En 2025, le Diagnostic de performance énergétique (DPE) reste un passage obligé pour vendre ou louer un logement. Avec la réforme prévue au 1er janvier 2026, chaque propriétaire ou bailleur doit comprendre ses obligations, le coût d’un DPE et les conséquences d’une mauvaise étiquette énergétique. Ce guide clair vous aide à anticiper.
Évolution du DPE au 1er janvier 2026
À compter du 1er janvier 2026, le calcul du diagnostic de performance énergétique évolue. Un arrêté publié le 13 août 2025 modifie le coefficient de conversion de l’électricité utilisé dans les évaluations.
Cette adaptation bénéficiera à certains logements chauffés à l’électricité : leur étiquette pourra être revalorisée. Aucun logement ne verra sa note baisser.
Tous les DPE et audits établis à partir de 2026 intégreront automatiquement ce nouveau coefficient. Les diagnostics réalisés en 2025 ou avant restent valables et pourront être mis à jour gratuitement en ligne via l’Observatoire DPE-Audit de l’Ademe, sans nouvelle visite.
En savoir plus ↗Qu’est-ce que le diagnostic de performance énergétique
Définition et rôle
Le diagnostic de performance énergétique, plus connu sous l’acronyme DPE, est un document officiel qui mesure la consommation d’énergie d’un logement et son impact environnemental. Obligatoire lors d’une vente ou d’une location, il sensibilise propriétaires et locataires aux émissions de gaz à effet de serre et aux travaux de rénovation à envisager.
Concrètement, le DPE estime la quantité d’énergie consommée pour le chauffage, l’eau chaude et la ventilation. Il permet d’évaluer la performance énergétique globale du logement et de comparer sa position face aux normes actuelles.
Ce diagnostic est devenu un outil incontournable de la politique de lutte contre les passoires thermiques, ces logements trop énergivores qui pèsent lourd sur les factures comme sur l’environnement.
Les deux étiquettes énergie et climat
Le résultat d’un DPE s’exprime au travers de deux étiquettes distinctes :
- Étiquette énergie — elle classe le logement de A (très performant) à G (très énergivore) selon sa consommation annuelle en kWh/m².
- Étiquette climat — elle mesure les émissions de CO₂, toujours sur une échelle de A à G.
Ces étiquettes, désormais opposables, engagent la responsabilité du diagnostiqueur. Elles doivent être intégrées dans toute annonce immobilière de vente ou de location.
Un logement classé A ou B bénéficie d’une forte valorisation, tandis qu’un bien en F ou G subit un risque de dévalorisation voire d’interdiction de mise en location.
Qui est concerné par le DPE en 2025
Ventes et locations
Depuis plusieurs années, le DPE est obligatoire pour toute vente ou mise en location d’un logement en France métropolitaine. C’est au propriétaire ou au bailleur de le faire réaliser, à ses frais, et de l’intégrer au dossier de diagnostic technique (DDT) remis à l’acquéreur ou au locataire.
Sans DPE valide, la transaction immobilière ne peut pas être finalisée. De plus, en cas d’erreur ou d’omission, le propriétaire engage sa responsabilité légale et peut être poursuivi pour vice caché.
Les annonces immobilières doivent obligatoirement afficher les étiquettes énergie et climat, ainsi que le montant estimé des dépenses énergétiques du logement.
Programmes neufs et copropriétés
Les logements neufs sont également concernés par le diagnostic énergétique. Dans ce cas, il s’agit d’un DPE neuf ou « construction », établi et payé par le maître d’ouvrage. Le promoteur remet le document à l’acquéreur au plus tard lors de la livraison du logement, avec une validité de 10 ans.
Depuis la loi Climat et Résilience, un calendrier progressif impose aussi le DPE collectif pour les copropriétés :
- Depuis 2024 — copropriétés de plus de 200 lots.
- Depuis 2025 — copropriétés entre 50 et 200 lots.
- Dès 2026 — copropriétés de moins de 50 lots.
Cette obligation vise à mieux identifier les bâtiments énergivores et à préparer des travaux collectifs de rénovation. Elle s’ajoute à l’interdiction progressive de location des logements classés G, F puis E.
En clair, le DPE touche désormais aussi bien les propriétaires de petites surfaces que les acheteurs en VEFA ou les syndics de copropriété.
Évolutions réglementaires à connaître
Réforme du 1er janvier 2026
Un changement majeur interviendra au 1er janvier 2026 : le mode de calcul du DPE sera modifié, suite à l’arrêté du 13 août 2025. Le nouveau coefficient de conversion de l’électricité permettra d’améliorer la note des logements chauffés à l’électricité. Bonne nouvelle : aucun logement ne verra son étiquette baisser.
Tous les diagnostics établis à partir de 2026 intégreront automatiquement cette évolution. Les DPE réalisés en 2025 ou avant resteront valides, mais ils pourront être mis à jour gratuitement via l’Observatoire DPE-Audit de l’Ademe, sans intervention d’un diagnostiqueur.
Cette réforme vise à rendre le diagnostic plus équitable et à encourager les propriétaires à investir dans des solutions de chauffage plus performantes.
Interdictions de location des logements G F E
Le calendrier d’interdiction progressive des logements énergivores suit son cours :
- Depuis janvier 2025 — interdiction de louer les logements classés G.
- En 2028 — extension de l’interdiction aux logements classés F.
- En 2034 — interdiction des logements classés E.
Ces mesures s’inscrivent dans la lutte contre les passoires thermiques et dans l’objectif de réduire les émissions de gaz à effet de serre du parc immobilier français.
Pour les propriétaires bailleurs, il devient crucial d’anticiper des travaux de rénovation énergétique, sous peine de ne plus pouvoir louer leur bien. Les locataires, de leur côté, sont mieux protégés contre des logements trop coûteux en énergie.
Le DPE prend donc une dimension stratégique : il conditionne non seulement la vente ou la location d’un logement, mais aussi sa valeur patrimoniale à moyen terme.
Les informations présentes dans un DPE
Données techniques et surface
Le DPE contient tout d’abord l’identification du logement : adresse, surface de référence et principales caractéristiques thermiques. Y figurent aussi la géométrie du bâti (orientation, murs, toiture) et la description des équipements énergétiques, qu’ils soient individuels ou collectifs.
Ces données techniques permettent de calculer précisément la consommation d’énergie du logement et de comparer sa performance avec les standards nationaux.
Estimation des consommations et émissions
Le diagnostic indique la quantité annuelle d’énergie consommée ou estimée pour chaque usage : chauffage, eau chaude sanitaire, ventilation ou climatisation. Il fournit aussi une évaluation des dépenses annuelles associées.
Parallèlement, le DPE mesure la quantité de gaz à effet de serre émise. C’est cette donnée qui permet d’obtenir l’étiquette climat, en plus de l’étiquette énergie.
En pratique, l’acheteur ou le locataire peut ainsi anticiper à la fois son budget énergétique et l’empreinte carbone de son futur logement.
Recommandations de travaux
Un volet essentiel du DPE est constitué par les recommandations de rénovation énergétique. Le document propose des solutions concrètes : isolation des combles, remplacement de la chaudière, installation de double vitrage, etc.
Pour chaque recommandation, le diagnostiqueur évalue le coût estimatif et le gain énergétique attendu. Ces informations aident le propriétaire à planifier des travaux, mais aussi à valoriser son bien immobilier en cas de vente.
À noter : ces préconisations restent indicatives, mais elles deviennent de plus en plus incontournables à mesure que la réglementation se durcit contre les logements énergivores.
Coût durée et validité du DPE
Prix moyen et devis comparatifs
Le tarif d’un DPE n’est pas réglementé : il dépend de la surface, de la localisation, du type de chauffage et du professionnel choisi. En pratique, les prix observés varient selon les marchés locaux et la complexité du bien (maison individuelle, immeuble ancien, équipements collectifs…).
Pour payer le juste prix, demandez au moins trois devis à des diagnostiqueurs certifiés et comparez la prestation incluse (délais, restitution du rapport, assistance pour la mise à jour, etc.).
Astuce : regrouper plusieurs diagnostics (amiante, électricité, gaz…) peut parfois faire baisser la facture globale grâce à un forfait groupé.
Validité selon la date de réalisation
Un DPE « standard » est valable 10 ans. Toutefois, des règles transitoires ont existé pour les documents anciens. Si votre DPE a été réalisé récemment, vous conservez sa pleine opposabilité sur toute la période de validité, sauf changement majeur du logement (travaux lourds impactant l’isolation ou le système de chauffage).
En cas de rénovation énergétique significative, il est recommandé de refaire le DPE pour refléter la nouvelle performance du bien et valoriser l’étiquette dans vos annonces.
- Durée de validité — jusqu’à 10 ans pour un DPE à jour.
- Mise à jour — à prévoir après travaux modifiant la performance.
- Opposabilité — le contenu engage le diagnostiqueur.
Cas particulier de l’audit énergétique
Pour la vente d’un logement classé F ou G, un audit énergétique est requis en complément du DPE. Plus détaillé, il propose des scénarios de travaux chiffrés, avec étapes et gains attendus, afin d’éclairer l’acquéreur sur le parcours de rénovation.
Le coût d’un audit est supérieur à celui d’un DPE car l’analyse est plus poussée (relevés, scénarios, estimations). Anticipez ce budget dans votre plan de mise en vente, surtout si vous ciblez une amélioration de classe énergétique.
Bon réflexe : demander l’audit en amont permet d’orienter un calendrier de travaux réaliste et de sécuriser votre stratégie de mise en location ou de cession.
Comment faire réaliser un DPE fiable
Rôle du diagnostiqueur certifié
Le DPE doit impérativement être effectué par un diagnostiqueur certifié. Ce professionnel dispose d’une assurance et d’une certification officielle, garantissant la fiabilité du diagnostic. Il transmet ensuite le rapport à l’Ademe, qui attribue un numéro unique de 13 caractères indispensable à la validité du document.
Sans ce numéro, le DPE est considéré comme non conforme. Il est donc essentiel de vérifier que le diagnostiqueur choisi figure bien dans l’annuaire officiel des professionnels certifiés.
Nouveaux QR codes et lutte contre la fraude
Depuis 2025, des QR codes de vérification accompagnent les DPE. Ils permettent de confirmer en un scan que le professionnel est habilité et que le document délivré est bien enregistré auprès de l’Ademe. Cette mesure vise à limiter les fraudes liées aux diagnostics et aux aides publiques à la rénovation.
Ces QR codes seront progressivement intégrés sur tous les rapports afin d’apporter plus de transparence et de sécurité aux propriétaires comme aux locataires.
Conseils pour préparer la visite
Pour faciliter le travail du diagnostiqueur et garantir un DPE précis, mieux vaut préparer certains documents :
- Acte de propriété — utile pour confirmer la surface et la date de construction.
- Règlement de copropriété — nécessaire pour les immeubles collectifs.
- Factures de travaux — isolation, chauffage, fenêtres… afin de prouver les améliorations récentes.
En fournissant ces informations, vous obtenez un diagnostic plus fiable et évitez une sous-évaluation de la performance de votre logement.
Bien préparé et confié à un professionnel certifié, le DPE devient un véritable atout pour vendre ou louer rapidement, tout en valorisant la performance énergétique de votre bien.