumuler. Malgré une demande supérieure à l’offre, les acheteurs sont cependant moins nombreux qu’en 2018. Si près de 7 acheteurs sur 10 se disent encore prêts à concrétiser leur projet immobilier, ce chiffre a reculé en un an de 6 %.
Un pouvoir d’achat immobilier qui diminue
Ce sont les taux d’intérêt très bas qui soufflent un vent d’optimisme sur le marché immobilier. Ils sont toujours historiquement bas et ont encore poursuivi leur baisse ces dernières semaines, à 1,55 % pour un prêt sur 20 ans. Ces taux bas ont favorisé les achats immobiliers, qui se sont montés à 970 000 acquisitions. Malgré ces taux très bas, le pouvoir d’achat immobilier n’a pas progressé et les emprunteurs doivent contracter des prêts immobiliers plus longs pour concrétiser leur projet. La durée des prêts immobilier a ainsi augmenté de 22 mois depuis 2013 et depuis 10 ans, le pouvoir d’achat immobilier a baissé de 440 euros en moyenne.
Hausse des prix immobilier défiant toute réalité
Les acheteurs considèrent les prix immobiliers sans rapport avec la réalité, à 58 %, et même à 65 % en Île de France. Une hausse des prix de l’immobilier si élevée augmente l’impression d’un marché tendu chez plus de la moitié des acheteurs. Ils se retrouvent obligés de modifier leurs exigences à la baisse et 82 % d’entre eux acceptent de faire des concessions, contre 73 % l’année dernière. 44 % des acheteurs se voient contraints d’acheter moins de mètres carrés pour boucler leur projet. Le nombre de mètres carrés achetables a ainsi diminué dans la plupart des métropoles. https://www.youtube.com/watch?v=9jHa8zW6sKg
Les indices de retournement du marché sont là
Les acheteurs immobiliers sont 36 % à considérer que leur niveau de vie va se dégrader (25 % en 2018). Une telle anticipation des difficultés pourrait contribuer à ralentir le dynamisme du marché immobilier. Il est rare, en effet, que les ménages s’engagent dans un projet immobilier s’ils ne sont pas assurés de conserver leur emploi. Plus d’un tiers des acheteurs estiment que les prix de l’immobilier vont arrêter leur progression et 13 % estiment même qu’ils pourraient baisser. Cette anticipation d’une stagnation, voire d’une baisse des prix est un indice avant-coureur du retournement annoncé du marché de l’immobilier. Autre indice de dégradation du marché immobilier, la diminution du nombre de constructions de 7 %, succédant à deux ans d’augmentation. Or quand le nombre de construction baisse, il est acquis que les prix d’immobilier se resserrent. Parallèlement, les promoteurs immobiliers s’alarment de la diminution des aides à l’accession (prêt à taux zéro, APL – accession), qui pourrait contribuer à ralentir la demande. Ce serait plusieurs milliers de primo-accédants qui, selon la Fédération française du bâtiment, auraient déjà renoncé, en 2018, à leur projet de construction.