Devenir propriétaire en 2025 relève presque du parcours du combattant. Entre des prix qui s’envolent, des crédits plus difficiles à obtenir et des frais toujours plus lourds, l’achat d’un logement échappe à de nombreux Français. Pourtant, l’accession à la propriété reste un rêve essentiel pour une large majorité d’entre eux.
Un rêve de plus en plus difficile à atteindre
Des prix immobiliers toujours en hausse
Depuis plus de vingt ans, le prix de l’immobilier a bondi de près de 90 % en France. Malgré un léger ralentissement du marché, le coût d’un logement reste largement supérieur à la progression des salaires. Cette envolée rend l’achat presque inaccessible pour les ménages modestes et les jeunes actifs.
Dans les grandes villes, les écarts se creusent encore davantage. À Lyon, Bordeaux ou Paris, les primo-accédants doivent désormais consacrer une part considérable de leurs revenus à leur crédit. Beaucoup préfèrent attendre ou se tourner vers des zones plus abordables, parfois loin de leur lieu de travail.
Le pouvoir d’achat immobilier des classes moyennes en chute
Le pouvoir d’achat immobilier, c’est-à-dire la surface que l’on peut acheter avec un revenu donné, a fortement reculé. En 2000, un ménage moyen pouvait acquérir environ 100 m² après dix ans de travail. En 2025, il lui faut quinze ans pour la même surface. Une évolution qui fragilise les projets familiaux et freine la mobilité.
Résultat : la propriété se concentre aujourd’hui chez les plus de 50 ans et les foyers aisés, tandis que les jeunes générations s’en éloignent. L’achat immobilier n’est plus une étape naturelle du parcours de vie, mais un objectif lointain, souvent jugé hors de portée.
Des freins financiers qui s’accumulent
Les “frais de notaire” et taxes qui s’envolent
Au-delà du prix du bien, les frais de notaire représentent un poids considérable. Ces droits de mutation, collectés pour le compte des départements, peuvent désormais atteindre 5 % du prix d’achat. En 2025, la quasi-totalité des départements a choisi d’appliquer ce taux maximal, alourdissant encore la facture des acheteurs.
Pour un logement à 250 000 €, cela signifie près de 12 500 € de frais supplémentaires. Seuls certains primo-accédants bénéficient encore d’un taux réduit, mais les conditions restent strictes. Cette hausse réduit la capacité d’achat et retarde de plusieurs années le passage à la propriété.
Crédit immobilier : des conditions d’accès plus strictes
Les banques ont durci leurs critères d’octroi de crédit, notamment depuis la remontée des taux. Aujourd’hui, rares sont les emprunteurs pouvant obtenir un prêt supérieur à 25 ans ou représentant plus de 35 % de leur revenu. Ce cadre prudentiel, voulu par les autorités, protège le système financier mais exclut de nombreux ménages.
Résultat : les dossiers sont plus souvent refusés, et même les profils stables rencontrent des difficultés à financer leur projet. L’allongement des durées d’emprunt, jusqu’à 29 ans parfois, témoigne de cette tension croissante. Le rêve de devenir propriétaire s’éloigne un peu plus chaque année.
Les pistes pour relancer l’accès à la propriété
Réhabiliter, rénover, transformer
Pour répondre à la pénurie de logements abordables, plusieurs experts préconisent de réhabiliter les bureaux vacants ou les bâtiments publics inutilisés. En simplifiant les règles d’urbanisme, ces espaces pourraient être transformés en appartements modernes, situés au cœur des villes, sans artificialiser davantage les sols.
De telles opérations offrent un double avantage : revitaliser les centres urbains tout en augmentant l’offre de logements disponibles. Certaines collectivités expérimentent déjà ce modèle, encouragées par des dispositifs fiscaux incitatifs pour les investisseurs et promoteurs.
Promouvoir de nouveaux modèles d’achat (viager, bail réel solidaire)
Face au coût du foncier, de nouvelles formules gagnent du terrain. Le bail réel solidaire permet d’acheter uniquement le bâti, tandis que le terrain reste propriété d’un organisme foncier. Ce système réduit fortement le prix du logement et sécurise les ménages modestes dans la durée.
D’autres solutions, comme le viager ou les programmes de copropriété partagée, peuvent aussi faciliter l’accès à la propriété. En combinant innovation et accompagnement public, ces dispositifs visent à rendre l’achat immobilier de nouveau possible pour le plus grand nombre.