Bâti ancien et DPE en 2025 : un classement injuste qui fait polémique

Par Cyril KUHM le 28 novembre 2025 à 11:45

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Bâti ancien et DPE en 2025 : un classement injuste qui fait polémique

Le DPE appliqué aux maisons d’avant 1948 fait débat : beaucoup jugent cet outil injuste pour un bâti ancien aux matériaux naturels et au fonctionnement très différent des logements modernes.

Pourquoi le DPE est jugé inadapté au bâti ancien

Les limites techniques du DPE sur les maisons d’avant 1948

Le DPE repose sur des modèles pensés pour des constructions modernes. Dans le bâti ancien, les murs épais en pierre ou en terre réagissent différemment à l’humidité et à la chaleur.

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Ces comportements naturels ne sont pas correctement intégrés, ce qui mène souvent à une sous-évaluation de la performance réelle. Les systèmes passifs historiques sont ignorés.

Les matériaux traditionnels régulent pourtant la température autrement que les isolants industriels. Le diagnostic ne capture pas ces propriétés pourtant essentielles.

Conséquences notes dégradées et confusion avec les passoires thermiques

De nombreux logements d’avant 1948 se retrouvent classés F ou G sans refléter leur fonctionnement authentique. Le résultat entraîne une confusion fréquente avec les passoires thermiques.

Cette classification peut décourager les ventes, renchérir les travaux et compliquer la location. Les propriétaires craignent des obligations de rénovation coûteuses.

Le risque est de voir disparaître un patrimoine vulnérabilisé par un outil mal calibré, au lieu de l’encourager à rester performant grâce à des approches adaptées.

Les critiques des experts du bâti ancien

Matériaux traditionnels une performance mal évaluée

Les experts rappellent que la pierre, la terre ou le bois offrent une inertie thermique difficile à mesurer avec les outils actuels. Leur efficacité naturelle est souvent sous-estimée.

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Ces matériaux gèrent l’humidité en profondeur, ce que le DPE intègre mal. Leur comportement rend pourtant les maisons anciennes plus stables que certaines rénovations récentes.

Le diagnostic privilégie les normes industrielles modernes, laissant de côté l’architecture vernaculaire. Le résultat produit des évaluations partielles.

Les erreurs de rénovation qui fragilisent les bâtiments

Les rénovations standardisées peuvent bloquer la respiration des murs anciens. L’ajout d’isolants synthétiques crée parfois des désordres graves.

Les experts observent des pathologies liées à des interventions mal pensées. L’humidité enfermée peut endommager pierre et bois.

La volonté d’améliorer la note DPE pousse parfois à des choix de travaux contre-productifs, fragilisant des maisons pourtant résistantes depuis des siècles.

Vers un DPE mieux adapté ce qui va changer

La proposition de loi adoptée au Sénat

Une évolution du DPE est en cours pour tenir compte des spécificités du bâti ancien. Le Sénat a voté un texte visant à intégrer les matériaux traditionnels et leurs performances réelles.

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Ce futur cadre devrait limiter les classifications injustes. Les bâtiments d’avant 1948 pourraient bénéficier d’une méthode plus juste.

L’objectif est d’éviter que des diagnostics incomplets ne pénalisent un patrimoine déjà sensible. Les débats se poursuivent à l’Assemblée nationale.

Les bons accompagnements pour rénover sans risque

Des structures comme France Rénov orientent vers des professionnels formés au bâti ancien. Leur expertise réduit le risque de travaux inadaptés.

Un projet préparé avec du temps permet de préserver la valeur patrimoniale et la performance naturelle du logement. Les approches douces restent privilégiées.

Un accompagnement adapté limite les erreurs coûteuses et favorise des rénovations durables. Chaque maison nécessite une analyse attentive avant intervention.