Les 7 villes où l’on paie le plus d’IFI en France (et ce que ça révèle)

Par Micheal Moulis le 30 juin 2025 à 07:00

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Les 7 villes où l’on paie le plus d’IFI en France (et ce que ça révèle)

L’impôt sur la fortune immobilière, souvent abrégé IFI, concerne un public restreint mais suscite toujours autant de curiosité : qui doit s’en acquitter ? Et dans quelles villes françaises trouve-t-on le plus de foyers concernés par cette taxation spécifique ? Derrière ces questions se cachent des vérités parfois méconnues sur la répartition géographique de la richesse immobilière en France. D’un bout à l’autre de l’Hexagone et jusque dans les territoires d’outre-mer, certaines communes apparaissent chaque année sur le devant de la scène fiscale du pays.

Qui est concerné par l’impôt sur la fortune immobilière ?

L’IFI cible les particuliers dont la valeur nette du patrimoine immobilier excède 1,3 million d’euros au 1er janvier de l’année d’imposition.

Cette fiscalité retient donc uniquement les actifs liés à l’immobilier : logements, terrains ou parts d’organismes spécialisés.

Le seuil étant élevé, seul un nombre limité de foyers français s’acquitte effectivement de cet impôt, mais la diversité des situations patrimoniales réserve quelques surprises.

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Chaque année, près de 186 000 foyers fiscaux sont redevables de l’IFI, générant une collecte bien supérieure à celle imposée aux autres types de patrimoine.

La concentration de ces contribuables varie largement selon les localisations, révélant des écarts frappants entre territoires.

Les villes où l’on compte le plus de foyers assujettis

Sans grande surprise, Paris occupe le sommet en ce qui concerne le nombre de déclarants à l’IFI.

Un quart des personnes soumises à cet impôt possèdent d’ailleurs leur résidence principale dans la capitale française, reflet évident d’une flambée continue des prix de l’immobilier parisien.

Cependant, d’autres grandes agglomérations concentrent elles aussi un grand nombre de fortunes immobilières. On retrouve notamment :

  • Neuilly-sur-Seine, commune emblématique de l’Ouest parisien
  • Lyon, cœur économique du centre-est
  • Boulogne-Billancourt, voisine directe de la capitale
  • Bordeaux, Marseille ou encore Versailles et Nice

Dans chacune de ces localités, ce sont souvent plusieurs milliers de propriétaires bénéficiant d’une valorisation élevée de leur patrimoine foncier, même si cela ne signifie pas pour autant qu’ils versent tous le même montant d’impôt.

D’où proviennent les montants moyens d’IFI les plus élevés ?

Le montant moyen réglé au titre de l’IFI varie fortement d’une ville à l’autre.

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Ce facteur dépend non seulement du nombre de contribuables locaux, mais aussi du niveau de concentration des patrimoines les plus conséquents.

Fait marquant : c’est loin de Paris que l’on trouve, certaines années, les prélèvements moyens les plus importants.

Au Gosier, commune de Guadeloupe, les propriétaires fortunés ont récemment déclaré une moyenne d’IFI dépassant 23 000 euros par an.

Cette spécificité peut s’expliquer par la présence ponctuelle de grands patrimoines familiaux exceptionnels.

Même de légers mouvements démographiques – comme le départ ou l’arrivée d’une famille particulièrement aisée – peuvent faire évoluer significativement la statistique locale.

Quelles évolutions observées parmi les villes en tête ?

Au fil du temps, il n’est pas rare d’observer d’importantes variations dans le classement national des villes selon l’IFI moyen.

Fort-de-France, en Martinique, a connu une progression notable ces dernières années, tout comme Grenoble, qui a vu bondir sa position grâce à une hausse du patrimoine déclaré chez certains ménages locaux.

Ce dynamisme s’explique par plusieurs facteurs : hausses localisées des prix de l’immobilier, regroupement de familles très fortunées ou choix délibéré de résider dans certaines métropoles régionales attractives.

Paris et les grandes villes : beaucoup d’assujettis, mais un IFI moyen plus raisonnable

Même si Paris reste la championne du nombre de ménages touchés, le montant moyen de l’IFI par foyer y demeure souvent inférieur à celui identifié dans des lieux plus confidentiels comme Le Gosier ou certains arrondissements spécifiques.

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On observe ainsi que la densité des fortunes ne garantit pas forcément leur intensité.

À Lyon, Bordeaux ou Nice, l’IFI moyen par contribuable s’établit autour de 10 000 euros, ce qui témoigne d’une certaine homogénéité plutôt qu’une accumulation de records individuels.

Les villes côtières prisées, mais aussi certains quartiers historiques de province, présentent ce profil intermédiaire typique.

Pourquoi une telle géographie des fortunes immobilières ?

Ce panorama éclaire la manière dont l’histoire, la sociologie et le marché immobilier dessinent la carte des grandes propriétés foncières françaises.

Le pouvoir d’attraction des grandes métropoles joue un rôle central : infrastructures culturelles, dynamisme économique ou qualité de vie y font grimper mécaniquement la valeur des biens.

Parallèlement, certains territoires ultramarins ou destinations touristiques haut de gamme deviennent ponctuellement le théâtre de transactions exceptionnelles, qui pèsent fortement sur les statistiques annuelles.

  • Effet de concentration autour des capitales économiques
  • Mouvements ponctuels de fortunes dans les stations balnéaires ou territoires d’outre-mer
  • Changements de valeur liés au renouvellement urbain ou à la mutation du tissu résidentiel

L’IFI, un marqueur des inégalités territoriales en France ?

La distribution de l’IFI illustre à sa façon les disparités régionales du patrimoine.

Alors que des agglomérations dynamiques attirent un volume élevé de contribuables, d’autres localités moins peuplées héritent d’une visibilité nationale du fait de rares, mais massifs, patrimoines familiaux.

Plusieurs spécialistes décrivent d’ailleurs l’IFI comme une loupe révélant non seulement le succès de certaines places fortes de l’immobilier, mais aussi l’émergence de nouveaux pôles d’attractivité, portés par la quête de rentabilité ou de cadre de vie exclusif.