Après une hausse soutenue, une lueur d’espoir se profile pour les futurs propriétaires. Les taux de crédit immobilier amorcent une descente bienvenue, laissant entrevoir des opportunités d’achat plus attractives. Décryptage de cette tendance et de l’évolution sur 2024.
L’inversion de la tendance haussière de 2023
Après près de deux ans de hausses ininterrompues, le marché du crédit immobilier prend un virage significatif. La hausse des taux et des prix fait place à un scénario plus encourageant. Selon Pierre Chapon, président de Pretto, une réduction allant de 1 à 1,5 point est envisagée d’ici la fin d’année 2024, ramenant les taux à 3%. Les courtiers et l’Observatoire Crédit Logement tablent également sur une diminution notable.
Cécile Roquelaure, directrice des études chez Empruntis, indique que la moitié des banques ont déjà ajusté leurs taux à la baisse en janvier, une nouvelle encourageante pour les futurs propriétaires. Les taux moyens oscillent actuellement entre 4% et 4,40% pour les prêts sur 20 ans, avec une baisse de 15 à 40 points de base selon les régions. Les emprunteurs aux profils les plus avantageux peuvent même bénéficier de taux aussi bas que 3,82% sur la majorité du territoire. Seules quelques régions, telles que Provence-Alpes-Côte d’Azur et Pays de la Loire, maintiennent des taux moyens légèrement au-dessus de 4%.
Cette baisse s’explique par la diminution des coûts de financement des banques, leur offrant la latitude de réduire les taux et d’attirer de nouveaux clients. Même son de cloche de Caroline Arnould, directrice générale de CAFPI et présidente de l’APIC, qui va plus loin en expliquant que du côté des régions Auvergne-Rhône-Alpes et Bourgogne-Franche-Comté les prêts sur 25 ans conservent un taux de 4,11%, là où la Normandie est au minimum à 4,18%, l’Ile-de-France est à 4,25% et toutes les autres régions sont à 4,30%. Christine Lagarde, présidente de la Banque centrale européenne, évoque une possible baisse des taux directeurs d’ici l’été 2024.
Moment propice pour acheter ?
Les experts conseillent aux acheteurs potentiels de saisir l’opportunité dès maintenant. Brice Cardi, président du réseau L’Adresse, souligne l’avantage d’entrer précocement dans le marché, permettant une éventuelle renégociation du taux en fin d’année. Pour que cette renégociation soit rentable, une baisse d’au moins 0,7 point par rapport à l’ancien taux est nécessaire. La baisse des taux associée à une diminution des prix, qui pourrait atteindre jusqu’à 10% selon Meilleurs Agents, crée un climat propice à l’achat.
De plus, l’attentisme pourrait coûter cher aux acheteurs, car la baisse des prix pourrait être de courte durée. Une demande croissante, stimulée par des taux en baisse, pourrait entraîner une nouvelle hausse des prix. Les experts soulignent l’importance d’anticiper ces possibles retournements du marché. Mais, il faut être capable de garder sa lucidité et ne pas se jeter sur les offres du moment sans avoir préalablement effectuer les vérifications de base.
Sans parler de la situation géographique ou de l’état du bien ou encore des travaux à faire (DPE), il faut se poser les bonnes questions. Est-ce que le bien a été évalué par une agence immobilière ? Si oui, de quand date cette évaluation ? En effet, bien souvent cette évaluation a été faite il y a plusieurs années lorsque les taux étaient entre 1% et 2% et que le marché de l’immobilier connaissait une bulle avec des prix mirobolants ! Bref, n’oubliez pas que vous avez une belle opportunité de négocier.
En route vers des jours plus sereins ?
La conjoncture actuelle offre aux acheteurs un contexte favorable avec la baisse des prix et surtout la baisse des taux de crédit. Certains experts évoquant un possible rebond des prix sur le moyen terme dès 2024 au niveau national. Soyons honnêtes, je ne crois pas à ce scénario et ce serait plutôt une année où les prix vont continuer à s’ajuster et donc baisser avec une stabilisation des taux autour de 4% pour les prêts sur 25 ans car les demandes d’apport des banques vont sensiblement être les mêmes qu’en 2023.
Cela va donc continuer à toucher en priorité les primo accédants. Ainsi, si on se place du côté des propriétaires, je vois l’année 2024 comme une année encore difficile où les « bonnes affaires » seront à la marge avec au mieux une augmentation des prix début 2025, voire 2ème semestre 2025.