La Banque centrale européenne (BCE) s’oriente vers une nouvelle baisse de ses taux d’intérêt à partir du jeudi 17 octobre. Cette décision, soutenue par plusieurs hauts représentants de l’institut monétaire de Francfort ainsi que les responsables des banques centrales allemande et française, vise à stimuler une économie en difficulté face à diverses incertitudes globales.
Une tendance continue à la baisse des taux d’intérêt
Depuis juin, la BCE a déjà abaissé ses taux d’intérêt à deux reprises. Une nouvelle réduction serait imminente, avec une prévision de diminuer le taux de dépôt à 3,25 %.
Selon François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, cette mesure ne serait pas la dernière, envisageant même une autre baisse de 0,25 point de pourcentage dans les mois à venir.
Joachim Nagel, son homologue de la Bundesbank, partage également cet avis. Dans un récent podcast avec Table Media, il a exprimé sa volonté de considérer de nouvelles baisses si nécessaire.
Tandis que l’inflation reste une préoccupation majeure, le ralentissement des prix offre une opportunité pour alléger les conditions de crédit.
Ralentissement de l’inflation : Un facteur clé
En effet, l’inflation a marqué un net ralentissement en septembre, tombant à 1,8 %, soit sous le seuil des 2 % fixé comme objectif par la BCE.
Ce repli, le plus bas depuis trois ans, est doublement rassurant car il inclut aussi un recul de l’inflation sous-jacente à 2,7 %, selon Eurostat.
Christine Lagarde, présidente de la BCE, a souligné lors d’une audition devant le Parlement européen que ces évolutions confortent leur confiance dans le retour de l’inflation à l’objectif souhaité.
Cela sera pris en compte lors de la prochaine réunion de politique monétaire en octobre.
Les répercussions économiques d’une baisse des taux
Une baisse des taux d’intérêt pourrait offrir une bouffée d’air frais aux ménages et aux entreprises.
En effet, cette mesure tendrait à favoriser les crédits à la consommation, dynamiser le marché immobilier actuellement morose et encourager les investissements.
Cette perspective semble particulièrement encourageante dans un contexte où la croissance économique de la zone euro montre des signes de faiblesse.
Par exemple, le gouvernement allemand a récemment revu à la baisse ses prévisions de croissance, anticipant désormais une récession après une contraction de 0,3 % en 2023.
Les tensions liées à la guerre en Ukraine et la hausse des prix énergétiques ont pesé lourdement sur l’économie après la reprise post-Covid.
L’espoir d’un redressement économique
Malgré ce contexte difficile, des experts comme Frederik Ducrozet, chef économiste chez Pictet, restent optimistes.
Il prévoit deux nouvelles baisses de taux en 2024 et quatre autres au premier semestre 2025, portant le taux de référence de la BCE à 2,0 %.
Ce niveau est considéré comme neutre pour l’économie, permettant un équilibre entre stimulation et maîtrise de l’inflation.
Un tel scénario espère relancer les activités économiques, tout en maintenant une surveillance attentive des fluctuations inflationnistes.
Les défis de la BCE dans un contexte changeant
La tâche de la BCE n’est pas simple. Entre gérer les attentes des marchés financiers, assurer une stabilité économique et contenir l’inflation, les enjeux sont multiples.
Les décisions de politique monétaire actuelles doivent être prises avec précaution, en tenant compte des signaux économiques souvent contradictoires.
D’une part, les hausses précédentes des taux avaient pour but de freiner une inflation galopante.
D’autre part, l’affaiblissement de la croissance impose de trouver un juste milieu pour ne pas étouffer la reprise encore fragile.
Stratégies pour soutenir l’économie
- Réduire les taux d’intérêt pour encourager les prêts et les investissements.
- Soutenir le secteur immobilier afin de revitaliser les transactions stagnantes.
- Maintenir une surveillance constante de l’inflation pour ajuster les politiques si nécessaire.
- Collaborer avec les gouvernements nationaux pour harmoniser les efforts de relance économique.
Ces démarches montrent l’importance de la coordination entre les différentes instances financières et étatiques pour atteindre une stabilité durable.
Alors que la BCE se prépare à ajuster de nouveau ses taux d’intérêt, l’économie européenne reste surveillée de près.
Les prochaines étapes dépendront largement des comportements économiques mondiaux et des réponses politiques adaptées.
Cette période de transition nécessite des actions réfléchies et cohérentes pour naviguer à travers les turbulences actuelles et futures.