Bailleurs en alerte : 5 conditions à remplir pour éviter l’interdiction de louer en 2025

Par Baptiste BIALEK le 18 juin 2025 à 17:00

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Bailleurs en alerte : 5 conditions à remplir pour éviter l’interdiction de louer en 2025

La réglementation immobilière connaît actuellement une véritable transformation, notamment pour les propriétaires-bailleurs. Dès le 1er janvier 2025, la location des logements classés G selon le diagnostic de performance énergétique (DPE) sera strictement interdite. Mais cette échéance cache d’autres subtilités qui peuvent bouleverser les plans des investisseurs, surtout lorsque le bien se situe en copropriété.

Quelles sont les évolutions majeures du DPE pour louer un bien ?

Depuis plusieurs années, la politique énergétique française incite fortement les propriétaires à améliorer la performance énergétique de leurs logements.

À partir de début 2025, il ne sera plus possible de mettre en location un bien dont le DPE affiche la lettre G, soit parmi les habitations les plus énergivores.

D’ici 2028, l’interdiction s’étendra également aux logements notés F.

L’objectif du gouvernement est limpide : réduire la consommation énergétique globale du parc immobilier, limiter les émissions de gaz à effet de serre et protéger les locataires contre des factures d’énergie excessives.

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Quels biens sont particulièrement concernés ?

Les appartements anciens, souvent mal rénovés et localisés dans de grands immeubles construits avant les années 1980, sont particulièrement visés par ces mesures.

Pour ces logements, améliorer l’étiquette énergétique implique fréquemment des travaux lourds et coûteux.

En parallèle, les maisons individuelles offrent généralement plus de flexibilité pour entreprendre soi-même les travaux de rénovation énergétique.

En revanche, la situation devient beaucoup plus complexe lorsqu’il s’agit d’une copropriété.

Pourquoi la copropriété peut-elle devenir un obstacle insurmontable ?

Un propriétaire souhaitant isoler sa toiture ou rénover l’enveloppe extérieure de son appartement se heurte rapidement au fonctionnement collectif de la copropriété.

Toute décision importante doit être soumise au vote en assemblée générale.

Obtenir la majorité requise peut parfois prendre des années, entre débats techniques, difficultés financières et manque de consensus.

En cas de refus successifs ou de reports répétés des travaux par la collectivité, même la meilleure volonté individuelle trouve ses limites.

Le risque est réel : le logement peut rester bloqué en catégorie G ou F, ce qui rend impossible toute mise en location.

Quels recours existent si la rénovation est freinée par la copropriété ?

Face à ces blocages liés à la lourdeur administrative ou à l’absence d’intérêt collectif, de nombreux propriétaires se sentent impuissants. Pourtant, une évolution juridique récente ouvre une nouvelle perspective.

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Une proposition de loi récemment adoptée en première lecture au Sénat vise à clarifier les obligations de rénovation énergétique en copropriété.

Son objectif principal : protéger les bailleurs engagés dans des démarches actives mais freinés par les décisions collectives.

Si elle est définitivement votée, cette mesure offrirait une certaine souplesse en autorisant la location d’un bien classé G tant que toutes les procédures d’amélioration auront été entreprises sans succès.

Comment prouver ses tentatives d’amélioration énergétique ?

Pour bénéficier de cette dérogation, il est indispensable de constituer un dossier solide démontrant la bonne foi auprès du syndicat de copropriété. Les éléments suivants sont essentiels :

  • Demandes formelles adressées au syndic concernant la rénovation de l’immeuble
  • Participation active aux votes lors des assemblées générales
  • Tous courriers ou devis attestant de l’intention d’engager les travaux requis

Ces documents seront indispensables si l’administration exige des preuves lors d’une mise en location alors que le DPE demeure défavorable.

Quid des logements individuels et des autres types d’habitat ?

Lorsque le bien ne dépend pas d’une gestion collective, la rénovation énergétique repose entièrement sur l’investisseur.

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Remplacement des fenêtres, isolation des murs, installation d’un système de chauffage performant : autant de leviers d’action directe à disposition.

Ces interventions permettent non seulement de respecter la loi, mais aussi de valoriser son patrimoine sur le long terme.

Plusieurs dispositifs d’aides financières accompagnent ces projets, comme MaPrimeRénov’, les CEE ou encore des prêts à taux préférentiel dédiés à la rénovation énergétique.

Leur accessibilité varie en fonction du foyer, de la localisation et du type de travaux envisagés.

Quels conseils pour anticiper les évolutions à venir ?

Aller au-delà de la simple contrainte réglementaire suppose d’adopter une démarche proactive.

Il est judicieux de s’impliquer dans la vie de la copropriété, de sensibiliser les autres copropriétaires et d’entamer rapidement les démarches administratives.

Plus tôt les solutions sont étudiées, moins le risque de blocage sera important à l’approche des échéances légales.

Se rapprocher d’experts immobiliers, faire appel à des diagnostics indépendants ou solliciter des associations spécialisées aide à décrypter les textes et à planifier des actions concertées.

Un investissement réfléchi aujourd’hui limite les déconvenues demain, face à un durcissement progressif de la réglementation sur les passoires thermiques.

Quels facteurs surveiller avant d’acheter pour louer ?

Avant d’acquérir un bien destiné à la location, il est essentiel d’examiner attentivement le classement DPE, la dynamique de la copropriété et sa volonté de réaliser des travaux collectifs.

Un immeuble engagé dans une démarche de transition énergétique ou disposant déjà d’un plan pluriannuel de travaux offre un cadre plus rassurant pour investir sereinement.

Par ailleurs, anticiper les futures restrictions sur les étiquettes F ou E peut orienter favorablement votre choix d’achat et garantir la pérennité du rendement locatif à long terme.

Sources